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Lourdes, Carmaux, Quillan : ces champions de France bien loin de la 1ère division

Du Brennus à la Fédérale 3, à la PH ou à la disparition : certains champions de France sont aujourd'hui bien loin de la 1ère division.

Clément Suman 07/08/2020 à 16h36
Lourdes, Carmaux, Quillan : ces champions de France bien loin de la 1ère division.
Lourdes, Carmaux, Quillan : ces champions de France bien loin de la 1ère division.

Soulever le Brennus. Entrer dans l’Histoire à jamais. Mais faire désormais partie du passé… C’est la vie que mènent désormais les clubs de La Voulte, Lourdes ou Carmaux. Autant de formations sacrées championnes de France avant que le rugby ne devienne professionnel. Et qui végètent aujourd’hui bien loin de la 1ère division.

Mais qui sont-elles, et comment en sont-elles arrivés là ?

Sur les 27 champions de France (Bègles et le Stade Bordelais sont devenus l’UBB ; l’Olympique a fusionné avec le Racing Club de France ; La Voulte a fusionné avec Valence, qui a ensuite fusionné avec Romans-sur-Isère ; le FC Lyon a disparu), 10 évoluent aujourd’hui en 1ère division. Voyons un peu où en sont les autres.

En Pro D2

A vrai dire, le sort de Béziers nous a donné l’idée de l’article. Car le club héraultais, du haut de ses 11 Brennus, est le troisième club le plus titré de France. Et son actualité a été (très) chargé ces dernières semaines, avec ce projet émirati promettant de remettre l’ASBH au sommet du rugby français. Las, l’équipe (passée par la Fédérale 1) fait partie du ventre mou de la PRO D2, et n’a plus joué en 1ère division depuis 2005.

A quoi ressemblait la dernière saison de l'AS Béziers dans l'élite ?A quoi ressemblait la dernière saison de l'AS Béziers dans l'élite ?

Clubs majeurs des années 2000, Biarritz et l’USAP cumulent 12 Brennus. Le club basque a remporté son dernier titre en 2006, Perpignan en 2009. Depuis, les deux clubs se sont effondrés et ne semblent pas armés pour survivre dans l’élite, comme en témoigne la saison des Catalans en 2018/2019 (deux victoires et une relégation). Mais il faudra tout de même compter sur eux pour la lutte aux phases finales de PRO D2 cette année.

Le Stade Montois (1963) et Montauban (1967) ont respectivement quitté l’élite en 2013 et 2011. Les Verts et Noir avaient pourtant réussi à disputer la H Cup, mais n’ont pas résisté à des problèmes financiers.

En Nationale

Sacré à deux reprises (en 1920 et 1973), le Stado Tarbes a quitté l’élite du rugby français dès les années 90, et n’a jamais rebondi depuis l’arrivée du professionnalisme. En 2000, il retrouve la PRO D2 grâce… à Lannemezan. Mais la fusion n’est pas une réussite, loin de là : en 2003, Lannemezan s’en va. Mais dans l’affaire, Tarbes est resté en 2e division ! Malgré une finale d’accession perdue contre Montpellier, le club ne jouera jamais les premiers rôles. Au terme de la saison 2015/2016, il est relégué administrativement suite à un déficit, et à un retrait de points. Descendu en Fédérale 1 mais membre de la poule Elite, il ne peut disputer les phases finales, toujours pour des problèmes financiers. Il sera en Nationale pour la saison 2020/2021.

Du côté de Narbonne (champion en 1936 et 1979), la 1ère division a été quittée en 2007. Et le club n’a jamais réussi à retrouver le TOP 14, se battant plutôt pour la relégation malgré une demi-finale en 2014. Un temps reprise par des Australiens, la formation audoise avait également intéressé un fond d’investissement qatari, en 2015… Descendu en Fédérale 1 en 2018, le club liquide sa SASP et devient le Racing Club Narbonnais. Il sera également engagé en Nationale à la rentrée.

