Harcelé depuis plusieurs années, Wayne Barnes s’est exprimé récemment. Dans l’émission The Good, The Bad and The Rugby, ce 14 décembre, il expliquait parvenir à se détacher de cette situation. Il avouait cependant qu’une “limite a été franchie”. Pour rappel, l'arbitre avait été la cible de nombreuses insultes et critiques, rarement constructives, suite au match entre la France et l'Afrique du Sud à Marseille cet automne. En réponse à cette sortie médiatique, sa compagne Polly Barnes a développé le calvaire vécu par elle et ses proches. Sur Twitter, elle a précisé la violence du harcèlement, donnant régulièrement lieu à des menaces. Elle explique ceci :
J'ai vu des choses ces dernières années, mais recevoir des messages directs de "fans" de rugby menaçant de tuer vos enfants et de brûler votre maison avec votre famille pour quelques décisions prises sur le terrain est une nouvelle déchéance pour moi, ma famille et une plaie pour notre jeu tout entier. Cela doit cesser maintenant.”
Par la suite, elle explique également que cette situation a donné lieu à un climat inquiétant. Polly Barnes s'entraînait notamment au karaté afin d’apprendre à se défendre. Si elle n’attribue pas seulement sa pratique du sport de combats aux menaces, elle le décrit tout de même comme “une demi-blague, absolument pas drôle”. Pour rappel, des propos violents envers les arbitres avaient déjà été mis en avant publiquement fin 2021. L’Irlandais Andrew Brace avait avoué la haine exprimée par certains supporters français à son égard. Il comparait internet à un “tribunal populaire” où “les menaces de mort s’enchaînent sur un rythme industriel”. Ce harcèlement est survenu après la finale d’Autumn Nations Cup en 2020 perdue par la France face à l’Angleterre. À RugbyPass, il expliquait précisément avoir reçu “plus de mille menaces”. D’autres personnes le prévenant de “ne plus jamais revenir en France” s’il ne voulait pas de représailles.
RUGBY. Un arbitre se confie après avoir été menacé de mort suite à un match de la France
I’ve seen some things in the last few years, but receiving direct messages from rugby ‘fans’ threatening to kill your kids & burn your house down with your family in it over a few on-field decisions is a new low for me, my family & a plague for our entire game. It must stop now. https://t.co/JszdNNQt9f
— polly barnes (@pollybarnes_) December 15, 2022
Now my mates know why I train so hard at karate! (Half a joke; not even funny)
It’s not been the best few weeks, but the saddest thing is that that isn’t new.
We need to examine how we behave in our sport before we claim to be superior to others. https://t.co/lP4qtP9wZQ— polly barnes (@pollybarnes_) December 15, 2022
Rassie Erasmus pris à partie par un journaliste
Arbitre lors du récent France - Afrique du Sud, les menaces auraient empiré avec cette échéance. Cependant, la situation ne date pas de cet automne et Polly Barnes le rappelle sur Twitter : “Ces dernières semaines n'ont pas été les meilleures, mais le plus triste, c'est que ce n'est pas nouveau. Nous devons examiner la façon dont nous nous comportons dans notre sport avant de prétendre être supérieurs aux autres.” Déjà cité par World Rugby pour ses invectives envers le corps arbitral, Rassie Erasmus n’a pas été épargné. Suite aux déclarations de la famille Barnes, le journaliste anglais Stephen Jones a incriminé l’ancien sélectionneur des Springboks sur les réseaux sociaux. Il le prévient ainsi :
Attention Rassie Erasmus. Vous êtes directement responsable de l'horrible abus subi par Polly Barnes, révélé par Wayne, cette semaine. Votre incapacité à assumer la défaite et votre réaction paranoïaque à blâmer l'arbitre devraient mettre un terme définitif à votre participation au rugby professionnel.”
RUGBY. Sa famille menacée après France/Afrique du Sud : Wayne Barnes a failli tout plaquer
attention Rassie Erasmus. You are directly responsible for the horrible abuse suffered by Polly Barnes revealed by Wayne, this week. Your failure to take defeat on the chin and paranoid response to blame the referee should terminate your involvement in pro rugby for good.
— Stephen Jones (@stephenjones9) December 14, 2022