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RUGBY. Les doublons, une période toujours ''très difficile à accepter'' pour Toulouse et Didier Lacroix

Ce vendredi soir, c'est le retour du Tournoi des 6 Nations et du XV de France ! Un bonheur pour tous les supporters, mais visiblement pas pour le président de Toulouse, Didier Lacroix.

Par Lucas Monteil 02/02/2024 à 10h20

Didier Lacroix est revenu sur la période des doublons internationaux, le Salary cap, ou encore le calendrier des saisons. Crédit photo (ST TV)

Une réunion "intéressante"

Comme chaque saison depuis plusieurs années, le Stade Toulousain est le club qui fournit le plus de joueurs au XV de France. Bien qu'Emmanuel Meafou et Anthony Jelonch soient sur le carreau en raison de blessure, les Tricolores compteront parmi eux six Toulousains face à l'Irlande.

Parmi eux, Dorian Aldegheri, Peato Mauvaka, Cyril Baille, François Cros, Guillaume Marchand et Thomas Ramos seront sur la feuille de match. En plus de cela, Mathis Lebel sera, quant à lui, un "joueur réserviste".

Forcément, ce sujet de discussion a été abordé durant la réunion entre la Fédération Française de Rugby et les dirigeants de club. Dans un premier temps, le président du Stade Toulousain, Didier Lacroix, se réjouit des échanges qu'il y a eus.

Ce dernier affirme avoir été au service de l'équipe de France : "Les discussions ont été intéressantes. Nous, c’est-à-dire les présidents et les managers de club concernés, avons mis beaucoup de choses sur la table. Même si certains éléments étaient un peu plus radicaux, globalement, notre positionnement s’inscrit dans la continuité d’efforts exceptionnels qui ont permis au XV de France de préparer au mieux la Coupe du monde 2023. Maintenant, nous attaquons la saison « un » de l’après-Coupe du monde 2023. Il y aura un ventre mou, façon de parler (sourire), c’est-à-dire la saison « deux » et la saison « trois », et lors de la saison « quatre », nous nous retrouverons en année de préparation." (L'Équipe)

Le 6 Nations dérange

Bien qu'il soit un fervent supporter du XV de France, Didier Lacroix avoue que cette période reste délicate pour son club et pour la gestion de ses joueurs : "Ce retour au Tournoi génère chez moi un sentiment partagé. Cette situation me paraît, si ce n’est anormale, du moins très difficile à accepter. Pour autant, il faut regarder le long terme et s’adapter, ce que nous faisons depuis quelques saisons, pour améliorer, par exemple, les conditions d’entraînement des joueurs convoqués à Marcoussis."

Ce dernier reconnaît qu'il n'est pas le seul président de club dans cette situation, avec quelques interrogations tout de même : "Nous ne sommes pas les seuls dans ce cas : des clubs comme Bordeaux-Bègles, le Racing 92 et La Rochelle font comme nous. Bien sûr qu’on a envie de disputer tous nos matches en bénéficiant de l’intégralité de notre effectif ! Les objectifs de clubs et ceux du XV de France peuvent parfois être antinomiques mais, au-delà de ça, il faut s’interroger sur le nombre de rencontres de très haut niveau qu’un international peut disputer : est-ce dix, quinze, trente ? Sans compte que la réponse n’est pas la même pour un joueur de vingt, de vingt-cinq ou de trente ans."

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Le Salary Cap, le calendrier...

Dans ce grand entretien consacré à nos confrères de l'Équipe, Didier Lacroix a évoqué d'autres sujets, qui tourne toujours autour de ces fameux doublons internationaux. L'homme fort de Toulouse estime que le Salary Cap devrait être adaptable à chaque club : "Le salary cap, c’est une enveloppe donnée qui couvre l’effectif d’une saison. À partir du moment où certains clubs voient leurs meilleurs joueurs rejoindre le XV de France durant un tiers de la saison, il leur faut avoir la capacité de renforcer leur effectif et, pour cela, il faudrait faire évoluer les « poches » de financement (180 000 euros par joueur au maximum, avec une indemnisation de la LNR à hauteur de la moitié)."

Comme chaque année, le rôle du calendrier revient sur le devant de la scène, à juste titre : "On peut réduire le nombre de dates. Mais on continue de superposer les calendriers. Dans ce cas, il faut nous donner les moyens d’avoir des effectifs en conséquence, plus riches en quantité mais aussi en qualité. Aujourd’hui, dans ce Top 14 très serré, très compétitif, aucun club ne lâche les matches en période de doublons. Le côté positif, c’est de devoir lancer de jeunes joueurs dans le grand bain. On peut s’en féliciter, d’autant que l’équipe de France des moins de vingt ans a de très bons résultats et apporte à ces jeunes un supplément d’expérience internationale."

