Le Stade Montois réalise une première partie de saison exceptionnelle. Premiers de Pro D2 avec 5 points d'avance sur Oyonnax, leur dauphin, les Landais se positionnent clairement comme un candidat à la montée. Et qui l'aurait cru en début de saison, après un exercice précédant cauchemardesque où les Jaune et Noir ont longtemps flirté avec la zone rouge, le spectre d'une relégation planant au-dessus de leur tête. Oui mais voilà, aujourd'hui la jeune garde montoise semble d'être révélée, encadrée par quelques indispensables ''papas'' que sont les Yann Brethous, Willie Du Plessis, Andreï Ostrikov ou Vereniki Goneva. Puis surtout, les partenaires de Léo Coly marchent sur l'eau, surfent sur une dynamique positive et sont en pleine confiance. Et comment ne pas l'être avec 10 succès en 12 matchs, dont des victoires à l'extérieur probantes comme à Bayonne ou récemment à Béziers et 30 points décrochés sur 30 possibles à domicile.
Pro D2. WTF. Non mais au fait, c'est quoi cette référence du Stade Montois à la Casa de Papel ?
Dans cet effectif, un joueur a particulièrement attiré son attention. S'il n'est pas forcément un des joueurs les plus connus de l'antichambre du Top 14, Wame Naituvi enflamme les pelouses de Pro D2 chaque semaine de par ses courses folles, crochets déroutants ou autres passes géniales. L'un des facteurs X du leader du championnat. Alors qui est ce jeune ailier fidjien de 25 ans ?
Pro D2. Comment le Stade Montois réussit à impressionner cette année après une saison galère ?
C'est un jour de novembre 2016 que Wame Naituvi, 20 ans alors à l'époque, quitte ses Fidji natales pour rejoindre la France. Il pose ses valises à Clermont-Ferrand, où l'ASM lui a fait signer un contrat espoir. Ce dernier s'inscrit dans la droite lignée des Fidjiens ayant rejoint les rangs auvergnats très jeunes. Pour ses débuts avec les Espoirs, il va notamment marquer les esprits au cours d'une large victoire contre Agen. Nous sommes en février 2017, quand il se mit à martyriser la défense lot-et-garonnise. Un essai sur une récupération en mystifiant deux défenseurs par deux steps d'envergure, une interception conclue 80 mètres plus loin entre les barres et une relance inspirée, ballon tenu à une main, avant d'offrir l'essai d'une passe de basketteur à son coéquipier. Les prémices de ce que l'on entrevoie aujourd'hui à Mont-de-Marsan. À l'époque, son entraîneur à Clermont Philippe Gauran le savait prometteur mais encore perfectible dans certains secteurs, comme il le déclarait pour La Montagne : ''On sait qu'il est capable de ça offensivement. Il est plus dans l'évitement que Raka, il est bon dans les duels. Après, il y a un gros travail au niveau des placements et des replacements à effectuer avec lui''.
À l'été 2017, il est transféré à Mont-de-Marsan. Toujours espoir, il impressionne néanmoins les dirigeants landais avec 7 apparitions en pro. Sa première, à Perpignan, est fabuleuse au terme d'un scénario idyllique. Naituvi se montre dans tous les bons coups, inscrit un essai (on premier en pro) et contribue donc grandement au succès montois en terre catalane (20-44). L'année d'après, le solide ailier (1m80-90kg) signe son premier contrat professionnel, sous les couleurs jaunes et noires. Un gage de confiance de la part du staff, pour qui les qualités offensives du numéro 14 ne sont pas passées inaperçues. En revanche, le jeune joueur doit prendre de l'assurance défensivement, secteur dans lequel il se montre friable. Wame Naituvi va rapidement leur confirmer les gros espoirs placés en lui. Il inscrira 5 essais en 8 petites rencontres l'année suivante, puis 9 en 18 matchs lors de la saison 2019/2020. Surtout, il va par intermittence être décalé au poste d'arrière. Une polyvalence bénéfique. Et si Naituvi ne possède pas le jeu au pied le plus sûr de l'Hexagone, ses relances exceptionnelles pleines d'audace peuvent déséquilibrer n'importe quelle défense.
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L'an passé, au milieu de ce marasme lorsque les pensionnaires de Guy Boniface s'enlisaient dans les abysses du classement, il a été l'un des seuls montois à surnager. Car Naituvi est un talent brut, le genre de joueur capable de vous sortir n'importe quel tour de son chapeau. S'il s'avère être un finisseur redoutable, observez-le attentivement le temps d'une rencontre. Sa technique individuelle est bien au-dessus de la moyenne et certaines de ses passes aussi géniales qu'improbables débloquent des situations. Cette année, si la plupart n'ont d'yeux que pour le phénomène Léo Coly, qui réalise une saison incroyable, le facteur X du Stade Montois se prénomme bien Wame Naituvi.
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Avec 4 essais inscrits, il est parti sur des bases plus que correctes. Mais c'est surtout son influence dans le jeu montois qui impressionne. Le voir jouer à un tel niveau est un régal. Et Mont-de-Marsan n'est pas en reste avec des joueurs ô combien talentueux derrière comme Wakaya, Mensa, De Nardi, Laousse Azpiazu ou Bento pour ne citer qu'eux. Il y a fort à parier que Naituvi n'est pas étranger au début de saison canon de son club. Il ne serait d'ailleurs pas étonnant que grand nombre d'écuries de Top 14 s'intéressent à son profil. À moins que le jeune fidjien ne connaisse l'élite du rugby français avec le club qui l'a lancé en pro, si le Stade Montois parvenait à décrocher une montée. Utopique ? Peut-être mais pas impossible. Alors certes, on vous l'accorde, nous en sommes pour l'instant très loin. Mais ce serait une sacrée belle histoire.
