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⚠ Alerte ! Génie du rugby en détresse : Pourquoi la Nouvelle-Zélande boude Damian McKenzie ?

S'il joue avec les All Blacks, Damian McKenzie est souvent délaissé lors des matchs importants, Ian Foster lui préférant Jordie Barrett. Comment expliquer ce désamour envers un joueur pourtant fantastique ?

Louis Bareyt 16/11/2021 à 12h00
Le Smiling Assassin ne fait plus l'unanimité en Nouvelle-Zélande.
Le Smiling Assassin ne fait plus l'unanimité en Nouvelle-Zélande.

Il est l'un des meilleurs arrières de la planète, l'un de ces magiciens de la sphère rugbystique capable de vous sortir n'importe quel tour de son chapeau. Et pourtant il y a de grandes chances de ne pas voir ce ''crack'' de la balle ovale fouler la pelouse du Stade de France ce samedi. Lui ? C'est Damian McKenzie, néo-zélandais, 26 ans, une bouille enfantine et un sourire aussi narquois qu'attachant quand il s'agit de s'essayer au complexe exercice du tir au but. Ce qui lui a d'ailleurs valu le surnom de ''Smiling Assassin'' (l'assassin souriant). Une coupe mulet a fait son apparition au fil des ans, jugée de mauvais goût par certains, véritable phénomène de mode pour d'autres. Mais s'il y a une chose qui n'a pas changé, c'est bien son talent de rugbyman. Et qu'importe ce qu'il peut se murmurer aux antipodes du globe terrestre. Car nous l'affirmons haut et fort, ''D-MAC'' de son surnom, reste un phénomène de notre sport et l'un de ces trois-quarts dit ''fantasques'' qui rameutent les foules au stade. À l'instar de ce trio australien Cooper-Beale-O'Connor qui n'a pas toujours fait l'unanimité ou d'un Finn Russell et autre Danny Cipriani. On pourrait même citer Gavin Henson, le playboy gallois plus connu pour ces écarts de conduite hors des près que pour son talent rugbystique. Alors qu'il ne manquait pas de talent au détenteur des Grands Chelems 2005 et 2008. Oui, mais voilà, ce genre de joueurs ne fait pas toujours l'unanimité. Les ''aficionados'' de ce sport préférant parfois un élément plus besogneux, plus sûr sur les bases, l'essence même du rugby. Et c'est ce ''délit de sale gueule'', toute proportion gardée, dont est aujourd'hui victime Damian McKenzie. Car l'arrière des Chiefs n'est plus un titulaire indiscutable sous le maillot des All Blacks. La faute à une concurrence folle certes, mais pas que. 

TRANSFERT. Super Rugby. Damian McKenzie quitte les Chiefs pour remplacer Beauden BarrettTRANSFERT. Super Rugby. Damian McKenzie quitte les Chiefs pour remplacer Beauden BarrettAlors que l'on soit clair de suite : s'il n'avait pas eu le malheur (ou bonheur) de naître en Aoteaoroa, le pays du long nuage blanc, Damian McKenzie serait le titulaire indiscutable à l'arrière de n'importe quelle équipe du monde. Vous voulez parier ? Cet avis reste subjectif, mais qui excepté un Stuart Hogg (on oublie volontairement ses compatriotes néo-zélandais) peut aujourd'hui regarder le prodige de Waikato dans les yeux ? Personne. Les plus franchouillards nous ressortirons forcément le panel d'arrières évoluant dans l'Hexagone. Si l'on prend l'actuel détenteur du poste, Melvyn Jaminet, bien que ce dernier ait de grandes qualités, il ne possède pas l'expérience du All Blacks. Jeunes et prometteurs, l'Anglais Freddie Stewart et l'Irlandais Hugo Keenan sont aujourd'hui en dessous, et le champion du monde Willie Le Roux commence depuis quelques années à souffrir du poids des ans. Liam Williams pourrait dans une moindre mesure tenir la comparaison, allez. Et encore.

Voici Mr.Clutch

Damian McKenzie naît à Invercargill, une ville de 50 000 âmes située à l'extrême sud de la Nouvelle-Zélande. Avec son frère Marty, de trois ans son aîné, il se prend de passion pour la balle ovale. Dix de formation, bien qu'il ait disputé le mondial des moins de 20 ans à l'arrière, McKenzie s'impose peu à peu au sein de sa province de Waikato, à moins de 20 balais. Nous sommes en 2014. Ce qui pousse les Chiefs à lancer le joueur plutôt frêle (1m75, 80kg) dans le grand bain un an plus tard. Le poste d'ouvreur étant détenu par Aaron Cruden, il s'essaye à l'arrière avec succès, avant de s'emparer du numéro 10 en 2017, lors du départ de ce dernier à Montpellier. Là, il s'y imposera, disputera même une rencontre avec les Maoris All Blacks contre les Lions à ce poste la même année. Entre temps, il soufflera sa première bougie avec le maillot noir un soir d'octobre 2016 à Buenos Aires. Bref, vous l'aurez compris, tout va pour le mieux pour notre protagoniste. Mais ce n'est que le début de son ascension. Il enchaînera les titularisations avec son pays à partir de cette saison 2017 jusqu'à devenir un élément incontournable de la meilleure équipe de notre planète. Si bien qu'il postule alors pour être l'arrière titulaire des Blacks pour la Coupe du Monde 2019 sur le sol japonais. Oui mais, une grave blessure survenue au genou courant avril 2019 le prive de l'escapade nippone. Une terrible déception pour le joueur.