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LAmiDeTous

il y a 1 an

Les commerces du rugby ont des différences majeures dans la façon de tirer un produit: un grand nombre s'appuie sur la scène internationale (et donc vont chercher à la faire croître) Le commerce du rugby français diverge en ce qu'il tire son produit d'une scène nationale prospère. Les frictions vont aller en s'amplifiant. Une solution serait de l'admettre et de mettre en place une équipe rattachée à la fédération qui se consacrerait uniquement à cette partie de la scène internationale. Dans le calendrier, trois gros blocs de match, un en automne, le tournoi et puis un en été avec des joueurs contractés sur une période de quatre ans, de CdM en CdM. La FFR serait dans son rôle d'accroitre cette partie de la scène internationale, tounoi des 8Ns, nouvelle compétition internationale, nouvelles tournées...L'objectif sera une vingtaine de matchs par an (y compris matchs de préparation), tous très vendeurs. Ca ramènera beaucoup d'argent. Pour les clubs, cela sera douloureux surtout la mise en place sur les premières années puisqu'il faudra se séparer d'éléments essentiels et qu'il faudra un temps pour que la formation française amène un remplacement. A terme, il faudra aussi se faire à l'idée que le XV de France aura vocation à recruter le meilleur de la formation française (à compter bien sûr que la scène internationale amène le produit suffisant) Les conditions de travail dans cette équipe de la fédération seront formidables. puisque les joueurs auront beaucoup de temps pour travailler tous les aspects du jeu, des plages de récupération importantes etc

Pianto

il y a 1 an

on y revient chaque année... le calendrier... On sait tous qu'il y a trop de matchs, les différentes instances veulent que les autres réduisent parce que match = revenus. Pour moi, c'est très clair, il y a trop de matchs de club. Pour d'autres c'est l'inverse, il y a trop de matchs d'équipes nationales. Vu l'état des finances de la FFR, ça m'étonnerait qu'on passe à moins de matchs des équipes nationales. Il ne reste que la possibilité de réduire en club. 1- on réduit le nombre de matchs de coupe d'Europe 2- on réduit le nombre de matchs de championnat 3- on réduit les deux. Je suis pour la solution 3. Les clubs refusent en général en prétextant la baisse de budget qu'il y aurait en baissant le nombre de matchs. Il n'y a qu'à réduire la masse salariale. Tout ça se calcule. Si on réduit la saison de 3 matchs à domicile, ça correspond à X% de la masse salariale. Tu prévois ça pour dans 3, 4 ou 5 ans pour que les clubs aient le temps de s'adapter dans les signatures de contrat et le tour est joué. Le problème, ce n'est pas le nombre de match du coup, c'est le nombre de places en élite du rugby national. Et comme ce sont les clubs de top14 et prod2 qui votent... ils ne veulent jamais réduire. Que reste-t-il comme solution ? - l'élite à 2 poules - continuer à se mettre sur l'oreille l'équité du championnat et la santé des joueurs. L'élite à 2 poules est une solution ultra imparfaite, évidemment un top12 voire 10 serait meilleur mais ça n'arrivera jamais donc inutile de creuser les solutions impossibles. Ma proposition : composition des poules en fonction du classement de l'année passée, par exemple, poule paire, poule impaire. aller retour dans la poule, aller simple contre l'autre poule, moitié à domicile, moitié à l'extérieur. 19 matchs au lieu de 26. Comme cette histoire d'aller simple rend la compétition inéquitable (plus ou mois que les doublons ?) on qualifie 4 équipes par poule pour les phases finales en rajoutant donc un weekend de phases finales, matchs de quarts et demis chez le mieux classé. Pour la descente tu organises un play-down. Je sais, c'est imparfait. Une autre solution à proposer pour réduire le nombre de matchs de club ? Une autre remarque, dans tous les autres sports, il n'y a que certains clubs qui jouent les coupe d'Europe.

Manu

il y a 1 an

Tout cela c'est du théâtre Le président Lacroix sait très bien que de former des joueurs qui sont sélectionnés avec le XV de France ou en faire venir déjà internationaux ou qui le deviendront contribue à la notoriété de son club et permet à ses joueurs de jouer au plus haut niveau. Il y a de ce fait un retour sur investissement sportif mais aussi financier car le club est indemnisé par la FFR (du moins jusqu'à ce qu'elle fasse banqueroute) Lacroix nous sert son blabla habituel car après le Tournoi ses joueurs sont encore meilleurs pour les phases finales de la coupe afro-europeenne. Et ceux qui restent montrent souvent qu'ils sont au niveau comme ce fut le cas le weekend dernier à Nanterre

