Rugby Europe Championship. En pleine progression, la Belgique peut-elle rêver de la Coupe du Monde 2027 ?

Le 26 mars dernier, la Belgique jouait son dernier match de Rugby Europe Trophy, le troisième championnat européen, face à la Lituanie. Un seul point suffisait aux Diables Noirs pour s’offrir une nouvelle montée en Rugby Europe Championship. Les Belges n’ont pas tremblé. Aux termes d’un match dominé de la tête et des épaules par les francophones, les hommes de Frédéric Cocqu, entraîneur belge, ont décrochés 5 points et une place qualificative pour la montée dans le REC la saison suivante. Les Belges pourront ainsi se frotter à la Géorgie, l’Espagne ou bien le Portugal lors du 6 Nations B.

🇱🇹 v 🇧🇪 | Some photos from Saturday's Trophy match where @belgiumrugby won the title to return to the Rugby Europe Championship next season!

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— Rugby Europe (@rugby_europe) March 30, 2022

Pourtant, la saison dernière, les Diables Noirs avaient très certainement connu l’une des plus grosses désillusions de leur histoire. En temps de Covid, les Belges n’avaient pu se déplacer en Roumanie pour la dernière journée du 6 Nations B suite à l’interdiction d’entrée dans le pays délivrée par les autorités roumaines. Dans la foulée, Rugby Europe avait déclaré la Belgique forfait, envoyant ainsi les Diables Noirs à la dernière place du classement. Dernier, les francophones avaient dû jouer un match de barrage de maintien-accession en mai dernier face aux Pays-Bas, vainqueurs du Trophy. Une rencontre qui s’est déroulée à Warteloo, en terre belge. Surpris par une très belle équipe des Pays-Bas, les Diables Noirs étaient contraints de s’incliner et de laisser leur place aux Oranjes dans le tournoi B. Mais les Belges ont perdu bien plus que ça, puisqu’en descendant, ces derniers avaient dit au revoir à tous les espoirs de qualification pour la Coupe du monde 2023 : « Cette défaite à malheureusement brisé un tas de  "rêves" et a ramené tout le monde sur terre. Nous n’étions pas au niveau à cette période-là. Nous devons travailler encore et encore pour atteindre cet objectif de RWC qui n’est pas impossible, mais juste reporté à plus tard, nous l’espérons », nous a expliqué Basile Pouapert, le numéro  13 de la sélection. Alors qu’il y a quatre ans, les mots du président de la fédération, Salvatore Zandona, étaient clairs au sujet d’une éventuelle qualification à la compétition de prestige : « c'est vraiment atteignable et réaliste". Malheureusement, les Diables Noirs devront attendre encore quatre années pour rêver de mondial.

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À la suite de cette défaite et à l'aube du Rugby Europe Trophy, beaucoup de choses ont changé au sein de la sélection belge, mais surtout, l'équipe a découvert  "une autre manière de fonctionner, de travailler". En revanche, l'objectif lui était clair, comme nous a expliqué l'auteur d'un doublé face à la Pologne, Basile Poupaert : « Nous voulions faire un résultat à chaque match pour que la sélection évolue au plus haut niveau les années à venir. Éviter d’être sous pression dans les derniers matchs, juste tout gagner. »

Mais les Belges de Frédéric Cocqu, n’ont pas eu le temps de s’abattre sur leur sort. Le nouvel entraineur des Diables Noirs depuis mai 2020, passé par la France et notamment Bourg-en-Bresse, Aubenas ou Chambery, peut s’appuyer sur son expérience dans l’hexagone pour aller chercher des joueurs qui évoluent dans le championnat français. L’effectif de la sélection belge est en grosse partie composé de joueur évoluant en France, tel que Lucas De Coninck qui évoluait à Provence Rugby, ou bien l’arrière Charles Reynaert, joueur de Cognac St Jean D’Angely, qui a évolué avec Valence Romans en PRO D2 lors de la saison 2019-2020. Ce dernier a également participé au circuit Super Sevens avec l’équipe de Monaco en début de saison. Récemment, le jeune pilier du Stade Montois, Charles-Henri Berguet, a connu ses premières minutes avec les Diables Noirs. Si la sélection belge s’appuie sur un fort groupe de joueurs qui évolue en France, elle comporte aussi un bon nombre de pensionnaires du championnat belge. 

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Des joueurs évoluant le plus souvent dans les clubs de La Hulpe ou bien de Kituro Rugby Club. Mais c’est surtout la mise en place de Rugby Europe Super Cup qui permet aux joueurs belges d’évoluer au meilleur niveau. Cette compétition regroupe 8 franchises de 8 pays européens différents, avec notamment des équipes venues de Géorgie et d’Espagne. Elle se déroule en deux poules de 4, puis, les deux premiers de chaque poule disputent les demi-finales. Cette compétion peut-être comparée à celle de la Champions Cup pour les pays du 6 Nations B et du Trophy. Les Belges ont engagé la franchise des Brussels Devils, dans laquelle ne peuvent être sélectionnés que des joueurs évoluant en Belgique. Une nouvelle compétition qui tire les Belges vers le haut comme nous le confirme le centre des Diables Noirs : 

Un peu plus que les autres années je pense, cette année le groupe comptait un grand nombre de joueurs jouant en Belgique. Si cela veut dire que le niveau du championnat belge évolue ? Peut-être que oui, en effet, la création en début d’année de la Super cup, cette nouvelle compétition européenne, a permis à un bon nombre de joueurs belges évoluant en Belgique de toucher au haut niveau, ce qui a inévitablement fait progresser les clubs respectifs. Nous espérons bien évidemment que le niveau de l’équipe nationale et du championnat belge ne cessera d’augmenter.

Avec un vivier de joueurs de qualité, un entraineur d’expérience et de grandes ambitions, les Diables Noirs avaient toutes les cartes en main pour remonter dans l’antichambre du 6 Nations. Chose qu’ils n’ont pas manqué de faire, puisqu’avec un seul match perdu, lors de la 3e journée en Suisse, les hommes de Frederic Cocqu ont terminé haut la main en tête de ce Trophy. Ils retrouveront donc qu’une seule petite saison plus tard, le Rugby Europe Championship. Mais cette fois-ci, les Diables Noirs penseront d'abord à performer dans cette compétition avant de rêver plus grand, comme nous a confié Basile Poupaert : « C'est un objectif  "suprême" (la Coupe du Monde), mais nous restons pour le moment une petite nation du rugby et devons garder les pieds sur terre et travailler davantage. » Avant d'ajouter : « Si nous nous fixons cet objectif de RWC, nous n’aurons pratiquement pas droit à l’erreur. Mais pour le moment, nous allons procéder par étape et faire les choses dans l’ordre. Le prochain objectif va être de performer en REC les années à venir, pour la suite, nous verrons. »