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Top 14 - Toulouse, Castres, Paris, ces cadors qui ont entrevu la Pro D2

Actuellement Montpellier cravache pour garder sa place en Top 14. Quels sont ces cadors qui ont lutté pour arracher in-extremis leur maintien ?

Louis Bareyt 15/01/2021 à 14h30
À l'instar de Montpellier, le Stade Français a également vécu des saisons galères.
À l'instar de Montpellier, le Stade Français a également vécu des saisons galères.

Que penser de cette formation montpelliéraine, irrésistible il y a encore quelques années, quand en 2018 cette dernière sous les ordres de Vern Cotter, marchait sur un Top 14 alors impuissant devant l'outrageuse domination des Cistes. Avant de s'effondrer en finale, au terme de l'épilogue d'une saison 2018 maîtrisée d'une main de maître, leur magie presque envolée, la baguette du sorcier Cotter devenue inoffensive, face à des Castrais survoltés. La glorieuse incertitude du sport. Le MHR venait de passer à côté d'un premier Bouclier de Brennus, la mécanique s'était enrayée et le réalisme froid comparable à celui d'un tueur à gage n'en avait plus que le nom. Mais le club héraultais avait pris date avec l'avenir. Du moins c'est ce que l'on pensait. Car l'avenir lui, ne s'est montré guère réjouissant et loin des espérances de Mohed Altrad. Montpellier n'a jamais réussi depuis à se hisser de nouveau en demi-finale. Pire encore, ce dernier malgré un effectif pléthorique lutte actuellement pour son maintien, treizième et barragiste. Et alors que se profile dimanche, un match contre Castres importantissime dans la course au maintien contre un concurrent direct, la défaite le week-end dernier à Brive a prouvé que les maux ne s'étaient pas estompés si rapidement, malgré le changement d'entraîneur effectué en coulisse. 

Heureusement, une once d'espoir est toujours possible. Car le MHR n'est pas largué, loin de là. Surtout, ce n'est pas une première dans la récente histoire du Top 14. Avant lui, d'autres cadors, promis aux joutes des premières places se sont écroulés le temps d'une saison, au point de lutter durant toute l'année pour leur survie au sein de l'élite du rugby hexagonal. Si certains, comme un Biarritz Olympique en fin de cycle en 2014, ou plus étonnant, l'USAP la même année n'ont eu la chance de se maintenir, d'autres ont vu le couperet passer tout près.

Castres Olympique (2014-2015)

La saison 2014-2015 débute dans une atmosphère particulière. Le Top 14 vient de perdre deux de ses bastions historiques, Biarritz pour qui le dernier exercice s'est apparenté à un véritable chemin de croix, et à la surprise générale, l'USAP champion de France cinq ans auparavant et habitué à jouer les premiers rôles du championnat. Mais au milieu de tout ça, un irréductible village gaulois, comme certains aimaient affectueusement à le comparer, a étonné la France du rugby. Champion en 2013, balayant les stars du RCT, Castres sort d'une nouvelle saison 2013-2014 réussie (et ce malgré le départ de ses entraîneurs Laurent Travers et Labit), finaliste déchu face à des Toulonnais désireux de revanche. Deux saisons consécutives en finale, une sacrée performance. Mais les Tarnais vont alors vite déchanter à l'issue de l'exercice qui suit. Le départ de joueurs cadres comme Brice Dulin ou Antonie Claassen vont considérablement affaiblir l'équipe, et malgré un recrutement loin d'être ridicule, la mayonnaise ne prendra pas. Si bien qu'en début de saison, le CO semble déjà largué, avec une défaite ''à domicile'' dans un match délocalisé à Béziers face au futur champion, le Stade Français (22-25), et une déculottée dans le derby contre le Stade Toulousain (35-6). Un début d'exercice catastrophique qui sème alors le doute dans les têtes locales.

Après seize journées, Castres n'a décroché que quatre petits succès et le spectre d'une relégation à l'étage inférieur plane plus que jamais dans les travées de Pierre-Antoine, aujourd'hui Pierre-Fabre. Il y a alors plus que jamais péril dans la demeure pour les hommes de Matthias Rolland, lanterne rouge du Top 14 à dix journées de la fin. À partir de là et une défaite sur la sirène à Bayonne, son principal concurrent pour le maintien (21-19), Castres va enchaîner une incroyable série de 7 victoires consécutives, avant de balayer Clermont lors de la dernière journée (31-10). Cela permet aux Castrais d'arracher in extremis leur maintien, aux dépens des Bayonnais (52 points chacun) et à la faveur des confrontations directs (30-6 ; 19-21). Depuis le CO a de nouveau été champion, en 2018 mais a lutté l'an passé avant l'arrêt des compétitions dans le ventre mou, voire même bas de classement. 

Stade Français (2015-2016), (2017-2018), (2019-2020)

À l'issue de la saison 2014-2015, le Stade Français a étonné avant de détonner l'année d'après. Sacré champion de France en 2015, huit ans après le dernier acquis, le club de la Capitale fait alors souffler un vent de fraîcheur sur notre championnat. Celui d'une jeunesse insouciante, formée pour la plupart au club, accompagnée de certains vieux grognards comme un Sergio Parisse toujours aussi génial, en témoigne sa chistéra lors de la demi-finale remportée contre Toulon. Mais la saison suivante va prendre des allures de fiasco, malgré un recrutement intéressant, avec entre autre l'arrivée du demi de mêlée australien Will Genia. Le groupe semble alors meilleur et plus étoffé que l'année précédente, c'est dire. Et pourtant. Il serait exagéré d'affirmer que le Stade Français a tremblé pour sa survie dans l'élite, mais tout de même, le club a terminé à une triste douzième place, premier non relégable devant Agen. Loin, trop loin même, des standards d'un champion de France en titre. Son matelas de quinze points d'avance sur le treizième n'a pas atténué la déception des supporters à l'issue d'une saison ratée. 

