C’était l’un des visages neufs de l’Afrique du Sud cet été. À 26 ans, Asenathi Ntlabakanye venait tout juste de fêter sa première sélection avec les Springboks. Un profil rare : 140 kilos, solide sur les appuis, une activité étonnante pour son gabarit. De quoi séduire le staff, qui l’avait lancé contre l’Italie, avant de l’embarquer contre l’Australie. Deux capes, un avenir qui s’annonçait prometteur.
Mais ce dimanche, tout a basculé. La fédération sud-africaine a annoncé que le pilier droit des Lions avait été contrôlé positif à une substance interdite. Résultat anormal lors d’un test inopiné réalisé par le SAIDS, l’agence nationale antidopage. L’affaire est sérieuse, même si l’enquête est toujours en cours.
Pas de suspension, mais déjà écarté
It's all over in Cape Town as the Boks seal a hard-fought win. Thanks for a tough contest @Wallabies and safe travels home 🤝#Springboks #ForeverGreenForeverGold #RSAvAUS pic.twitter.com/jY5uVBSNSz
— Springboks (@Springboks) August 23, 2025
Pour l’instant, aucune sanction n’a été prononcée. Mais SA Rugby a pris les devants : Ntlabakanye ne participera pas aux matchs en Nouvelle-Zélande, prévus début septembre dans le cadre du Rugby Championship. Une mise à l’écart “préventive”, selon les mots choisis par la fédé. Officiellement, il ne s’agit pas d’une suspension.
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La défense du joueur : un médicament prescrit
Le pilier, de son côté, nie toute volonté de tricher. Il affirme que le produit en question lui a été prescrit pour des raisons médicales en début d’année, avec l’aval d’un médecin référent de la fédération. Une erreur de procédure ? Un oubli d’autorisation ? Le flou demeure, et aucune information précise n’a filtré sur la nature de la substance.
Mais dans un contexte aussi sensible, surtout pour une nation double championne du monde qui veille à sa réputation, le staff n’a pas pris de risques. Rassie Erasmus, Jacques Nienaber et les cadres du vestiaire n’ont fait aucun commentaire public. Le sujet est traité en interne, à huis clos.
Un coup d’arrêt brutal
Cette affaire tombe au pire moment pour Ntlabakanye. Le joueur avait enfin franchi la dernière marche après plusieurs saisons solides avec les Lions. Sa convocation en juillet était vue comme une juste récompense pour son abattage, notamment en mêlée fermée. Sa progression était rapide, presque fulgurante. Ce contrôle positif remet tout en question.
Tout dépendra de la suite de l’enquête. Si le joueur parvient à prouver qu’il s’agit d’un usage thérapeutique autorisé, il pourrait s’en sortir sans suspension. Dans le cas contraire, les sanctions peuvent aller de quelques mois à deux ans d’interdiction.
Dans tous les cas, il manquera les deux matchs face aux All Blacks. Et il faudra du temps pour que son nom cesse d’être associé à cette affaire. Un rappel que, même dans une carrière qui commence à décoller, tout peut s’arrêter très vite.
