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RUGBY. ''Le rugby n’est pas plus dangereux que l’équitation ou la boxe'' selon ce neurologue

Le neurologue Jean-François Chermann a fait un point sur Rugbyrama de l'avancée de la prise en charge des joueurs commotionnés dans le rugby.

Baptiste Elisabelar 19/07/2022 à 11h30
Le neurologue spécialiste du rugby Jean-François Chermann dresse un état des lieux de la prise en charge des joueurs victimes de commotions cérébrale.
Le neurologue spécialiste du rugby Jean-François Chermann dresse un état des lieux de la prise en charge des joueurs victimes de commotions cérébrale.

Depuis quelque temps maintenant, apparaissent de plus en plus d'exemples de joueurs souffrants des conséquences de commotions cérébrales subis sur le terrain. Carl Hayman, Steve Thompson ou Ryan Jones, subissent actuellement des séquelles de leurs KO reçus durant leurs carrières respectives (avec comme symptômes des amnésies, démences, maux de têtes, etc). Face à ces témoignages alarmants, le neurologue Jean-François Chermann, auteur du livre "KO, le dossier qui dérange", est revenu pour Rugbyrama sur l'état des prises en charges des commotionnés.

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Le premier constat qui ressort : l'évolution opérée depuis presque 20 ans. Le neurologue a pris l'exemple du KO impressionnant de Christophe Dominici en 2005 pendant le Tournoi des Six Nations. À cette époque, il n'existait aucun protocole. De plus, l'ancien ailier des Bleus devait affronter Northampton en Coupe d'Europe quelques jours plus tard.

Le KO de Dominici avait vraiment été spectaculaire, avec une perte de connaissance d’au moins une minute sur le terrain. L’opinion s’était émue que le joueur puisse revenir à la compétition quelques jours plus tard seulement. Et en France, le monde scientifique était très en retard sur le problème des commotions dans le sport.

Jean-François Chermann avait examiné Dominici à l'époque sur demande du médecin du Stade Français Alexis Savigny. Finalement, le joueur n'avait repris la compétition que quatre semaines après. Mais il aura fallu attendre 2013 pour voir apparaitre le premier protocole commotion de la Ligue Nationale de Rugby.

À partir du moment où on a mis en place le protocole en 2013, il y avait un peu plus de commotions chaque année. Depuis deux ans, c’est stable. On compte une quarantaine de commotions en Top 14 par saison.

En 2011, je me souviens d’une réunion de fin de saison où à l’heure de dénombrer les commotions, on en comptait huit au Stade français, huit au Racing (les seuls clubs qui étaient alors suivis par un neurologue, N.DL.R.), et on en dénombrait à la louche quatre dans tout le reste du Top 14.

Même si depuis cette époque, le suivi et les protocoles se sont généralisés jusqu'à World Rugby, la peur de se voir généraliser des joueurs retraités souffrants de problèmes neurologiques comme c'est le cas dans le Football américain (en NFL notamment) est grande. La question sur la dangerosité du rugby se pose alors. Mais le Neurologue Jean-François Chermann se veut catégorique : "Le rugby n’est pas plus dangereux que l’équitation ou la boxe. Le rugby est même loin derrière ces sports-là, en termes de traumatismes crâniens. Le propos n’est donc pas de stigmatiser la balle ovale ".

Enfin, comme pistes d'améliorations évoquées : la réduction du nombre de matchs joués par saison (les joueurs qui jouent le plus seraient le plus exposés par les commotions) ainsi qu'une interdiction de déblayage avant l'age de 15 ans (pour ne pas perturber le cerveau encore en construction).

Le cas de joueurs comme Jonathan Sexton, souvent au cœur d'une polémique continue pour ses KO à répétition, n'a pas été évoqué dans l'entretien. Rien n'indique que ce dernier ne subira pas les mêmes séquelles que les premiers joueurs cités en début d'article.

AKA
AKA
Le collègue @yanolan nous décrit un gars dit que le gars est assez clivant et vu sa rhétorique il me rappelle un autre éminent spécialiste qui officie (plus pour longtemps) du coté de Marseille. On voit le genre: je débite mes vérités et vous les pécores, les journaleux vous avalez bien tout ça, de toutes façons qu' y comprenez vous? Je met en lien ce qu' a accompli le Dr Omalu sur les commotions en NLF c' est assez succinct mais représentatif : https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/bennet-omalu-lange-gardien-du-football-americain-136488 Pour nous dire que pour des quidams se mettre des coups avec toutes les parties les plus dures du corps dans (presque) toutes les parties du corps humain est plus dangereux que de jouer au rugby je pense que j' aurai pu deviner... Mais qui suis je, avec mon bac pro, pour parler de ça??? 😁
Jak3192
Jak3192
Bon et bé si cet éminent spécialiste le dit, tout baigne dans le meilleur des mondes ou pas loin Qq'un peut parler du (pseudo) phénomène des commotions (🤭) chez les amateurs ? Sont ils détectés, Y-a-t-il un suivi ? etc...
Pianto
Pianto
A quoi ça sert de faire ce genre de déclaration ? C'est pour dire que les mesures prises sont suffisantes ? Quant aux comparaisons... N'importe quoi.
Chandelle 72
Chandelle 72
Et bien on est mal barré avec un spécialiste qui tient ce genre de propos. En équitation les chocs à la tête proviennent des chutes de 2 m et sont rares, les cavaliers portent une bombe et tombent rarement. Si on continue la comparaison on peut dire aussi qu'il y a plus de morts ou de tétraplégiques en équitation qu'en rugby, et donc, pourquoi pas, que l'équitation est un sport beaucoup plus dangereux que le rugby... Mais ces cas concernent un nombre très faible de cavaliers à la grande différence du rugby ou de la boxe, et ces traumas ne sont pas à répétition. Et dire que le rugby n'est pas plus dangereux que la boxe, je ne trouve pas ça particulièrement rassurant ! Il est cinglé ce neurologue.
Sedulos
Sedulos
Ou bien, énoncé autrement : " Le rugby est dangereux ! Comme l'équitation ou la boxe"
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