Ces derniers jours, deux des entraîneurs les plus emblématiques du rugby à 7 ont décidé de quitter leurs fonctions : Gordon Tietjens, en poste en Nouvelle-Zélande depuis 22 ans, et Ben Ryan, récent champion olympique avec les Fidji. Des choix forts alors que leur sélection domine la discipline. À l'inverse, la France continue de faire confiance à son staff en dépit de résultats loin des attentes et des moyens (plus gros budget du circuit mondial avec 5,4 millions d'euros). "Le staff Pomarel-Skrela (2010- ) est maintenant le staff ce plus ancien sur les World Series", note Gobelet. Il estime qu'il est temps pour eux de passer la main. "En moyenne, un staff de Sevens se renouvelle tous les 2 ans suivant les échéances internationales (CDM et JO) et ses résultats".
L'heure est au bilan
Or, le staff tricolore devrait rempiler pour une sixième saison consécutive avec un bilan très faible. "Un paradoxe sur le circuit mondial ! Benjamin Ryan est le coach qui a le plus duré en Angleterre avec 6 années d'exercice et plus de 300 matchs. Et un bilan honorifique de 28 1/2 finale de Cup sur 56 tournois. Avec les Fidji, il a explosé les compteurs." Il a pourtant décidé de partir au sommet de sa gloire. Selon Jean-Baptiste Gobelet, l'heure est au bilan même si la France semble s'y refuser, certainement en raison des élections pour la présidence de la FFR. Selon lui, il ne faut pas attendre la mise en place d'une commission alors qu'en parallèle, les fédérations étrangères ont déjà tiré les enseignements des Jeux de Rio et sont tournées vers 2020 et 2024.Ces dernières n'hésitent pas à faire appel aux talents étrangers. Et si le XV de France s'y refuse encore, le Seven pourrait être le laboratoire idéal. "Un entraîneur étranger est pour moi la meilleure solution pour rattraper les années de retard sur les nations phares et performer à court terme pour la Coupe du monde à San Francisco en 2018 et les Jeux de 2020". Bien évidemment, il y a dans l'Hexagone des techniciens de talent comme Nicolas Leroux et David Courteix (à la tête des Féminines à 7), "des coachs curieux avec du caractère qui peuvent amener une vision différente du rugby moderne tout en s'inspirant des méthodes étrangères." Mais ils pourraient très bien s'inspirer d'un savoir-faire venu d'ailleurs comme le font les Américains par exemple, qui "savent reconnaitre leurs faiblesses et chercher les compétences là où elles se trouvent afin d'être meilleur", pour ensuite prendre les commandes de France 7.