Cependant, le Stade Français va réellement trembler, deux ans plus tard lors de la saison 2017-2018. L'équipe est alors en transition, Thomas Savare cède son bien après l'épisode de la fusion avortée suite à la gronde des joueurs qui se sont resserrés derrière Pascal Papé et un titre en Challenge Cup. Un nouveau propriétaire vient d'arriver, le milliardaire Hans Peter Wild. L'ossature championne de France et vainqueur de la petite Coupe d'Europe quitte la capitale (Slimani, Doumayrou, Bonneval, Sinzelle, Papé, Genia, Lakafia, Dupuy), et une horde de joueurs arrive. Le recrutement est fait à la hâte, l'effectif pas réellement compétitif, et les soldats roses vont batailler toute la saison pour assurer leur maintien. Une défaite à trois journées de la fin du championnat à Jean-Bouin face à Agen (34-36) va même faire souffler un vent de panique dans les rangs Stadistes. Mais une ultime victoire face à Castres lors de la dernière journée, assure à Paris la douzième place, synonyme de maintien, seulement trois petits points devant Oyonnax, auteur d'un come back fulgurant, insuffisant cependant. Ces derniers s'inclineront à l'occasion du premier match de barrage depuis l'instauration la saison même de ce dernier, contre Grenoble.

Mais que dire de la saison passée. Cette dernière a pris des allures de film hollywoodien. Heineke Meyer est alors en place depuis un an. Il doit faire du Stade Français l'un des plus grands clubs du Vieux Continent. Pour ça, exit les historiques du club. Djibril Camara et Sergio Parisse sont priés d'aller voir ailleurs et se trouver de nouvelles destinations. Le prometteur troisième-ligne sud-africain Hendre Stassen se fait prendre la main dans le sac et est suspendu pour dopage. Et alors que l'effectif parisien est amputé d'un nombre conséquent de joueurs, alors à la Coupe du Monde, le club connaît une descente aux enfers, plongeant dans les abysses de notre championnat. Si bien qu'au retour des Fickou, Matera, Sanchez ou Latu, le club est dans une situation précaire, enlisé à la dernière place du classement. Une défaite dans le derby face au Racing aura raison d'un Meyer vivement critiqué par ses joueurs, et le groupe parisien va alors se resserrer derrière le duo de jeunes retraités Laurent Sempéré-Julien Arias. Il y a alors du mieux. Un nul à Montpellier et une défaite sur le fil à Toulon laissent entrevoir des jours meilleurs. L'arrêt du championnat à cause de la crise sanitaire liée au Covid-19 viendra confirmer le maintien en Top 14 du Stade Français. Dernier lors de l'arrêt de celui-ci, à seulement un point d'Agen, et trois de Pau, l'effectif parisien avait les moyens de sauver l'institution. Cependant entre le papier et le terrain il y a une différence. On ne sait pas de quoi aurait pu être fait l'avenir. Si l'on y regarde de plus près, entre éviction d'entraîneurs, problèmes en interne et lutte pour le maintien, la situation montpelliéraine ressemble fortement à celle des Parisiens l'année passée

Stade Toulousain (2016-2017)

Non Toulouse n'a pas tremblé jusque dans les derniers instants pour asseoir son maintien en première division. L'écart de 15 points avec Grenoble, son poursuivant et premier relégable en témoigne. Mais quand même, la stupéfaction fut de mise à la vue de la saison des hommes du Capitole, plus gros palmarès du rugby tricolore. Le club perd à l'intersaison des éléments importants (Clerc, Harinordoquy, Poitrenaud, Millo-Chluski, Flynn, Picamoles), et le recrutement n'est pas une franche réussite, si l'on excepte Sofiane Guitoune, aujourd'hui titulaire indiscutable du côté d'Ernest-Wallon, après des débuts timides dû notamment à un adducteur douloureux. C'est donc la deuxième saison d'Ugo Mola à la tête du club Haut-Garonnais, après le départ de Guy Novès entraîneur historique du Stade Toulousain. L'entame de l'exercice est mitigé, mais peu à peu le Stade Toulousain va retrouver de sa superbe, au point de se présenter comme un prétendant sérieux aux phases finales. Pourtant, ce dernier va s'effondrer à compter de la 17e journée, et une défaite à la piaule face à Pau (10-20). La chute est alors vertigineuse. Seules deux petites victoires dont une lors de la dernière sortie à Ernest-Wallon face à Bayonne pour les adieux de Thierry Dusautoir. Au milieu de ça, une défaite, lourde et sans relief en quart de finale de Coupe d'Europe face au Munster (41-16). 

Quelque chose semble alors s'être cassé en fin de saison, pour une équipe pourtant en course pour décrocher une place dans les six quelques semaines auparavant. Toulouse termine son exercice, à une morose douzième place, premier non relégable. Il n'en fallait pas plus pour les Toulousains, au vu de cette terrible descente aux enfers. On retrouve des similitudes avec l'exercice précédent du Stade Français. L'année suivante, Didier Lacroix remplace René Bouscatel à la présidence du club. Les arrivées de joueurs à fort potentiels comme Dupont ou Kolbe ainsi que l'ascension de certains jeunes vont permettre au club Haut-Garonnais de renouer avec son lustre d'antan. En 2019, Toulouse est sacré champion de France. Le marasme dans lequel il était plongé deux ans plus tôt, n'est plus qu'un lointain souvenir. 

tontoncaze
tontoncaze
Toulouse n'a jamais entrevu la pro d2. Il faut pas dire n'importe quoi non plus dans le titre.
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