"On a joué avec ma santé, avec mon avenir ! On n’aurait jamais dû m’autoriser à revenir sur le terrain. On n’aurait jamais dû, non plus, me laisser jouer la finale". Les mots de Jamie Cudmore, prononcés il y a quelques semaines dans les colonnes du Midi Olympique, résonnent encore. Le 2e-ligne canadien d'Oyonnax y mettait en cause son ancien club, l'ASM Clermont, coupable selon lui d'avoir joué avec sa santé. En cause ? La 1/2 finale de Champions Cup 2015 où Cudmore avait été victime d'une commotion... ce qui ne l'avait pas empêché de rentrer à nouveau en jeu, et d'être aligné en finale deux semaines plus tard.
Jamie Cudmore : "c'est le rugby des années 70, ici !"
Si la sortie du Canuck interpelle, c'est parce qu'elle fait écho à la plainte inédite de Cillian Willis. Victime de plusieurs commotions cérébrales et forcé d'arrêter sa carrière en 2013 à seulement 28 ans, l'Irlandais a décidé d'attaquer le club de Sale en justice. Le joueur reproche sensiblement la même chose que Cudmore : contre les Saracens, il avait subi un choc à la tête avant de revenir sur la pelouse avec l'autorisation du staff médical. Le club de Sale n'a pas souhaité faire de commentaires.
Selon le Daily Mail, c'est le premier joueur à porter plainte contre la Premiership... mais pas le premier à être inquiété et à devoir raccrocher prématurément les crampons.
Un problème déjà bien identifié outre-Atlantique
Quand il s'agit de commotion cérébrale, le parallèle existe entre rugby et football américain, sport largement touché par ce problème. En 2014, la ligue de football nord-américaine - ou NFL pour les intimes - a ainsi passé un accord avec plus de 4000 anciens joueurs professionnels, d'un montant de 870 millions de dollars. Comme Willis, comme Cudmore, ils estimaient ne pas avoir été assez protégés. A terme, les Fédérations et les Ligues vont-elles être obligées de passer un accord de ce genre ?