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PROD2. 7 essais en 10 matchs, qui est Kolinio Ramoka, le nouveau perce-muraille du SU Agen ?

Sa capacité à transpercer les défenses l’a fait devenir un élément incontournable du SUA. Voici "Moka", le perce-muraille d'Agen, issu de la Fédérale 1.

Theo Fondacci 11/03/2022 à 13h30
Avant de briller en ProD2, Kolinio Ramoka était l'un des meilleurs joueurs de Fédérale 1 depuis plusieurs saisons.
Avant de briller en ProD2, Kolinio Ramoka était l'un des meilleurs joueurs de Fédérale 1 depuis plusieurs saisons.

Avis à tous ceux qui jettent un oeil à la saison du SUA : quel est le meilleur joueur agenais cette saison ? À cette question, la majorité des voix devraient tendre vers Paul Graou, le fantastique demi de mêlée de 24 ans qui rejoindra Toulouse l'an prochain. Le chouchou d'Armandie, maintenant ? Probablement Kolinio Ramoka. Il faut dire que du côté de l'avenue Pierre de Coubertin, beaucoup ont été bercés au rythme des foulées fidjiennes. D'abord celles de Rupeni Caucaunibuca bien sûr, avant, dans un passé plus récent, de gronder sur les charges d'Akapusi Qera et les prises de balle de Filipo Nakosi. De fait, en voyant les performances du dernier arrivé sur le pré et son côté si attachant en dehors, il n'est guère bien difficile de comprendre pourquoi tout le monde s'amourache tant pour lui cette saison. Et pourquoi on redoutait (déjà) un départ de Kolinio vers l'échelon supérieur prochainement.

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Rassurez-vous, le centre de 27 ans vient de prolonger son contrat dans le 47 pour les trois prochaines saisons. Comme un symbole de la volonté de Bernard Goutta et Christophe Deylaud de construire un nouveau projet sur la durée, et avec ses hommes forts. Car Ramoka, sans faire trop de bruit, est (de loin) le meilleur marqueur du club cette saison ; le tout en ayant débuté près de 1/3 de ses rencontres sur le banc. Il y eut d'abord un début de saison un peu à l'image des siens, c'est-à-dire poussif, avec une belle présence physique, certes, mais rien à se mettre sous la dent en 12 rencontres, dont 10 défaites, et la moitié des matchs débutée comme remplaçant. Jusqu'à l'un des tournants de la saison pour le SUA, où Ramoka joua le rôle du détonateur : début décembre 2021, l'ancien joueur de Cognac entre en jeu face à Colomiers et fait sauter le verrou haut-garonnais d'une course tranchante dont il a le secret. Résultat, une victoire 18 à 8 pour les locaux, et seulement 2 petites défaites sur les 8 matchs suivants pour Agen.

Depuis ? Le Fidjien a, lui aussi, laissé éclater son plein potentiel avec des stats qui parlent pour lui, pour dire le moins. Sur les 10 dernières rencontres, il a inscrit 7 essais. Avec son gabarit compact (1m83 pour 102kg) et un profil qui rappelle l'ancien australien du Stade Français Morgan Turinui, Ramoka cause d'énormes dégâts chaque semaine en Pro D2 et s'affirme même comme l'un des meilleurs joueurs de la division. Mais ce gars-là, qui traverse bien souvent le terrain dans l'antichambre du Top 14, vient-il vraiment de nulle part ? S'il faut débarquer du niveau professionnel pour avoir un bagage, alors oui, "Ramo" vient de Pétaouchnok. Pourtant, cela fait déjà plusieurs saisons qu'il est un élément phare des championnats hexagonaux inférieurs. Sonny Falconetti, 3/4 emblématique de l'US Seynoise, se souvient de celui qu'il a côtoyé durant 3 saisons dans le Var : "À l’époque, je jouais à l’arrière. Moka, lui, formait une super paire de centres avec Romain Levêque ou Geoffrey Pouilles. C'était un joueur incroyable : je me rappelle qu’à son arrivée en France, ici, il était déjà costaud, mais il a ensuite pris 10 kilos de muscle assez rapidement. C’était un monstre en attaque et avait énormément progressé défensivement."

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Ce n'est pas pour rien qu'au terme de son aventure en Fédérale 1 et 102 matchs joués, Ramoka avait inscrit... 41 essais ! Car dans la foulée de son passage à l'USS, Kolinio avait peut-être encore élevé le curseur du côté de l'US Cognac St-Jean-d'Angely, avec qui il a aussi connu la Nationale l'an passé. "Beaucoup ne parlaient que de Jona (Saulekaleka, un ailier au gabarit de Nemani Nadolo et cousin de Met Talebula, NDLR) à l'époque, mais Ramoka, c'était quelque chose", affirme Ange Mignoni, un enfant de La Seyne et aujourd'hui membre de l'équipe première. Si bien que ceux qui l'ont connu le voient même en mesure de viser (encore) plus haut depuis un moment. "Ses performances en Pro D2 ne m’étonnent absolument pas, poursuit Falconetti. D’ailleurs, ça fait déjà quelques années que je pense qu’il peut évoluer dans certaines écuries de Top 14 sans problèmes."

Reste qu'au-delà de ses performances, c'est bien le côté attachant de Moka qui reste le plus en mémoire de ceux qui l'ont fréquenté. "En tant qu’homme, difficile de trouver une personne aussi sympathique que Moka", nous a-t-on dit. Et c'est peut-être cela qui, à terme, contribuera aussi à faire de l'ovni de la Pro D2, une comète de l'élite française.

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