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RUGBY. De Maestri à Fickou, certains joueurs ont-ils raté le coche en Top 14 ?

Entre erreur de parcours et mauvais timing, voici 4 joueurs qui n'ont pas connu la carrière qu'on imaginait pour eux en Top 14.

Erwan Harzic 03/06/2022 à 16h55
Toujours brillant sur le terrain, Gaël Fickou ne semble pourtant jamais être dans le wagon gagnant en Top 14...
Toujours brillant sur le terrain, Gaël Fickou ne semble pourtant jamais être dans le wagon gagnant en Top 14...

Ces dernières années, les ruptures de contrat se sont multipliées dans le rugby moderne. Certaines écuries de Top 14 en ont profité, comme le Stade Toulousain avec la vente de Cheslin Kolbe. D’autres formations ont réussi à attirer des grands noms, mais n’auront pas su les rentabiliser. En changeant de direction ou en prenant la mauvaise voie, certains se sont privés d'un avenir doré, voire quelques lignes en plus à leur palmarès. Pour savoir si une carrière en club est réussie, personne n'est meilleur juge que les principaux intéressés. Cependant, au travers de leurs choix, certains joueurs n’ont visiblement pas eu le nez creux.RUGBY. Top 14. Yoann Maestri (Paris) prend une décision cruciale pour sa carrièreRUGBY. Top 14. Yoann Maestri (Paris) prend une décision cruciale pour sa carrière

Yoann Maestri

Quelques semaines avant de mettre la main à la poche pour convaincre Gaël Fickou, le Stade Français s’était déjà échauffé à l’exercice. En fin de contrat avec le Stade Toulousain, Yoann Maestri avait déclaré poser ses valises dans la capitale en mai 2018. Pourtant, le scénario devait initialement être tout autre. Fin 2017, le deuxième ligne international s’était effectivement laissé convaincre par le Stade Rochelais. Dans ce triangle romantique de Stade, c’était bien les Parisiens qui avaient finalement attiré le colosse. Après une fin de saison 2017-2018 plus compliquée pour les Maritimes et le départ de Patrice Collazo, il décide de changer de cap, malgré un pré-contrat déjà signé.

Le club d’Hans-Peter Wild aurait alors proposé la modique somme de 600 000 €, selon Midi Olympique, pour récupérer le joueur. Un virage à 90° qui n’avait pas plu à bon nombre de supporters des jaunes et noirs. Quelques années après et alors que Yoann Maestri a annoncé sa retraite prochaine, le constat n’est pas flatteur. Vierge de nouvelle ligne au palmarès, le joueur a pu admirer la formation, qu’il aurait dû rejoindre, présenter le trophée de la Champions Cup au public rochelais sur le vieux port. Au-delà des titres, les deux finales de l’an dernier ainsi que sa sortie sans retour du XV de France parlent pour lui. À la suite de la défaite face aux Fidji, en novembre 2018, il ne reviendra plus jamais sous le maillot bleu. Fortement courtisé en 2018, la roue a rapidement tourné pour celui que beaucoup qualifiaient de “joueur de l'ombre".

Johan Goosen

D’un Johan à un autre, les scénarios se ressemblent. En 2016, Johan Goosen remporte le Bouclier de Brennus avec le Racing 92. Véritable couteau suisse, il avait démontré l’étendue de ses capacités en prônant la polyvalence. Aussi bon dans l’animation que dans ces courses ballon en main, il devient la tête d’affiche d’une formation francilienne constellée de star. Il obtient par ailleurs le titre de meilleur joueur de la saison 2016, alors qu’un certain Dan Carter se baladait avec le numéro 10 dans le dos. Très en vue, ses performances lui permettent de réintégrer les Springboks la même année. Il dispute 6 matchs, dont 5 comme titulaire, avec sa sélection durant l’été. Cependant, une fois les échéances internationales terminées, tout ne se passera pas comme prévu.Johan Goosen, autopsie d’un immense gâchisJohan Goosen, autopsie d’un immense gâchis

Au moment de rentrer dans son club, le joueur décide de rester en Afrique du Sud. Si des retards de prise de poste sont souvent observés en début de saison, ici la dynamique semble différente. Contre toute attente, il déclare vouloir rester en Afrique du Sud. Un choc pour le Racing 92 qui venait de le prolonger en avril et lui aurait même fourni une avance de 400 000 €, selon L’Équipe. Plus tard, le Sud-Africain exprimera son souhait de rejoindre le MHR. Une rude bataille eut alors lieu entre les deux écuries et Montpellier aura finalement mis la main à la poche. Selon Rugbyrama et L’Équipe, les Héraultais ont déboursé quelque 1,5 million d’euros pour racheter le contrat de Goosen. Sportivement, le pari a été plus que perdant pour le joueur qui n’aura connu que 21 titularisations en Top 14 après trois années passées au MHR. S’il aura gagné une Challenge Cup, l’arrière polyvalent aura rapidement vu la concurrence lui passer devant. Par ailleurs, le joueur avoue ceci à L’Équipe en 2020 : “Je travaille vraiment dur pour revenir au niveau qui était le mien. Maintenant, c'est du passé. J'ai pris des décisions, des mauvaises décisions. Ça arrive à tout le monde. Je ne peux pas le changer.

