Tenant du titre, le Pays de Galles a d'ores et déjà abandonné l'idée de garder sa couronne à la suite de ses deux défaites face à l'Irlande et l'Angleterre dans ce début de Tournoi 2022. Elle tentera néanmoins d'empêcher l'ultime favori, la France, d'obtenir le Grand Chelem, en la battant au Millennium de Cardiff ce vendredi soir. Que retenir des précédentes défaites galloises côté Français ?
La touche, gros point noir
Un secteur de jeu catastrophique côté Gallois. Censée être une plateforme permettant de lancer le jeu, elle met en difficulté le Pays de Galles. Avec trois touches contrées face à l'Irlande et cinq face à l'Angleterre, les coéquipiers de Ryan Elias connaissent de sérieuses lacunes dans ce domaine de la conquête. Cette faiblesse a d'ailleurs couté un essai décisif face aux Anglais d'entrée de seconde mi-temps. Sans munitions propres, impossible pour les hommes de Wayne Pivac d'espérer quoique ce soit.
Les Gallois se précipitent
Une récurrence que l'on a observée à Dublin et Londres. Les Diables Rouges se précipitent lorsqu'ils sont en possession du ballon. Ils réalisent les mauvais gestes en bout de ligne et perdent la possession alors qu'ils étaient dans une situation avantageuse. On se souvient notamment des en-avants répétés de Louis Rees-Zammit face à l'Irlande, ou encore des erreurs collectives face à l'Angleterre : un bras-cassé concédé sur leur propre mêlée à cinq mètres de l'en-but adverse, un ailier isolé du soutien lors d'un temps fort, une passe en trop au sol qui ne s'imposait pas. Les Gallois se plombent alors qu'ils sont téméraires.
Téméraires, comme toujours
On a l'habitude de le constater. Plus courageux qu'un Gallois sur le terrain, tu meurs. Une capacité de résilience incroyable que l'on a vu à l'épreuve à Twickenham. Face au rouleau compresseur anglais, le Pays de Galles a fait le dos rond, jusqu'à même effectuer des incursions. Dans le sillage des Faletau, Cuthbert ou Tompkins omniprésents, ils ont répondu au défi physique anglais, là où les Irlandais les avaient éteint lors de la première journée. Un comportement retrouvé qui a porté ses fruits en seconde mi-temps avec un retour dans le match de Biggar et sa bande au tableau d'affichage (menés 17-0 à la 43ᵉ minute). Aventureux dans l'engagement, mais également dans le jeu. À tel point que leur adjoint Gethin Jenkins râle d'entendre son équipe vouloir toujours jouer :
Ça m'agace que certains joueurs dans la presse disent qu'ils préfèrent jouer un style de rugby offensif. Je ne veux pas entendre ça ! Je veux les entendre dire à quel point ils aiment défendre, gagner les contacts au plaquage. Ces détails font gagner les matchs.
Intrépides certes, mais malgré tout limités. Cette équipe galloise possède une variété de lancements de jeu très pauvre. Insuffisante en tout cas pour espérer déborder une si solide défense comme celle de l'équipe de France. À moins qu'elle ne se transcende à nouveau comme à Twickenham (et se montre efficace). Le retour dans l'effectif d'Alun Wyn Jones pourrait régler les grosses lacunes de la touche galloise. Une opportunité en or pour retrouver une conquête propre qui faisait la force du Pays de Galles, et ainsi lui permettre d'exploiter plus de ballons en attaque. À domicile, le Pays de Galles jouira d'une ferveur indescriptible derrière elle et contre laquelle l'équipe de France devra faire front.
Si l'engagement physique était aux abonnés absents lors de la première journée face à l'Irlande, celui-ci a refait surface et il a permis au Pays de Galles de montrer un visage largement plus respectable. Une équipe encore fébrile et avec peu de certitudes, dont les précipitations et l'indiscipline permettent à son adversaire de profiter pour marquer des points. L'équipe de France, en faisant un match sérieux et appliqué, peut s'épargner une partie dangereuse et ainsi contenir le Pays de Galles.