C’était en février dernier, on apprenait via un communiqué officiel du club auvergnat, que son entraineur de l’époque, Franck Azema n’irait pas au terme de son contrat. Après 11 ans passés sur le bord de la pelouse à l’ASM, l’ancien technicien perpignanais quittait son poste deux ans avant la fin de son contrat. Une décision qui par le passé, ne semblait pas poser de problème au président auvergnat, Jean-Michel Guillon : « Dans la mesure où la décision de Franck est de s’engager dans un nouveau projet, pour des raisons qui lui appartiennent, il n’est dans l’intérêt de personne de bloquer la situation et de perdre du temps. Nous avons pris en compte sa demande sous réserve que soient préservés au mieux les intérêts du club. (...) Nous avons la confirmation et la certitude de la totale implication de Franck dans les prochains mois et savons qu’il aura à cœur de refermer cette page clermontoise de la meilleure des manières avec l’ambition de rajouter une ligne au palmarès de l’ASMCA. » Dans son entretien à l’Equipe, Azema revient sur les raisons de son départ anticipé du club jaune et bleu. Pour lui, il n’arrivait plus à apporter aux joueurs comme il l’a fait par le passé : « Puis la saison a démarré et il y a des choses que j’ai ressenties petit à petit. S’il y avait toujours beaucoup de respect de la part des joueurs, j’étais en train de moins les nourrir, moins leur apporter » avant d’ajouter : « Ils avaient une connaissance parfaite des mécanismes que j’utilise pour remobiliser un groupe après une victoire, après une défaite… Tu peux moins surprendre, la routine s’installe. » Après avoir pris connaissance du souhait de son entraineur de quitter le navire, Jean-Michel Guillon a tenté de faire rester l’ancien trois-quarts centre. Il lui aurait proposé le poste de directeur sportif. Une proposition qui n’avait pas de sens pour l’entraineur, se sentant plus utile sur le bord des terrains. Il indique également, que son changement de poste n'y aurait rien changé, sa voix aurait été la même pour les joueurs.
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Petit à petit, des tensions sont apparues entre l’entraineur et les grandes instances du club auvergnat. Le club double champion de France accuse Franck d’Azema d’avoir manigancé et anticipé son départ. Des accusations totalement infondées et fausses d’après l’intéressé. Il a d’ailleurs confié n’avoir même pas touché le chômage à la suite de son départ : « Je suis allé à Pôle Emploi, la personne qui m’a reçu n’entendait rien au rugby et m’a fait remarquer : « Plus personne ne marque « démission de mon employé ». C’est vraiment qu’ils ne voulaient pas que vous touchiez le chômage ». C’était petit ! Alors quand on me dit que c’était manigancé… C’est gonflé et faux ! Je n’étais protégé par rien, je voulais juste être honnête avec mon club. » Le nouveau manager toulonnais explique avoir essayé de se présenter à la reprise d’entrainement en juillet accompagné d’un huissier. L’entrée au stade lui a été malheureusement refusée. Une affaire qui s’est transformée, pour lui, en histoire d’égo. L’ancien entraineur clermontois aurait été qualifié de « traître » par plusieurs membres du comité directeur.
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Pour finir son entretien, l’entraineur varois explique avoir quitté le club de son plein gré, alors qu’il aurait pu attendre qu’on le licencie et récupérer l’intégralité de ses deux années de salaire : « Un agent m’a même dit : « Franck, ça fait vingt ans que je fais ce métier, je n’ai jamais vu ça, vouloir partir sans avoir un autre projet derrière… Il vaut mieux que tu attendes le terme de ton contrat ». Et c’est vrai, j’aurais pu attendre qu’on me vire en disant : « Voilà, vous me devez deux ans de contrat ». Peut-être que c’est que j’aurais dû faire ! Mais je n’ai pas été éduqué comme ça. » Depuis, l’entraineur a repris les commandes du Rugby Club Toulonnais et le club clermontois, quant à lui, a attaqué son ancien entraineur aux Prud’hommes. Affaire à suivre…