Cette semaine, la renégociation de la convention entre la FFR et la LNR va se discuter à Paris. Un rendez-vous crucial selon Philippe Saint-André, qui annonçait récemment que « l’avenir du XV de France pour les dix prochaines années » dependrait de ces accords.
Faut-il pour autant s'attendre à une révolution ? La réponse est non, clairement. C'est le nouveau président de la Ligue, Paul Goze, qui l'affirme dans une longue interview dans Sud-Ouest :
Je ne pense pas que le rugby des clubs doive se sacrifier pour l’équipe de France. Certes, elle est essentielle. Le rugby professionnel n’étant pas implanté sur tout le territoire français, le XV de France constitue notre vitrine. Mais on peut continuer à avoir un championnat attractif et une belle équipe de France. Les deux ne sont pas incompatibles. (…) Je suis peiné et désappointé de cette dernière place mais mon analyse va au-delà de l’affirmation : « c’est de la faute au championnat ». Il n’est pas question qu’on soit les boucs émissaires des mauvais résultats des Bleus.
Trois ou quatre matches de plus ou de moins dans une saison, c’est sans signification(…) Il n’y aura pas de révolution. Et je n’en vois pas la nécessité. Ce n’est pas une question d’argent. J’estime que le compromis qui existe n’est pas mauvais. On a été finaliste d’une Coupe du monde qu’on aurait pu gagner et on possède le meilleur championnat du monde. (…) La complainte de Saint-André, je la connais. J’ai entendu Skrela, Laporte, Lièvremont la chanter. Le seul argument que je retiens dans tout ce qu’a dit Saint-André, c’est qu’il manque de joueurs à certains postes.
Top 14 : Vers un quota de JIFF sur les feuilles de match et un fairplay financier ?
En ce qui concerne le problème des joueurs issues de la formation française, les fameux JIFF, Goze concède néanmoins qu'une mesure sera prise d'ici la saison 2014-2015. Il révèle également qu'il songe à des mesures de fairplay financier (comme cela est actuellement discuté pour le football) pour éviter de creuser l'écart entre les « gros » et les « petits » clubs.
Je ne vais pas vous dire un chiffre aujourd’hui. Mais je considère que ce problème est important. On va imposer un seuil de joueurs JIFF sur la feuille de match et mettre en place un système incitatif à la manière des Anglais dès la saison 2014-2015. Les clubs qui feront mieux toucheront de l’argent en plus.
Le problème, c’est que tous ne vivent pas de l’économie du rugby. Leurs actionnaires financent un déficit structurel. On ne va pas brider l’initiative mais il faut empêcher que les plus petits soient largués. (...) On aimerait mettre en place un système de fair-play financier. (…) Ils (les présidents des clubs les plus riches, NDLR) se sentent comme des gens qui possèdent une Ferrari et qui sont obligés de conduire à 130 km/h sur l’autoroute. Il faut bien qu’ils comprennent que le championnat perdra de son attrait s’ils ne sont que deux ou trois à lutter.
L'intégralité de l'interview est à retrouver sur le site de Sud-Ouest.