Gaël Fickou

On ne va pas dire que l’Ile-de-France attire les malheurs, mais force est de constater que plusieurs joueurs ont semblé s’y perdre. D’un point de vue performances personnelles, ce ne fut pas le cas de Gaël Fickou. Le centre a brillé au Stade Français, puis au Racing par ces indéniables qualités. Avec le XV de France, il est l’une des pièces maîtresses du jeu de Fabien Galthié et détient un nombre de sélections hallucinant pour son âge (71 caps à 28 ans). Autant dire que le natif du Var a tout pour devenir une légende du rugby français. Cependant, le trois-quart n’a toujours pas gagné un seul trophée en club durant sa carrière. Le Grand Chelem est même le premier honneur collectif reçu par l’ancien Toulousain chez les pros.Équipe de France. ANALYSE. Pourquoi Gaël Fickou est-il indispensable chez les Bleus ?Équipe de France. ANALYSE. Pourquoi Gaël Fickou est-il indispensable chez les Bleus ?

À Toulouse, il n’a pourtant pas démérité. Véritable pépite, il arrive à proximité de la Garonne en 2012, juste après le sacre de Luke McAlister et de ses coéquipiers. Débarqué des espoirs du RCT, il s’intègre rapidement au groupe toulousain alors qu’il n’est âgé que de 18 ans. Cependant, Toulouse ne gagne plus. Derrière ce marasme, les convocations à répétition du jour avec les Bleus ne sont qu’une maigre consolation. La méthode Guy Novès s’essouffle et le profil du joueur change. Pour rompre la malédiction, il quitte la ville rose pour le Stade Français en 2018, puis le Racing 92 en 2021. Malheureusement pour lui, son ancienne formation reprend du poil de la bête à son départ. En 2019, les Toulousains font une saison de tous les records. Deux ans après, ils réalisent le doublé Top 14-Champions Cup. Si le départ du Wallon lui a permis de s’améliorer individuellement, il lui aura aussi privé de plusieurs lignes à son palmarès.

Ben Botica

Pour ce cas-là, la trajectoire observée semble bien étrange. Révélation de la saison 2017-2018, il réalise l’exploit. S’il ne sauve pas Oyonnax de la relégation, il s’illustre individuellement au point d’obtenir le titre de meilleur joueur de la saison. Une récompense assez folle pour un joueur issu d’une équipe reléguée. Par la suite, plusieurs grosses écuries veulent attirer le joueur. À 30 ans, sa révélation est certes tardive, mais opportune pour celui qui le récupérera. Néanmoins, le demi d’ouverture est plus proche de la fin de sa carrière que du début et sa décision paraît déterminante. Le joueur fait un choix courageux, celui de rester à Oyonnax une saison de plus. En deuxième division, les performances continuent de bon train et les rêves de remontée express se profilent. Cependant, c’était sans compter sur la défaite face à l’Aviron Bayonnais en demi-finale de Pro D2. Le coup de massue fut de taille et l’ouvreur se devait désormais de trouver un nouveau challenge.TOP 14 : Benjamin Botica meilleur joueur, qui sont les autres lauréats de la Nuit du Rugby ?TOP 14 : Benjamin Botica meilleur joueur, qui sont les autres lauréats de la Nuit du Rugby ?

C’est alors que le Néo-Zélandais trouvera son point de chute du côté de Bordeaux. Avec un exercice 2017-2018 terminé à la 10ème place et avec plus de 20 points d’écart du 6ème du championnat (Castres), le pari est osé. Surtout que l’Union Bordeaux Bègles n’est pas vierge de tout talents au poste d’ouvreur. La présence de Matthieu Jalibert, revenu de plusieurs grosses blessures, lui impose une concurrence quasi instantanée. Malheureusement pour lui, le choix du concurrent ne fut visiblement pas le meilleur. Pour 47 matchs disputés avec l’UBB, il ne connaîtra même pas la moitié d’entre eux en tant que titulaire. En restant une saison de plus à Oyonnax, le joueur a visiblement raté le train qui aurait pu lui offrir une place de joueur phare de l’Hexagone.

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