Ce soir, le monde du foot aura les yeux rivés sur le petit écran afin de savoir qui décrochera le tant convoité Ballon d'Or, trophée sacrant le meilleur joueur sur l'année civile. Et si chez nous, amateur de la balle ovale, de nombreuses récompenses sont décernées tout au long de l'année, le trophée World Rugby se rapprochant le plus du Ballon d'Or, force est de constater qu'il n'y a pas autant d'engouement que chez nos amis footballeurs. Nous avons donc imaginé à quoi ressemblerait un Ballon d'Or version rugby. Quel sera le lauréat de cette première édition ?
RUGBY. Voici les nominés pour le prix du meilleur joueur au monde... avec Dupont dans la liste !
Présentation
Aussi inspirés que Finn Russell lorsque celui-ci enfile le maillot du Racing, les organisateurs de cette cérémonie ont décidé de baptiser ce trophée : ''l'Ovale d'Or''. Original n'est-ce pas ? Dans la lignée du trophée du Ballon d'Or, le théâtre du Châtelet à Paris accueillera donc ce ''superbe'' évènement. Un honneur pour nous français. Un immonde ballon ovale sculpté par un détenteur d'un bac L sous drogue surplombe donc l'assemblée. Tout le gratin du microcosme rugbystique tricolore est présent dont Sébastien Chabal. L'homme des cavernes comme le surnomme les Britanniques (toujours bons pour nous dénigrer) revient sur le match de la veille entre le Racing et l'UBB. Celui-ci répète à maintes reprises être choqué du chambrage de Teddy Thomas. Il est vrai que dans le monde du rugby, provoquer un joueur s'avère être bien plus grave qu'envoyer une énorme marmite dans la mâchoire de votre adversaire, seulement parce que ce dernier vous tenait le maillot. N'est-ce pas Sébastien ? De Camille Lellouche à Kev Adams en passant par Monsieur Poulpe ou Bernard Laporte, un panel d'humoristes plus gênant les uns que les autres sont également présents, le tout présenté par Canal +. La cérémonie débute. Serge Blanco se ressert un petit four.

Jean-Baptiste Aldigé quant à lui publie un tweet sans équivoque : ''Madame le Maire m'a demandé de l'inviter à la cérémonie #OvaleDor, ce que j'ai fait avec plaisir. En revanche elle me demandait également d'accéder aux coulisses. J'ai été contraint de refuser, on ne peut pas s'initier dans la vie privée des joueurs ;)''. Une minute plus tard, Maïder Arosteguy répond sur son compte : ''Je n'ai jamais demandé à participer à un tel évènement. Je suis actuellement en train de participer à la rénovation des vestiaires du stade #Aguilera.'' Sur le cliché accompagnant le tweet de la maire de Biarritz, Anthony Bouthier le maçon pose fièrement à l'entrée des vestiaires en travaux. Rien d'étonnant puisqu'il se murmure que le joueur aurait émis le souhait de rejoindre la côte basque. Mais le BO apprend une nouvelle mauvaise surprise. Le Stade Français et son président Hans-Peter Wild ont flairé la bonne affaire et se sont empressés de racheter le contrat de l'arrière. Le président du club de la capitale le paiera 985 000 euros/an.
Les nominés
Le décor planté, passons aux choses sérieuses. On compte donc trente nominés. On y retrouve un grand nombre de trois-quarts, et quelques avants parmi lesquels très peu de pilier ou de talonneurs. Les premières lignes sont au rugby ce que sont les défenseurs au foot. Ce poste ingrat très rarement mis en valeur et dont tout le monde se fout excepté les joueurs ayant évolué à cette position. Ils sont malgré tout indispensables mais hors de question de les mettre en valeur. Pour vous dire, le dernier défenseur à être sacré Ballon d'Or n'était autre que Fabio Cannavaro en 2006, celui qui se piquait tout en se filmant. Heureusement que le rugby ne connaît pas le dopage. Bref, nous ce qu'on veut, c'est du show, des essais, du génie. Et ça, on le retrouve chez nos amis trois-quarts. Ce sont les journalistes qui voteront, à savoir ceux qui s'y connaissent le moins en rugby.
