Neuf ans et un jour depuis leur dernière victoire contre la France. Tel est le triste constat des Italiens face à nos Bleus. Avec seulement 3 sorties bienheureuses face à nous en 45 rencontres, le duel latin de ce Tournoi semble perdre tout son suspens. Pourtant, le sélectionneur Kieran Crowley a montré une réelle confiance depuis sa prise de poste. Loin d’être en réussite dans les résultats, il mène cependant son équipe avec sérieux et croit dur comme fer aux ambitions italiennes.
6 NATIONS. COMPOSITION. L'Italie avec Garbisi en chef d'orchestre et Ioane sur l'aile pour défier les Bleus Selon des propos relayés par RugbyMeet, il dit :
Le travail effectué au cours de ces semaines de préparation, en vue du début du Six Nations, a été intense et de qualité. Il y a beaucoup d'énergie dans le groupe et la conscience d'entrer sur le terrain dans l'un des tournois les plus importants du monde du rugby et du sport. Concentrons-nous sur notre performance : il sera important de rester vigilant dans les moments clés du match”
Derrière ce travail, quels éléments manquent aux Italiens pour remporter un match ? Quel portrait peut-on faire de cette sélection sur ces dernières années ? Si les rencontres à sens unique laissent peu de place à l’analyse, d’autres duels peuvent donner des éléments de réponse. Revenons alors sur les rencontres marquantes où l’Italie a fait douter ses adversaires sans réussir à l’emporter.
L’Italie, une nation à problème ?
D’un point de vue global, les Italiens n’ont pas de meilleurs résultats que face à la France. Le 28 février prochain marquera d’une pierre azur les 7 ans de la dernière victoire de ces derniers dans le Tournoi. Depuis que l’Écosse a retrouvé une partie de sa splendeur, personne ne semble être au niveau des Transalpins. Mais alors pourquoi continuer d’y croire ? Parce qu'à l'époque, même si les coéquipiers de Leonardo Ghiraldini ont perdu souvent, ils l’ont fait sans être ridicule. Des matchs fous de l’Italie ? Le trophée européen en compte plusieurs.
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On pourrait parler du fameux France-Italie de 2016. Pour la première de Guy Novès à la tête des Bleus, les hommes de Sergio Parisse avaient perdu de seulement 2 points en France (23-21). Deux petites unités qui resteront soumises à la botte improbable de Sergio Parisse. L’iconique joueur du Stade Français puis du RCT avait tenté le drop de la gagne pour la possible première victoire des siens au Stade de France. Un échec malheureux pour cette nation. Elle qui paraissait à deux doigts de l’exploit le plus magique de son histoire.
De la même manière, il est dur d’oublier le match des rucks fantômes de 2017. Face à l’Angleterre, les Italiens n’avaient pas joué les rucks. Une tactique aussi étrange qu’insolite qui avait mis à mal les Britanniques. Privé de ligne de hors-jeu, Danny Care avait passé un douloureux moment derrière ses avants. Titulaire avec le XV de France à cette époque, Yoann Maestri avait donné son avis sur cette performance. Selon Rugbyrama, il dit : “Les Anglais ont eu 15 minutes à la pause pour en discuter, mais ils ont quand même eu du mal en seconde période. Même en (sachant à quoi s’attendre), croyez-moi c’est compliqué.” Un match tellement marquant qu’il avait obligé World Rugby à changer la règle sur les rucks la saison suivante.
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Une question de seconde mi-temps…
À l’image de ce match de 2017 en Angleterre, l’Italie a un gros défaut depuis ces dernières années. Ils peinent en seconde mi-temps, plus particulièrement à partir de l’heure de jeu. La faute à un banc souvent trop pauvre. Le manque de profondeur à des postes clés (première ligne et ouverture notamment) a fréquemment porté préjudice aux Italiens. Ces derniers ont souvent tenu tête à leurs adversaires en première mi-temps. Pour y revenir, c’était le cas lors de la rencontre des rucks fantômes. Le score était de 5-10 à la pause, puis de 17-15 à la 60ᵉ minute. Score final ? 36-15.
La désillusion comme habitude, d’autres exemples plus récents le confirment. Le 06 novembre dernier, les Italiens avaient réussi à contenir les All Blacks pendant presque une demi-heure. Avec un score de 0-0 à la 28ᵉ minute de jeu, les coéquipiers de Paolo Garbisi se relâchent seulement 3 minutes après la sortie de Marco Riccioni. Ils encaissent deux essais dans la foulée. Le match se terminera telle une démonstration (9-47), mais aura conservé un suspens plus qu’inattendu. Pour rappel, les All Blacks avaient inscrit plus de 100 points aux Américains quelques jours avant.
Conclusion
L’Italie aura donc montré qu’elle sait jouer au rugby de haut-niveau. Le tout est de maintenir ce dernier durant 80 minutes ! Un objectif loin d’être encore atteint, mais qui pourrait se réaliser. En effet, bon nombre de joueurs évoluent au Benetton Trévise et la franchise italienne se porte plus que bien depuis quelques saisons. D’abord portée par l’actuel sélectionneur, elle a continué son chemin en décrochant notamment la Rainbow Cup 2021 au nez et à la barbe des équipes sud-africaines et celtes. Du côté de la sélection, les talents offensifs n’ont jamais vraiment fait défaut. Cependant, ils devront s’accrocher en défense face aux Bleus. Habitués du jeu de dépossession, les hommes de Fabien Galthié viennent cette fois pour envoyer du jeu, en atteste le banc qui présente 5 avants et 3 arrières. Revanchards du dernier VI Nations, plombé par la différence de points des Français, ils devraient venir avec l’ambition d’afficher un gros score au compteur.
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Mais attention à ne pas être pris à son propre jeu. Avec 6 italiens sur 8 présents sur le banc évoluant au Benetton Trévise, le XV italiens pourrait conserver sa cohérence tout au long du match, même après ces fameuses 60 minutes. Avec tant de ses joueurs utilisés, la franchise italienne deviendrait presque un cas d’étude du jeu italien. Elle met en avant ses qualités, comme ses faiblesses. Si l’attaque et le jeu au pied mettent à mal Jaminet et ses coéquipiers, la discipline et la défense risque, elle, de faire tâche. Niveau fautes, la franchise fait partie de celle qui écroule le plus de mêlées et réalise le plus de fautes dans le jeu dans cette compétition. Du côté de la défense, aucun joueur de l’effectif n’est au-dessus des 70 plaquages après 9 matchs joués. Une moyenne bien triste qui devra être remontée si les Italiens comptent gratter quelques points dans ce Tournoi.
Comme évoqué précédemment, le sélectionneur, lui, y croit. Il fait notamment confiance aux jeunes joueurs. D’après des paroles exprimées à sa nomination, Kieran Crowley disait : “Nous avons une génération de jeunes talentueux, arrivés depuis peu sur la scène internationale, qui a toutes les qualités pour constituer, avec les joueurs plus expérimentés, la colonne vertébrale de l’Italie”, des propos relayés par Ouest France. Une belle génération qui promet. L’équipe U20 était notamment allée gagner en Écosse lors du dernier Tournoi U20 sur le score fleuve de 3-43 pour les Transalpins.