VIDEO. Essai acrobatique, golden point du Smiling Assassin : les Chiefs font tomber les Highlanders !VIDEO. Essai acrobatique, golden point du Smiling Assassin : les Chiefs font tomber les Highlanders !Mais n'enterrez pas le natif d'Invercargill si vite. Ce dernier a su se remettre d'aplomb pour revenir au plus haut niveau. Si bien que cette saison, il a tout simplement éclaboussé de sa classe le Super Rugby Aotearoa. Rarement un joueur n'avait eu autant d'influence sur son équipe. Vous en doutez ? Allons-y, preuves à l'appui. Ce dernier a tout simplement fait gagner 4 matchs aux Chiefs dans les dernières secondes des rencontres avec des coups de pieds phénoménaux. Ce qui lui a valu le surnom de Mr Clutch. Il a été également le meilleur réalisateur de la compétition. Brad Weber, le capitaine de la province ne tarissait d'ailleurs pas d'éloges à son sujet à la fin du match contre les Hurricanes le 23 avril dernier : ''On doit arrêter ça, ce n'est pas bon pour mon coeur [...] Il est Mr.Clutch pour nous cette saison, donc je n'ai jamais eu le moindre doute sur cette dernière pénalité [...] Il est juste lui-même, il est en confiance, il appuie sur la détente quand il en a besoin et nous sort quelques moments clutch''. Malheureusement, son équipe perdra en finale face aux Crusaders. McKenzie marquera tous les points de son équipe, mais manquera trois pénalités. 

Jordie Barrett plutôt que D-Mac

Pourtant, depuis le début des tests cet été avec la sélection nationale, le joueur aux 39 sélections avec le maillot frappé de la fougère ne fait pas l'unanimité. Ni auprès de son entraîneur Ian Foster, ni auprès de la vox populi. Alors McKenzie, seulement un très bon joueur de club ? Permettez-nous d'en douter. Alors certes, le Kiwi a disputé 12 rencontres depuis cet été avec la Nouvelle-Zélande dont 7 comme titulaires. Mais force est de constater que Jordie Barret lui est la plupart du temps préféré lors des matchs à enjeux. Pour preuve, McKenzie n'était par exemple pas dans le groupe pour le déplacement en Irlande. Barrett jugé plus complet par certains, peut s'appuyer notamment sur un gabarit bien plus imposant (1m96, 96kg) ainsi qu'une aisance bien supérieure à McKenzie sous les ballons hauts. Les deux joueurs restent des buteurs de la même trempe, mais le physique assez ''gringalet'' du magicien des Chiefs est aussi pointé du doigt.

Après son match très mitigé contre l'Italie, ''D-Mac'' a été la cible d'un article à charge par Hamish Bidwell, journaliste pour RugbyPass. Un titre, on ne peut plus évocateur : ''Damian McKenzie n'est pas meilleur que lorsqu'il a commencé sa carrière chez les All Blacks''. Rien que ça. Et la première phrase donne immédiatement le ton : ''Je serai très heureux de ne plus jamais revoir Damian McKenzie sous le maillot all black''. Et de poursuivre : ''Je n'ai aucune querelle avec cet homme, il n'y a rien chez lui qui m'offense ou me contrarie. Je ne remettrais pas non plus en question ses performances ou son talent en Super Rugby. C'est juste que, sur la scène internationale, on a l'impression d'avoir vu tout ce qu'il y a à voir. McKenzie n'est pas le meilleur arrière de la Nouvelle-Zélande. C'est Jordie Barrett de loin''. Avant d'argumenter, préférant un Barrett, comme évoqué plus haut, plus sobre et meilleur sous les jeux au pied hauts : ''Le gars (McKenzie NDLR) a des compétences et un doigté attrayant. Il est ambitieux et imprévisible. Mais vu comment le rugby international est joué ces jours-ci, ce n'est pas le mec que je veux sous des balles hautes''. Sans oublier également la concurrence féroce de Will Jordan, ailier qui pourrait dans l'avenir, être promu arrière comme c'est le cas dans son club des Crusaders : ''Je pense que McKenzie manque de solidité, de fiabilité et de précision pour être un arrière des All Blacks. J'aimerais voir Will Jordan au poste d'arrière.'' Et de conclure : ''Ce n'est sûrement pas une question de talent, il est très doué, mais après 39 matchs dans sa carrière chez les All Blacks, McKenzie n'est pas meilleur qu'à ses débuts. Il est peut-être même pire.''

Moi, Will Jordan, 23 ans, 17 essais en 12 sélections et danger numéro 1 des Blacks face aux BleusMoi, Will Jordan, 23 ans, 17 essais en 12 sélections et danger numéro 1 des Blacks face aux BleusDamian McKenzie sera probablement sur le banc face à la France si et seulement si Beauden Barrett est forfait. Après, il s'envolera pour le Japon où il vient de s'engager avec les Suntory Sungoliath

Jako33
Jako33
Un joueur de ce talent laissé de côté, c'est fou quand même. Le débat est légitime, mais je préfère McKenzie à Jordie Barrett.
cahues
cahues
Que dire alors de Lionel Beauxis chez nous.
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