Les favoris :
Will Jordan (23 ans, Nouvelle-Zélande, Crusaders) : Bon on ne va pas vous faire patienter plus longtemps et nous allons illico presto faire le tour des favoris de cette première édition du Ballon d'Or version rugby (désolé ça sonne mieux qu'Ovale d'Or). Parmi eux, on retrouve Will Jordan dans la peau d'un Robert Lewandowski. Le jeune joueur néo-zélandais affole les compteurs cette saison à l'instar de l'attaquant polonais du Bayern Munich qui enfile les buts comme les perles. 13 sélections, 17 essais dont 15 sur la seule année 2021. Fort. En Super Rugby, c'est également 10 essais en 12 matchs cette saison. Bref une machine à marquer. Pour certains, il doit être LE gagnant. Oui mais voilà, comme le répèterait les consultants de l'Équipe du Soir, le sport, ce n'est pas que des stats. Et si Jordan tout comme Lewandowski impressionnent, ce sont des purs finisseurs et n'influent pas forcément sur le jeu de leur équipe toujours selon certains aveugles. Rédhibitoire ?
Moi, Will Jordan, 23 ans, 17 essais en 12 sélections et danger numéro 1 des Blacks face aux Bleus
Dan Carter (39 ans, Nouvelle-Zélande, sans club) : Quoi ? Vous le pensiez fini ? Et pourtant, à 39 ans, Dan Carter a annoncé s'entraîner pour revenir à la compétition. Sûrement pour reprendre en réserve dans la 3ème division Ouzbek mais cela suffit pour le mettre dans la liste. Le meilleur réalisateur de tous les temps est donc en passe de sortir de sa retraite pour rechausser les crampons. Comme Lionel Messi, il est une des légendes vivantes de ce sport, et possède un certain totem d'immunité. Comme l'Argentin, il peut se permettre de marcher, taper une sieste en plein milieu du terrain, terrifier Pascal Papé en tribunes d'un simple salut de la main avant de passer trois pénalités 22 mètres en face des perches pour être élu homme du match. Il est d'ailleurs annoncé gagnant dans les derniers sondages, ce qui ne manque pas de susciter de nombreuses interrogations.
VIDEO. Dan Carter affole les supporters en annonçant un probable retour sur le pré
Quade Cooper (33 ans, Australie, Kintetsu Liners) : 4 ans après sa dernière sélection, Quade Cooper est revenu sous le maillot Green and Gold et s'est avéré être décisif. Mieux encore, l'Australie n'a pas perdu lorsque son magicien jouait. Impressionnant non ? Vous avez la ressemblance avec Benzema ? Après près de 6 ans d'absence, ''KB9'' a signé un retour triomphant sous la tunique bleue. Si bien qu'il est aujourd'hui l'un des favoris pour décrocher le Graal. Les deux joueurs semblent assagis après avoir fait les choux gras de la presse. Oui mais voilà, Cooper, à l'instar de Benzema ne fera jamais l'unanimité auprès de la vox populi. Malgré tout son talent, il ne semble pas en mesure de décrocher le titre. L'assemblée se contentera de se régaler avec ses innombrables steps et ses vidéos ''Tribute'' qui passent sur l'écran géant.
Antoine Dupont (25 ans, France, Toulouse) : Bon, difficile de le comparer à un actuel joueur de foot. Toujours est-il qu'il est amplement logique de voir le petit prodige français dans la liste des favoris. Oui mais voilà, ''Toto'' est connu pour sa simplicité. Et alors qu'il est constamment adoubé, il prend la décision d'en laisser aux autres en demandant d'être retiré de la liste. Puis, on ne va pas se mentir, Dupont vise bien plus haut, à savoir le titre de meilleur joueur de la voie lactée, plébiscité par les supporters Toulousains et leur insupportable boulard. Le compte Twitter de Chez Tonton en profite donc pour tweeter : ''Comme dirait @ZlatanIbrahimovic, le lion ne se compare pas aux humains. Force @AntoineDupont''. Avant de conclure : ''Tut, tut, les Bordelais c'est quoi ça ? Le meilleur joueur de la galaxie''. Le fameux complexe des Toulousains envers les Bordelais...
Des outsiders trop jeunes :
Louis Rees-Zammit (20 ans, Pays de Galles, Gloucester), Matthieu Jalibert (23 ans, France, UBB) et Romain Ntamack (22 ans, France, Toulouse) : Les Haaland et Mbappé du rugby. On les présente comme les stars de demain, mais il semble encore trop tôt pour leur remettre le titre. Rees-Zammit est comme le fou furieux Norvégien. Un vrai chasseur d'essai quand Haaland marque à quasiment chaque apparition. Et tous les deux ne remporteront jamais de Coupe du Monde. À l'inverse, Jalibert et Ntamack sont les ''pépites'' du rugby français à l'instar d'Mbappé. Ces deux-là ont aussi la similitude d'avoir été comme le footballeur, champions du monde, puisqu'on rappelle que la France a remporté la Coupe du Monde 2023 de rugby sur ses propres terres.
