Il y a quelques années, le Top 14 avait la réputation d'être le meilleur championnat du monde. Il est vrai que le championnat de France faisait rêver les supporters comme les joueurs. Nombreuses sont les stars internationales à avoir débarqué dans l'Hexagone au fil des années. Spectacle avant les matchs, sur le terrain, mécènes, le Top 14 s'est transformé peu à peu en une énorme machine. Au détriment de l'équipe de France diront certains. Et ils n'auront pas vraiment tort. D'aucuns ont ensuite employé cette expression de "meilleur championnat du monde" de manière péjorative suite à des matchs guère flamboyants. Rares sont ceux qui l'utilisent désormais. Il faut dire que d'autres championnats ont su également se mettre en avant. À commencer par le Super Rugby où le spectacle a longtemps été grandiose sur le terrain. Du moins en attaque car le championnat de l'hémisphère sud était pour beaucoup bien trop permissif en défense. De fait, les spécialistes vous diront que la ligue où on y pratique le plus beau rugby, aussi bien en attaque qu'en défense, avec des mêlées disputées mais aussi des courses chaloupées, c'est la Premiership. N'en déplaisent à certains.
RUGBY. Top 14. Est-ce que le Castres Olympique réalise son pire début de championnat ?
Une concurrence ? Quelle concurrence ?
Néanmoins, le Top 14 semble avoir repris ses droits sur la concurrence malgré son calendrier à rallonge et ses célèbres doublons. Si bien qu'il apparaît plus compétitif et attractif que jamais. Une partie de l'explication se trouve dans la perte de vitesse des autres championnats majeurs que sont le Super Rugby et la Premiership. On ne parlera pas ici du United Rugby Championship car c'est une jeune compétition qui ne cesse d'évoluer. Il sera intéressant de voir son évolution dans le futur avec l'arrivée des franchises sud-africaines. C'est d'ailleurs leur départ du Super Rugby qui a porté un sérieux coup au Super Rugby. Lequel tend de plus à devenir un championnat entre les franchises néo-zélandaises d'un côté et les australiennes de l'autre. La récente crise sanitaire n'est pas étrangère à ces évolutions. Et si le Top 14 a été durement touché financièrement, il semble s'est mieux remis. Les clubs tricolores ont fait le dos rond et aucun n'a été forcé de mettre la clé sous la porte. Ce qui n'est pas le cas des formations anglaises. Les Warriors puis les Wasps, criblés de dettes, ont fait faillite. Et un vent de panique a soufflé sur la Premiership. Laissant craindre le pire pour les autres clubs, dont les comptes ne sont également pas florissants. Contraintes de réduire la voilure pour éviter de connaître pareil les sorts, et sous le coup du salary cap, les formations anglaises ne sont donc actuellement pas aussi attractives sur le marché des transferts que leurs homologues françaises. On peut comprendre qu'un international préfère avoir des certitudes sur son avenir et un salaire supérieur en France plutôt que signer en Angleterre avec le risque de se retrouver au chômage.
Top 14. 7 passes, des relais parfaits... l'essai de 100 mètres de Pau est-il le plus beau de la saison ?
La France rayonne plus que jamais
Il ne faut pas non plus s'attendre à voir des vagues d'internationaux étrangers débarquer. Les leçons du passé ont été apprises. Signer un international à prix d'or n'est pas la garantie d'un bénéfice assuré. De plus, les récentes réussites des Tricolores ont prouvé que le réservoir français était riche et performant. On préfère désormais recruter de la qualité plutôt que de la quantité. Et tout le monde est gagnant. Les internationaux étrangers à qui on offre de gros salaires, les jeunes joueurs qui ont plus de temps de jeu et les clubs qui peuvent se développer sereinement. Un système qui porte ses fruits à l'heure actuelle avec une France qui rayonne à l'international et sur la scène européenne. Deux titres de champion du monde consécutif chez les U20, un Grand Chelem, 13 victoires de rang pour le XV de France et des Bleus qui impressionnent. Sans oublier les titres en Champions Cup du Stade Toulousain et du Stade Rochelais. Le rugby tricolore ne s'est sans doute jamais aussi bien porté depuis la dernière finale de Coupe du monde jouée par la France en 2011. Pas étonnant que ça donne envie aux stars de l'ovalie de gouter non seulement aux chaudes ambiances dans les stades. Mais aussi de se frotter aux meilleurs joueurs du monde avec, pourquoi pas au bout, deux des trophées les plus convoités du monde : la coupe d'Europe et le Brennus. C'est un mélange de tout ça qui fait pencher la balance du côté du Top 14 chez certains joueurs comme Dan Biggar ou encore Siya Kolisi face aux gros salaires d'un championnat japonais bien moins exigeant. Nul doute que la cote du championnat de France sera encore plus haute si le XV de France soulève le trophée Webb Ellis dans moins d'un an.
Classement Top 14. La Rochelle en mode record, Toulon réagit et Perpignan survit