La Suisse, un pays connu pour ses montagnes et son chocolat, mais peu pour le rugby. À l'image de l'équipe nationale masculine à XV qui évolue aujourd'hui en Trophy (3eme division), les sélections féminines ont également du mal à se démarquer. Notamment l'équipe de rugby à 7 féminin.
Les Suissesses, qui participent en effet aux championnats européens de rugby à 7 (deuxième division), font face à des difficultés financières, comme nous l'explique Juliette Saint, la manageuse :
La fédération a pas mal d'équipes à maintenir et à financer, notamment pour rassembler les joueurs et joueuses qui viennent de tout le pays. Pour ce qui est du rugby à 7 féminin suisse, elle arrive à financer nos entraînements, mais pour les championnats d'Europe, les filles doivent financer elles-mêmes leur participation. Elles se sont battues pour se maintenir et financer leurs déplacements ces dernières années et ça sera encore le cas cette saison pour Budapest et Lisbonne. Elles sont actuellement en train de chercher des sponsors pour financer le voyage et l'hébergement sur place. Ce n'est vraiment pas facile pour ces joueuses qui ont déjà beaucoup à faire pour se libérer et venir pratiquer leur passion.
Un budget de 15 000 à 17 000 francs suisses à trouver
Entre 15000 et 17000 francs suisses (13425 et 15215 euros), c'est le budget que va devoir trouver l'équipe de rugby à 7 féminin suisse pour participer aux deux prochaines étapes européennes : Budapest (8-9 juin) et Lisbonne (22-23 juin). Le budget initial pour l'année concernant cette équipe étant de 20 000 francs suisses, ce qui permet au staff de réaliser des entraînements, des stages ou encore d'organiser les déplacements des joueuses. Mais pour participer aux championnats européens, il faudra débloquer quasiment la même somme ! Une montagne à gravir donc, comme le révèle la manageuse :
L'année dernière, les filles avaient déjà réussi à rassembler 7600 francs grâce à une campagne de crowfunding : I believe in you. Le problème, c'est que les gens qui ont financé ce projet étaient des proches. Des parents, de la famille, des coéquipières et des entraîneurs ou entraîneuses de clubs. C'est délicat de leur demander la même chose chaque année.
D'autant que Juliette sait bien que l'on demande déjà beaucoup à ces filles et que le sponsoring est difficile à effectuer, elles qui sont de véritables amateures. Néanmoins, elles se battent aujourd'hui pour faire passer leur message et sensibiliser les gens à leur cause, tout en essayant de concorder avec les exigences de la fédération. Elles ont notamment réalisé une brochure récemment pour les aider dans leur communication :


Objectif Top 3 !
Pour autant, sur le plan sportif, tout est mis en œuvre pour performer. Un nouvel entraîneur, Lionel Perrin (passé par différentes équipes de France jeunes féminines et masculines), est arrivé en cours de saison (février) et a déjà mis les bouchées doubles pour effectuer sa sélection. « On a commencé par ouvrir des entraînements à toutes les joueuses de la Suisse », explique Juliette Saint. « Histoire d'en voir un maximum, pour pouvoir ensuite effectuer notre sélection pour les championnats d'Europe. Nous avons alors réalisé un stage par mois depuis et notamment participé à un tournoi de préparation à Nancy. Concernant Lionel, au-delà de l'expérience qu'il apporte, il a surtout lancé une véritable communication avec les entraîneurs de chaque club, ce qui facilite les relations. »
Désormais, même si la partie financière est loin d'être réglée, l'équipe suisse pense tout de même à ces championnats d'Europe, une échéance lors de laquelle elle essayera de faire bonne figure. C'est en tout cas ce qu'espère Juliette :
Je pense qu'on peut se fixer comme objectif d'atteindre les trois premières places. Même si rester dans les six premières et se maintenir serait un beau résultat. Sachant qu'il y a des équipes comme la Suède et l'Allemagne qui sont ultra-favorites et que seules deux équipes monteront en division supérieure. Une montée pour nous serait extraordinaire, mais il faut rester cohérent dans nos objectifs et ne pas brûler les étapes. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans une année de transition.
L'année dernière, les Suissesses avaient terminé septièmes du circuit européen.