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Pro D2 - La nouvelle programmation responsable de la baisse d'affluence dans les stades ?

Après 13 journées de Pro D2, les affluences dans les stades sont en baisse. A Montauban, les supporters grognent et les dirigeants évoquent des pertes d'argent.

Thibault Perrin 14/01/2016 à 09h35
Baisse d'affluence dans les stades de Pro D2.
Baisse d'affluence dans les stades de Pro D2.
Après 14 journées de championnat de Pro D2, plusieurs constats s'imposent. Avec 11 points d'avance, le LOU est bien parti pour retrouver l'élite la saison prochaine. Derrière la guerre fait rage entre plusieurs anciens pensionnaires du Top 14 comme Bayonne et l'USAP. Autant dire que rien n'est joué en ce qui concerne le nom du club qui accompagnera Lyon. Pourtant, les affluences dans les stades sont en baisse avec moins "8 % par rapport à la saison 2014-2015 à la même période", indique le directeur général de la LNR, Emmanuel Eschalier via La Dépêche. Pour ce dernier, la Coupe du monde est en partie responsable, avec 7 journées impactées. Ce dernier de rappeler que la saison 2014-2015 a été historique en termes d'entrées aux stades. "Les chiffres sont stables par rapport à la saison 2013-2014."

4 719 spectateurs en moyenne après 13 journées de Pro D2

Mais les clubs ne l'entendent pas de cette oreille. Du côté de Montauban, on pointe du doigt le passage des matchs de Pro D2 du samedi aux soirs de semaine, et notamment au jeudi. Pour la Ligue, cette nouvelle programmation devait donner plus de visibilité à ce championnat. En février dernier, des supporters de l'USAP et de l'USM, dont le président avait voté contre ce changement, étaient montés au créneau pour dénoncer "cette évolution, dictée par la renégociation des droits TV entre la LNR et les diffuseurs du championnat", craignant de voir des tribunes vides. Les chiffres leur donnent aujourd'hui raison. "L'an passé, nous avions entre 7 000 et 8 000 spectateurs de moyenne par match. Cette saison, nous tombons entre 5 000 et 6 000, ce qui représente une perte de billetterie de 25 %", indique Thierry Eychenne, président du conseil de surveillance de l'USM. Après 13 journées, la moyenne d'affluence était de 4 719 spectateurs.

À Sapiac, les buvettes affichent 30 % de recettes en moins

Suivre son club à l'extérieur a toujours été difficile pour les supporters. Mais ces derniers ont de plus en plus de mal, et ce même lorsque Montauban joue à la maison le vendredi quand le match est programmé à 19h. "Avoir pris une telle décision, ça tue l'ambiance qui faisait le charme du rugby. Les stades sonnent creux," lance le président des "Ultras" Sébastien Génibre. Si la Ligue appelle à la patience et attend la fin de la saison pour faire le bilan, les clubs doivent pour leur part faire face à une sérieuse diminution de leurs entrées d'argent. À Sapiac, les buvettes affichent 30 % de recettes en moins. L'impact se fait aussi sentir dans les bars et les restaurants environnants. Selon La Dépêche, l'USM devrait toucher 105 000 euros annuel (7 000 euros par rencontre) "pour tenter de compenser la baisse des recettes des matchs désormais joués en semaine."

noComment
noComment
C'est bien connu C'est plus difficile de boire en semaine !!!
RugbyBasque
RugbyBasque
Le match du jeudi je suis assez partagé. En tant que Bayonnais évidemment quand Bayonne joue le jeudi a Jean Dauger c'est embêtant pour aller au stade, cependant le match du jeudi expose la ProD2 au public, plus qu'avant, c'est un championnat qui devient vraiment intéressant, avec un très bon niveau. Donc si le match du jeudi peut mettre en avant le championnat c'est pas forcément une mauvaise chose. Je reproche quand même a la ligue le choix de certains match.
Cedirak
Cedirak
Merci pour cet article. Cela me semblait évident mais c'est bien de le corroborer avec des chiffres. Cette décision n'est que le reflet de la course au pognon qui est engagée et de la bulle actuelle du rugby, où il est encore possible de faire du fric pour les richards (au contraire du foot, trop cher) mais aussi où les faillites risquent de se développer de plus en plus. C'est clair que cette nouvelle programmation est un échec pour l'ambiance dans les stades (quand on voit qu'Aimé Giral n'est pas plein pour la venue de Lyon...), et pour les recettes. En termes économiques les clubs devront faire la balance entre ce que rapportent les télés et ce que rapportent les entrées et la buvette. mais pour le moi le problème est plus profond. Des matchs à 14h le dimanche ou le jeudi / vendredi soir, au delà des difficultés pour atteindre le stade à la sortie du boulot ou l'incapacité de suivre son équipe, cela veut dire que l'on peut être supporters du club Pro OU joueur/entraineur/bénévole dans un club amateur. Mais pas les 2 puisque soient les entrainements, soient les matchs des petits clubs ont lieu aux mêmes heures. Sous couvert de visibilité c'est à se demander si cette mesure ne fait pas partie de la lutte entre LNR et FFR...
Loyam
Loyam
Personnellement, le match du jeudi m'arrange pour regarder enfin de la Pro D2. Compétition, que je ne regardais jamais au préalable. Ou très peu. Maintenant, si les médias et la fédé décident de supprimer le match du jeudi, pour le mettre, soit le vendredi soir, soit en week-end, il faudra trouver une plage horaire, qui n'empiète pas sur le Top 14 ou autres grands évènements sportifs. Ainsi, risque évident d'un audimat très faible, qui, financièrement, ne rapporterait plus d'argent à force, pour carrément la supprimer sur le petit écran, et là, un grand nombre râlerait parce que les médias ne s'intéressent pas à la Pro D2. Je simplifie la donne. Conclusion, dans cette histoire, il y aura toujours des malheureux, des gens, qui ne seront pas satisfaits. Cqfd.
tartouffe
tartouffe
Une mesure comme celle là ne peut avoir qu'une seule origine : une concurrence entre la ProD2 et le Top14, et ce n'est pas le cas aujourd'hui. Si leur objectif était vraiment de faire connaitre la ProD2, il aurait fallu donner gratuitement les droits TV à un groupe comme France Télévision pour plusieurs années avec obligation de diffuser un certain nombre de match par journée. Le nombre de supporters qui aurait arrêté d'aller au Stade pour regarder la TV aurait été minime (faut arrêter de déconner, ça n'a rien à voir), par contre ça aurait fait connaitre le "produit" ProD2 à beaucoup de gens, qui par la suite auraient été intéressés d'aller au Stade. Si on rajoute à ça d'autres mesures qui pourraient aussi aider le Top14 et le XV de France (Top 12, arrêts des phases finales,...), on se retrouverait avec une deuxième division encore plus intéressante. Et la projet du grand stade prouve bien que la ligue manque pas de fric, alors il faudrait peut être arrêter de le gaspiller en petits fours et stade où personne n'ira jamais et commencer à investir dans la formation des jeunes et la médiatisation de la proD2, le rugby Français y gagnerait sur le moyen et long terme.
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