Ah le rugby français et ses pratiques peu orthodoxes. On parle du rugby de club bien sûr, où les moyens d'un président de Top 14, par exemple, peuvent vite se retrouver en conflit d'intérêts avec leurs droits sur les joueurs. Dans l'Hexagone, il est vrai que les numéros 1 des clubs, sur l'autel de leur porte-monnaie, ont souvent tendance à intervenir in extenso dans la vie des groupes. C'est comme ça, c'est de coutume et au vrai, nous autres nourris au biberon du Top 14, n'en sommes pas particulièrement choqués.
Pour ce qui est des joueurs britanniques en revanche, où les traditions sont totalement inverses avec un président souvent proche du monde des affaires et à mille lieux des vestiaires, cette habitude a souvent étonné, stupéfié, pour ne pas dire choqué. Et dans un papier où Johnnie Beattie, ancien international écossais (38 capes) et pensionnaire du championnat de France révèle ces conflits de culture, celui qui écrit également pour l'excellent site TheXV à l'occasion, raconte la face cachée de certains présidents. L'ancien propriétaire du RCT Mourad Boudjellal, souvent pointé du doigt pour ses méthodes de rémunération flirtant avec la légalité, en prend notamment pour son grade :
Boudjellal, en fait, est le parfait exemple du président à l'ego surdimensionné. Il était très fort en BD, puis a investi dans le club de Toulon sans rien créer réellement - il a juste acheté des joueurs et acheté le succès. Aujourd'hui, apparemment, 35 de ses anciennes superstars veulent l'emmener au tribunal pour ne pas avoir payé leurs salaires.(...) Quelques années après avoir quitté Toulon, ils prétendent qu'il ne leur a jamais donné une bonne partie de leurs dûs.
Attendez, ce n'est pas tout ! Le troisième ligne passé par Castres et Montpellier notamment va plus loin. En plus de cibler quelque peu les manières peu éthiques de se comporter de Mohed Altrad, le président montpelliérain, Beattie lâche cette bombe, d'après les échos qu'il a eus depuis le monde des joueurs. Ambiance.
De ce que j'ai compris, le seul gars qui a été payé pleinement, c'est Bakkies Botha. Il aurait (apparemment) fait irruption dans le bureau de Boudjellal de manière virulente et lui aurait fait comprendre ce qu'entrainerait un non-paiement de ses dûs dans leur intégralité - en appuyant bien sur la douleur.