En Fédérale 1

C’est en 1937 que le CS Vienne devient champion de France, en battant l’AS Montferrand. Club phare du rugby français après la Seconde Guerre Mondiale (deux finales disputées en 1948 et 1949), il arrête de jouer le premier rôle et quitte le groupe A en 1984, après une seule saison. Depuis ? Un passage par la Fédérale 3, un titre de champion de France de Fédérale 2 en 2012 et plusieurs saisons à naviguer entre Fédérale 1 et Fédérale 2. Cinquième de sa poule l’an passé (derrière Massy, Dijon, Suresnes et Chambéry), le CSV jouera en Fédérale 1 cette année.

En Fédérale 2

Voilà un autre grand nom tombé dans l’anonymat. Le FC Lourdes et ses 8 Brennus, de 1948 à 1968 ! Lourdes, c’est aussi deux Coupes de France et six Yves-du-Manoir… Relégué en groupe B (la 2e division) en 1994, il ne verra plus la 1ère division. Et contrairement à Tarbes et Lannemezan, le club refuse une éventuelle fusion. Mais s’il règle ses problèmes financiers, le club rentre dans le rang et finit par tomber en Fédérale 2, à l’issue de la saison 2013/2014. Pire : par deux fois, les Lourdais sont sauvés administrativement d’une descente en Fédérale 3. En 2017, grâce à une réforme du nombre de clubs par poule. Et en 2020, avec l’arrêt du championnat suite au Coronavirus. En 16 rencontres, l’équipe avait enregistré 16 défaites.

En Fédérale 3

Les Audois de l’US Quillan ont remporté le championnat de France en 1929, échouant pour le doublé l’année suivante. A l’époque, l’équipe bénéficie du renfort de plusieurs anciens joueurs de l’USAP et devient officieusement professionnelle… Ce faux amateurisme et la violence lors des matchs de l’équipe ont poussé le comité du Languedoc à exclure l’équipe, qui fut réintégré par la suite. Mais le club ne retrouvera plus les sommets, se “contentant” des titres de 3e division (1955) et 2e division (1964). Rentré dans le rang, il joue en Fédérale 2 puis en Fédérale 3 depuis 2014 malgré une fusion avec le voisin de Limoux.

En PH 

Club mythique puisqu’il a accueilli le légendaire Yves Donguy, l’US Carmaux soulève le Brennus en 1951, après une victoire sur Tarbes. Mais ce titre ne donnera rien par la suite, et le club va vite rentrer dans le rang. Comme Quillan, il réussit tout de même à devenir champion de 2e et 3e division mais va tomber en dessous du niveau fédéral en 2014… Cette saison, Carmaux luttait pour la relégation en Promotion Honneur.

Le cas de La Voulte

Champion de France en 1970, La Voulte Sportif n’existe plus. L’ancien club de Jacques Fouroux a lui aussi connu le même sort que d’anciens vainqueurs du Brennus. En 2010, il fusionne avec Valence pour devenir le ROC La Voulte-Valence. Mais le club fusionne en 2016 avec Romans pour devenir l’actuel Valence Romans Drôme Rugby, pensionnaire de PRO D2. Le nom de La Voulte a donc disparu de l’appellation officielle… Mais depuis 2010, les Ardéchois ont recréé un club : La Voulte rugby club Ardèche. Reparti en 4e Série, il évoluera l’an prochain en Honneur.

breiz93
breiz93
En déplacement professionnel à Valence dans les années 80, j'en avais profité pour pousser jusqu'à La Voulte pour espérer rencontrer l'un ou l'autre des frères Camberabero en allant boire un verre dans leurs bars. Trop "jeune" pour avoir des souvenirs de Lourdes 😁
cahues
cahues
Un bon souvenir et pourtant disparu des radars depuis si longtemps. Remarquable La Voulte champion de France 1970 avec quatre internationaux de l'époque : les frères Camberabero, Jean-claude Noble et Michel Savistky.
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