Le mec qui ne gagnera jamais :
Michael Hooper (30 ans, Australie, Waratahs) : Hooper c'est le Ngolo Kanté par excellence. Le mec a trois poumons, une activité hors du commun et est d'une exemplarité et loyauté rare. Oui mais voilà, malgré toutes les louanges du monde entier, on sait qu'il ne gagnera jamais rien. Parce que Messi ou Carter, c'est quand même plus fun que Kanté ou Hooper. CQFD.
VIDÉO. Pour sa 100e cap, Aron Smith reçoit un beau cadeau de Hooper dans les vestiaires
Ces génies incompris
Gavin Henson (39 ans, Pays de Galles, Les Gallois vs Le Reste du Monde) et Danny Cipriani (34 ans, Angleterre, Bath) : Ils ne sont pas sur la liste et pourtant, sans leur présence, un manque se fait ressentir et on ne peut qu'éprouver une sorte de gâchis. Henson et Cipriani, ce sont un peu les Nasri et Ben Arfa du rugby. Henson du côté de Nasri, les deux ayant mis un terme à leur one man show mais ayant une carrière assez remplie au niveau international. On aurait tendance à l'oublier mais Henson c'est deux Grands Chelems (2005-2008). À l'époque, il était tout simplement l'un si ce n'est le meilleur joueur de la planète ovale. En plus d'être une sorte d'OVNI dans un monde du rugby rempli de testostérones et de gros bourrins, Henson cassait les codes (crampons configurés par Karl Lagarfeld, UV, etc). Oui mais voilà, ses nombreuses frasques, ses problèmes d'alcools vont briser sa carrière. Il participera également à toutes les émissions de téléréalité possibles et inimaginables. Comme Nasri, il n'avait pas hésité à égratigner son sélectionneur. Pour Cipriani on se rapproche de Ben Arfa. Deux joueurs qui ont pu être étincelants et briller par intermittence en club mais qui possèdent des carrières internationales moins riche qu'Andy Goode ou Christophe Jallet. Là aussi, les nombreux écarts de conduite de Cipriani l'ont conduit à sa perte, lui qui était pourtant considéré comme le digne successeur de Jonny Wilkinson à ses débuts à 20 ans avec le XV de la Rose. Malgré tout, son talent lui a permis d'être élu meilleur joueur de Premiership en 2019. Trop peu quand on connaît le génie de ce joueur. Aujourd'hui, l'ancien bad boy du rugby anglais évolue du côté de Bath.
TRANSFERT. À 33 ans, Danny Cipriani tente un dernier défi en signant à Bath
Le Vainqueur :
Le suspense est à son comble. Le gagnant de cet Ovale d'Or n'est autre que... Dans un roulement de tambour aussi inutile qu'assourdissant, Isabelle Ithurburu prononce le nom de Dan Carter. Problème, avec tout ce vacarme, personne n'est en mesure de comprendre les paroles de la présentatrice phare de la chaîne cryptée. La salle ne réalise seulement lorsque le nom du vainqueur s'affiche sur l'écran.

Des applaudissements chaleureux félicitent le vainqueur. Dan Carter n'étant pas présent, on décide donc de le contacter par téléphone. Plus occupé à mater Squid Game, le champion du monde 2015 ne répond pas. Stupeur, il faut donc sacrer le second. Et là encore nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Bien qu'absent de la liste des nominés, Cheslin Kolbe arrive en seconde position. Un fort contingent de journalistes supporters toulonnais ont visiblement voté pour leur nouveau petit prodige. Une maigre consolation avant de connaître la Pro D2 l'an prochain. Bravo donc à Cheslin Kolbe, qui remporte le premier Ovale d'Or ! La cérémonie se termine par un show de Finn Russell qui jongle avec 46 raquettes de tennis sous les yeux de son compère de bêtise, Sean Maitland qui chauffe la salle. Jacky Lorenzetti s'empresse de lui enfiler un maillot du Racing. Russell perd alors tout son génie et fait tomber les raquettes. Ce spectacle prend fin sous les huets du public. Ah ces fameux génies incompris...
.
Aucun commentaire pour le moment...