La victoire de la France face à l'Irlande ouvre comme perspective aux hommes de Fabien Galthié une potentielle victoire dans ce Tournoi 2022 (avec un Grand Chelem à la clef ?). En plus d'avoir battu un candidat direct, les Tricolores ont fait forte impression. Observations vérifiées par les chiffres et analyses à l'étranger.
Une domination physique évidente
Un constat sur le terrain qui se vérifie dans les chiffres.
Ces différences permettent de constater que la domination physique des Français a eu un impact immense sur le jeu. Dominateurs physiquement, les coéquipiers de Grégory Alldritt ont pu ainsi assurer des libérations rapides. D'ailleurs, sur leurs actions d'essais, tout les rucks ont été réalisés en moins de trois secondes ! Autre importance de la domination des collisions : les ballons tombés côté vert. En voulant prendre plus d'élan pour résister physiquement à la pression adverse, les hommes d'Andy Farrell ont commis beaucoup de fautes de mains qui leur ont été préjudiciable.
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Une défense venue tout droit de Wigan
Encore une fois, Shaun Edwards, entraineur de la défense, fait parler de son génie et de l'apport qu'il donne à l'équipe de France. Un apport qui est en lien d'ailleurs avec les collisions évoquées précédemment. La BBC explique notamment que "la France a neutralisé dans les rucks les Irlandais censés dominer ce secteur de jeu". L'ancien capitaine de l'Angleterre Dylan Hartley ajoute même : "Il a mis en place une défense rugueuse, du nord". Une défense typique du Rugby à 13, notamment au niveau des attitudes au contact. Mais il ne s'agissait pas uniquement de rentrer bêtement sur les Irlandais à chaque plaquage. Dans l'émission Off the Ball, l'ancien trois-quart centre de l'Irlande et du Leinster Gordon D'Arcy argumente :
Ils ont ciblé quelques zones de rencontres précises pour nous contrer et nous ralentir. Puis ils sont montés vite sur le premier receveur de sorte de l'empêcher de jouer derrière lui. Lors des moments importants, nous avons fait ce que leur défense voulait que l'on fasse.
En clair, lors des changements de sens de jeu, la pression française était telle que les Irlandais ne pouvaient pas mettre de la vitesse. Ils ont ainsi dû se débarrasser du ballon au pied. Le journal Irish Times, considère également que la défense française a "étouffé le XV du Trèfle, même si par le passé, le pack irlandais avait connu des après-midi plus délicats ". D'Arcy regrette également que les Irlandais n'aient pas adapté leur stratégie pendant la première mi-temps, avant le retour des vestiaires, comme ce fût le cas samedi. Un laps de temps qui a pénalisé l'Irlande.
La discipline comme leitmotiv
Un arbitre aimé des Français a fait part de son admiration de la discipline tricolore. Nigel Owens, dans une rubrique au Telegraph, y voit encore la pâte de Shaun Edwards : "Lorsque j'animais des sessions d'entrainements avec l'équipe galloise, Edwards me demandait de pénaliser le plus possible et d'être intraitable. Il savait à quel point les pénalités données en défense étaient lourdes de conséquences au niveau international, que ce soit au tableau d'affichage ou physiquement car vous devez défendre votre territoire ". Il évoque par ailleurs un passé pas si lointain où la discipline avait fait défaut aux bleus. Notamment le coup de coude de Sébastien Vahaamahina sur Aaron Wainwright en quart de finale de la Coupe du monde 2019 au Japon. Les Bleus désormais font preuves de maitrise et les équipes adverses ne peuvent plus les battre en se contentant d'attendre des fautes de leurs parts. "Grégory Alldritt a été le symbole de cette maitrise. Il a passé la rencontre à demander à l'arbitre lors des rucks si ce qu'il faisait était autorisé ".
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En plus d'avoir dominé son adversaire physiquement, les Bleus ont su exploiter les ballons rapides conquis par leurs avants, grâce à la vitesse d'exécution d'Antoine Dupont et de Romain Ntamack. Malgré les temps forts irlandais, les coéquipiers de Gaël Fickou ont su garder leur sang froid pour rester disciplinés (7 pénalités seulement concédées).