Yonolan

il y a 1 an

Je crois qu'on a tout dit sur les doublons depuis le temps qu'ils existent Si cette exception française perdure c'est que visiblement il n'y a pas une volonté farouche de les supprimer Surement parce que des intérêts contradictoires sont en présence et qu'un mauvais compromis vaut toujours mieux qu'un combat frontal entre FFR et ligue Bien sur la recherche de revenus nouveaux et pour la FFR et pour les clubs se traduit par un plus grands nombre de matchs qui s'empilent Visiblement on a du mal à sortir de cette mécanique à peu près autant que la planète a du mal à trouver une croissance hors carbone Les doublons datent de l'époque du rugby amateur et c'est surement le dernier fait saillant de cette époque qui rythme la vie des clubs professionnels et encore plus cette année, comme chaque année de coupe du monde Mais voilà les temps ont changé D'abord les clubs ont des revenus substantiels aujourd'hui contrairement à cette époque ou le rugby tirait l'essentiel de ses ressources des matchs du XV de France permettant ainsi de rétribuer les internationaux ( et oui quand même...) Ensuite le rugby a évolué et un joueur ne peut pas sans risque de blessures fortement accru empiler les matchs Je ne veux pas dire de bêtises mais il me semble que le record de matchs joués en une saison à l'époque est détenu par Cali pour 43/45 matchs Inimaginable avec les morphotypes sculptés par la musculation qui entraine un équilibre précaire entre puissance vitesse et résistance des organismes y compris dans les "attaches " et avec l'intensité sans commune mesure des combats sur un terrain Et le championnat est devenu tellement serré que beaucoup de choses se jouent à un ou deux points Alors on met toujours la lumière sur les clubs qui sont les plus grands pourvoyeurs d'internationaux comme le Stade Toulousain Oui c'est sûr qu'ils sont pénalisés Même si le Stade est plus grand pourvoyeurs d'internationaux sur les 10 dernières années il est aussi le club qui a engrangé les plus de titres.. Et je ne suis pas intimement persuadé que le ST soit plus pénalisé sur le jeu quand on lui prend 8 joueurs que certains clubs qui verraient leurs 2 leaders être sélectionnés Mais on fausse aussi le bas du tableau et là c'est plus lourd de conséquences pour les clubs qui jouent leur survie Et donc ce n'est pas que sur le pré que se joue ce maintien mais aussi et de façon pas neutre dans l'élaboration du calendrier Alors l'équité n'existe pas car sacrifiée aux intérêts des deux filières Top 14 et FFR Mieux chacune d'elle demandera à l'autre de faire des efforts pour que le fragile équilibre du système reste viable Car si on accepte de la casse, c'est juste sur les joueurs .. Alors oui les doublons sont injustes Alors oui les clubs sont pénalisés Alors oui les joueurs trinquent Mais personne ne voudra remettre à plat le système et tous se contenteront d'un marchandage style marchands de tapis Jusqu'au jour où les intérêts deviendront trop divergents et que cette forme de pacte de non-agression tacite n'autorisant que les escarmouches aux frontières soit rompu Ainsi va notre rugby et en ce sens il n'est pas si diffèrent que beaucoup d'autres domaines dans ce bas monde

lebonbernieCGunther

il y a 1 an

C'est une situation ubuesque comme seul le rugby peut en créer (avec, autre exemple, la distribution des points bonus, différente selon la compétition... Pourquoi pas un essai à 4pts dans l'une et à 5 dans une autre tant qu'à faire?). Mais bon... pour revenir à nos doublons, j'ai compté que pour le T6 de cette année, les fournisseurs sont privés de leurs joueurs pendant 7 journées, soit plus du 1/4 des matchs de la phase régulière! Et il faudra ajouter à cette absurdité les absences pendant les tests d'automne et la tournée d'été, où on n'envoie plus que des équipes bis, voire ter... Alors je vais en faire bondir certains, mais plutôt que de chercher toujours un compensation financière, pourquoi ne pas attribuer un barème de points bonus en Top 14 en fonction du nombre de joueurs retenus chez les bleus? Car franchement, est-ce LR aurait perdu de deux points le week-end dernier s'ils avaient eu les Aldritt et consorts, même remarque pour l'UBB sans ses gazelles? Et ce genre de résultats va se répéter jusqu'à fin mars, et comme chaque année, on ressortira la même rengaine fataliste: "fait ch... ces doublons!" sans qu'aucune décision pour y mettre fin soit prise. Alors à défaut d'y mettre fin, cherchons une vraie solution qui compense avec justesse cette hérésie. Je ne dis pas que ma proposition est la bonne, mais celle appliquée en l'état n'est ni suffisante, ni adaptée à la réalité sportive. Autre possibilité: élaguer drastiquement le format des coupes "européennes", ce qui ne serait que justice puisque ce merdier des doublons est apparu avec cette compétition. Ah mince! On me dit que c'est pas possible et qu'au contraire, plutôt que d'alléger la barque, on va la plomber un peu plus avec un nouveau trophée: la CDM des clubs!