Finalement, on ne saura jamais. Champion de France 2019, le Stade Toulousain aurait-il pu défendre son titre en 2020 ? Avant l’arrêt du championnat, les Rouge et Noir occupaient la 7e place du classement. Pas qualificative, donc… Avec une campagne européenne toujours en cours, des internationaux fatigués par le Tournoi des 6 Nations et une concurrence toujours plus vive, impossible de prétendre que les coéquipiers d’Antoine Dupont (seulement 52 minutes de jeu en TOP 14 cette saison!) auraient pu s’inviter en phases finales…
La réponse ne sera jamais connue. Reste une question : le Stade Toulousain pourra-t-il faire mieux en 2020/2021 ? Le doute est permis, avec une saison post-Coupe du monde qui n’en porte pas le nom.
Doublons à foison
L’an passé, le Stade avait connu un sérieux retard à l’allumage. Mais pouvait-il en être autrement, alors que l’équipe était privée de ses meilleurs joueurs, notamment derrière ? De Kolbe à Ntamack en passant par Dupont, Ugo Mola s’était retrouvé (presque) démuni au moment de composer son équipe. On dit “presque”, parce que l’effectif toulousain reste l’un des meilleurs du championnat, en termes de rapport qualité/quantité. Mais amputée d’une partie de ses titulaires, la formation stadiste ne pouvait plus prétendre à jouer les premiers rôles.
En 2020, rebelote. Le récent passage en force de World Rugby sur le calendrier international (sept semaines et six matchs prévus, contre trois habituellement) a fait grincer les dents des clubs. A commencer par le Stade, principal pourvoyeur d’internationaux chez les Bleus… Dans les colonnes du Midi Olympique, Ugo Mola se montre inquiet :
Si la période de sept semaines et six matchs se confirme, on aura l’équivalent de treize doublons déguisés. Un demi-championnat sans les internationaux. Mais une année de Coupe du monde, tu l’anticipes, tu es censé la gérer au mieux avec les ressources internes et les “jokers Coupe du monde”. Là, on nous pond dans l’urgence un joker de deux mois, une mesure de rustine. [...] On joue quatre compétitions cette saison : deux Coupes d’Europe, et deux Top 14. Un avec les internationaux, et un dit “de doublons” où il faudra limiter la casse.
Bref, les grands clubs se retrouvent en danger.
Un effectif largement réduit en quantité
Les supporters peuvent-ils se montrer inquiets ? L’effectif des Rouge et Noir n’est-il pas assez large pour assumer ces doublons en finissant (au minimum) dans le Top 6 ? Un coup d’oeil au recrutement fait craindre le pire. Outre les retours de Richie Arnold (Japon) et Maxime Marty (prêt), seul Alexi Balès est venu s’installer dans la Ville rose. Le demi de mêlée vient directement compenser le départ de Sébastien Bézy. Mais ce dernier n’est pas le seul à avoir quitté le navire.
Dans le paquet d’avants, Van Dyk (10 matchs l’an passé, Harlequins), Gray (7 matchs, Glasgow), Verhaeghe (15 matchs, MHR) et Galan (8 matchs, LOU) ne sont plus là. Derrière, Pagès (15 matchs, Vannes), Tedder (8 matchs, Béziers), Mermoz (1 match) et Belan (6 matchs, Provence) sont partis. Pas de titulaires majeurs, mais des joueurs très utiles lors des fameux doublons...
Pourquoi ne pas les avoir remplacés ? Toujours dans les colonnes du Midol, Mola s’explique :
Humainement, je n’aurais pas été à l’aise avec le fait de demander à l’ensemble de l’effectif de baisser les salaires pour prendre un mec à la première opportunité. On a perdu Arthur Bonneval sur blessure, et on a décidé de ne pas prendre de joker. [...] On a eu des opportunités, notamment avec le rugby argentin. Un polyvalent 2e/3e ligne ou un centre/ailier auraient été bienvenus. Mais il en était hors de question dès lors qu’on réclamait un effort conséquent au groupe.
Reste que le groupe va devoir parfaitement débuter la saison s’il ne veut pas courir après les points dès le mois de novembre… Quitte à y laisser la santé. “La seule chose qui nous fera recruter, ce sont d’autres blessures ou une période internationale trop longue.” Après s’être rompu le talon d’Achille début juillet, Bonneval sera encore absent cinq mois. Reste à croiser les doigts pour que l’ailier se sente seul à l’infirmerie...
En stage à Font-Romeu, Toulouse disputera trois matchs amicaux cet été : contre Béziers le 14 août, face à La Rochelle le 22 août et Montpellier le 28 août. Avant un premier choc dès la première journée du championnat, sur la pelouse de l’ASM Clermont...