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ProD2. Le choc des demies : Armitage vs Bruni, duel de Grands Huits

Steffon Armitage et Rodrigo Bruni, 2 des meilleurs 8 du championnat, vont se retrouver dimanche en demie de ProD2. Ça sent la poudre !

Theo Fondacci 27/05/2021 à 17h00
Le petit trapu face au (plus) grand musculeux.
Le petit trapu face au (plus) grand musculeux.

"Au rugby, un bon numéro 8 c’est celui qui te fait avancer quand tu tombes sur un mur, celui qui te soulage quand tu prends la marée, celui qui met des gifles à ta place quand ton vis-à-vis chambreur est un peu trop costaud pour tes petits bras." Au rugby, un bon numéro 8, c’est un peu MacGyver avec 35 kilos de plus, quoi ! Bien sûr, les autres aspects de l’un des postes les plus complexes de notre sport sont nombreux, à commencer par la sureté sous les ballons hauts et l’adresse derrière la mêlée. Reste que pour trouver des garçons qui remplissent peu ou prou tous ces critères, il faut généralement se tourner vers le niveau +++ ; Jerome Kaino et ses 38 ans l’ont à nouveau démontré samedi dernier en finale de Champions Cup.

En ProD2 pourtant - qui ne s’apparenterait qu’au niveau + - Biarritz et Vannes ont tous deux la chance de pouvoir compter sur des garçons cochant pas mal de ces cases. Ça tombe bien, le 2ème et le 3ème de la saison régulière s’affronteront ce week-end en demi-finale et de fait, Steffon Armitage et Rodrigo Bruni aussi, derrière leur édifice. D’un côté vous avez l’Anglais, 35 ans, 5 sélections avec le XV de la Rose, plus de 200 matchs dans l’Hexagone et principalement connu pour avoir été l’un des meilleurs spécialistes du jeu au sol de la planète durant des années ; de l’autre, l’Argentin, 27 piges, 7 sélections avec les Pumas, 15 matchs de Super Rugby et qui est en train de se faire un nom dans tous les foyers de Bretagne et de Navarre.

VIDEO. Peyresblanques se la joue Codie Taylor et Biarritz fonce vers les demies de ProD2 !VIDEO. Peyresblanques se la joue Codie Taylor et Biarritz fonce vers les demies de ProD2 !

Armitage, le capitaine du navire basque

Si sur le papier, beaucoup de choses les rapprochent, donc, sur le terrain, c’est beaucoup moins évident. Et c’est bien pour ça que c’est intriguant ! Car dans les deux cas, on parle de cadors à leur poste (et pas que) dans l’antichambre du Top 14, très solides sur les bases et véritables fers de lance ainsi que leaders de leur formation respective. Si doute vous aviez sur nos dires, sachez que le meilleur joueur européen en 2014 est passé capitaine du BO après 2 matchs sur la Côte basque, quand il a encore joué 29 matchs (25 titularisations) cette saison malgré son âge avancé, dont l’intégralité du barrage face à Grenoble le week-end dernier. “Quand on l’a fait venir, avec son âge, on s’est dit qu’il n’allait pas jouer tous les week-ends, car sinon ça allait être compliqué, se souvenait le directeur sportif de Biarritz Matthew Clarkin, pour Rugbyrama. Finalement, il a dû enchaîner, jouer 80 minutes. C’est difficile d’être le meilleur tous les week-ends, mais par sa présence, sa constance à l’entraînement ou en match, il a été un vrai leader.

Bruni, à la force des bras

Quant à Bruni, il a déjà inscrit 6 essais en 12 matchs (dont 7 titularisations) depuis son arrivée à Vannes en janvier de cette année. Gros défenseur, adepte des solides percussions et doté d’un sens du jeu relativement bon, l’ancien des Jaguares est surtout un garçon qui apporte de part sa présence physique (1m87 pour 109kg). "ll est bon dans le jeu au contact, dans les espaces… Il est très souple et coordonné", expliquait son coéquipier Wandrille Picault pour Ouest France, à l’issue de sa première titularisation à La Rabine. 

Si important qu’en plus d’avoir réalisé le gros coup de l’hiver, Vannes l’a déjà prolongé dans le but d’une éventuelle montée en Top 14, notamment. Du costaud, quoi ! "C’est évidemment un excellente nouvelle pour le club de pouvoir compter sur Rodrigo sur la durée. En très peu de temps il a déjà montré pourquoi les Pumas avaient pu compter sur lui et son rendement sera meilleur au fur et à mesure de son intégration. Sa prolongation est à l’image de notre ambition", assurait l’homme fort du rugby breton, Jean-Noel Spitzer. Surtout, le Puma s’y plaît à cette vie à 1000 lieues de sa Tandil natale. « Dès mon arrivée à Vannes, je me suis senti très à l’aise avec l’ensemble des gens du club, expliquait-il sur le site du RCV. Tout le monde a été très bon et très humain avec moi. Ma décision de rester est aussi pour redonner à toutes ces personnes et au club car ce sont eux qui ce sont intéressés à moi. »

Bref, si ce choc entre Armitage et Bruni sera celui des générations, mais aussi des styles de jeu, il représentera aussi et surtout l’affrontement direct entre les deux guides des packs biarrots et bretons. Mais est-ce l’explosivité, l’expérience et les grattages de l’Anglais qui l’emporteront, ou bien les gros bras, les timbres et la fougue de l’Argentin ? Aucune idée, mais il y a fort à parier que le vainqueur de ce duel soit celui qui s’en ira disputer une finale de ProD2 la semaine suivante… Au rugby, un bon numéro 8 c’est aussi celui qui sait être décisif, non ?

etutabe
etutabe
Même s'il est moins performant qu'il y a quelques années, Armitage est un sacré joueur et fait beaucoup de bien à l'équipe du BO (expérience et investissement). Pour autant, un bon numéro 8 ne fait pas tout
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