La justice saisie
Pour les parents de Medhi Narjissi, la douleur est extrêmement présente et l'incompréhension également. Après deux semaines sans signe de vie de leur enfant, la famille Narjissi a décidé de saisir les services du procureur de la République d’Agen.
Pour rappel, le 7 août dernier, le jeune joueur du Stade Toulousain a été emporté par une vague de la plage de Dias Beach, réputé pour être la plus dangereuse de Cape Town. Une décision invraisemblable à priori, qui ne devrait pas s'arrêter là.
Sud-Ouest indique que cette plainte vise à accélérer l'enquête qui est déjà en cours, mais également d'auditionner plusieurs joueurs ainsi que des membres du staff.
Ainsi, les parents et la sœur de Medhi seront représentés par Me Edouard Martial, qui s'est exprimé : "Nous signalons officiellement la disparition de Medhi Narjissi et disons dans le même temps au procureur de la République que nous attendons beaucoup de lui."
"Personne ne comprend la décision qui a consisté à laisser une bande de gamins sur la plage la plus dangereuse de Cape Town. Ils avancent, mais c’est difficile pour eux, pour la famille, ils sont complètement dévastés, détruits. Maintenant, ils espèrent beaucoup dans l’autorité judiciaire et dans les promesses qui semblent bien consistantes du président de la Fédération française de rugby, qui ne s’échappe pas, semble-t-il, devant ses responsabilités".

Même si les premiers éléments semblent nous indiquer que cela aurait pu être évité ce qui ne peut que rajouter de la colère et un sentiment profond de gâchis et d’incompréhension sur ce qu’on pourrait penser être du laxisme de la part d’encadrants
L’enquête, aussi bien diligentée par la FFR et le ministère des sports et maintenant celle de la justice, viendront apporter surement un éclairage cru et de la colère sur cette jeune vie fauchée
Je voudrais à ce stade saluer l’attitude des acteurs de cette tragédie
La famille de Medhi qui malgré la violence de la douleur a su dépasser sa légitime colère sourde et rester digne dans sa douleur
Le rugby Sudaf qui a décidé de créer un trophée Medhi Narjissi pour les rencontres qui opposeront les équipes U18 de France et l'Afrique du Sud :« Ce que nous avons décidé de faire, c’est de jouer pour un trophée ou un bouclier Medhi Narjissi chaque fois que l’Afrique du Sud et la France s’affrontent à ce niveau, afin que son nom soit honoré maintenant et pour toujours. »
Ainsi que la minute de silence qui a précédé les rencontres de Currie Cup
La FFR qui a fait preuve elle aussi d’une vraie douleur et empathie ; d’une vraie volonté de transparence et de rester aux cotés de la famille de Medhi en anticipant et comprenant sa démarche judicaire
Cela peut paraitre être un minimum
Je fais parti des gens qui ont été marqué par l’affaire Chauvin et qui a lu le bouquin de Philippe Chauvin
Au-delà du combat d’un père qui voudrait que le rugby ne tue plus sur un terrain j’ai été choqué par le traitement qu’on a fait en interne de cette affaire ( honneur à Pascal Papé)
Extrait
: « L’échange (avec Serge Simon, rencontré au soir de l’hommage organisé par le Stade français quelques jours après le drame) est courtois mais quelque peu déplacé : mon interlocuteur se lance dans un éloge des bonnes statistiques du rugby en matière de sécurité ….Est-il déjà en train de tester ma réaction pour évaluer comment les choses pourraient évoluer ?.... Son discours revient à dire à une « occurrence statistique » - le père d’un joueur décédé - qu’il n’est pas représentatif d’un quelconque danger. »
Il relate également les différents échanges avec Bernard Laporte. Mais il ne voit rien venir. Il sent qu’il agace au plus haut point. On lui rapporte alors cette phrase d’un membre du comité directeur de la FFR : « Qu’est-ce qu’il veut Chauvin ? On va lui faire un gros chèque ! »
Alors aujourd’hui je mesure la valeur cette dignité retrouvée
Car le vrai drame du rugby de cet été c’est bien la mort de Mehdi
Qui sera le drame d’une vie pour sa famille