Trois mois après ses insultes racistes envers l'ailier de Nevers Christian Ambadiang, l'ancien demi de mêlée de Provence Rugby Ludovic Rado s'est exprimé en exclusivité pour le Midi Olympique et Eurosport. Là, le natif d'Avignon a donné sa version des faits sur l'incident.
En rentrant au vestiaire, alors que Chris Ambadiang est deux ou trois mètres devant moi, je l’entends encore réclamer à l’arbitre la vidéo (NDLR : de leur altercation). Et là, je lui ai lancé : « Mangeur de banane, je vais te taper, tu vas voir la différence ».
Ce n'est qu'à un coéquipier du Camerounais, celui-ci lui faisant remarquer le caractère raciste de la remarque, qu'il aurait répondu : « Toi, ferme ta gueule, je vais te brûler ». Mais, nuance-t-il, ces propos ne reflètent en rien ma personnalité, je les regrette. J'ai fait une erreur, je l'ai payée cash. » Ce que regrette aussi Rado, c'est le volte-face qu'à fait la Fédération française de Rugby à XIII à son égard, lui octroyant sa licence avant de lui retirer au dernier moment.
Par le biais d’un ami, j’ai pris contact avec le club de rugby à XIII d’Avignon pour aller m’entraîner avec eux. J’ai été très bien accueilli. On a finalement décidé de demander une licence. Une demande acceptée dans un premier temps par la Fédération. Et, le jour où le club a décidé de communiquer sur mon arrivée, la Fédération a finalement fait machine arrière en expliquant qu’il fallait d’abord qu’elle réunisse son comité d’éthique pour savoir s’il était acceptable de délivrer la licence. Alors que dans les faits, la Fédération avait déjà délivré cette licence. J’avoue ne pas comprendre. Il y a deux poids, deux mesures.
Si, de son côté, la victime de cette affaire Chris Ambadiang n'a pas oublié mais semble tendre la main au natif d'Avignon, Timoci Nagusa, qui avait lui aussi reçu des insultes racistes en 2015 lorsqu'il évoluait au MHR, est plus philosophe. À celui qu'il a affronté à de nombreuses reprises en Top 14, "Jim" apporte même son soutien : "Ce n’est pas à moi de juger ou de prendre parti. Oui, nous faisons tous des erreurs, malheureusement certaines erreurs coûtent plus cher que d’autres. J’ai moi-même vécu la même chose mais j’ai choisi de pardonner à cet homme et d’avancer dans la vie. Je souhaite à Ludo le meilleur dans la vie."