Lorsque Romain Ntamack fait ses débuts en pro avec le Stade Toulousain le 30 septembre 2017, tout le monde le voit déjà comme le prochain ouvreur indiscutable du XV de France. Presque 5 ans plus tard, ce dernier s’est bien imposé comme le numéro 1 au poste, malgré la rude concurrence du Bordelais Matthieu Jalibert. Chose qui n’est pas une mince affaire, tant Jalibert performe week-end après week-end avec son club de l’UBB. Mais voilà, après des essais lors de la tournée de novembre 2021, c’est finalement le Toulousain qui a (pour le moment) pris le numéro 10 dans le dos, en témoigne sa titularisation face aux All Blacks. Son style de jeu composé d’un mélange de gestion et d’éclairs de génie convient parfaitement au niveau international, qui ne pardonne pas la moindre boulette. C’est pourquoi aujourd’hui, il nous semble évident que le Toulousain est l’ouvreur qui correspond parfaitement à une équipe de France qui veut devenir la meilleure nation du monde. Afin de justifier cet avis, on a donc décidé de vous donner 4 raisons, qui font que Romain Ntamack est l’ouvreur idéal au niveau international.
RUGBY. 6 Nations. Beauden Barrett bluffé par Gabin Villière et fan de Romain NtamackTrès bon défenseur
La défense est la base du rugby. Jusque-là, on ne vous apprend rien. Mais force est de constater que certains sont plus doués dans ce domaine que d’autres. C’est notamment le cas de Romain Ntamack qui, pour son poste, est un bon défenseur. Plutôt costaud, le Toulousain peut encaisser les gros chocs que lui font subir les centres adverses, qui le visent notamment lors des attaques placées. On en a encore eu l’exemple lors de la rencontre face à l’Irlande, où Ntamack (bien aidé par Fickou) a souvent réussi à stopper l’autobus Bundee Aki. Par ailleurs, celui-ci a réalisé 22 plaquages depuis le début de ce Tournoi, avec une réussite de 83 %. Des chiffres qui se rapprochent des références à ce poste, comme Dan Biggar par exemple (31 plaquages, 81,5 % de réussite). Il a d'ailleurs plus plaqué depuis le début de la compétition que certains avants du pack des Bleus, comme Baille, Willemse, Woki ou encore Marchand. Un taux qu’il maintient également avec son club, puisqu’il a réussi 64 plaquages sur 77 tentés en championnat (soit 84%) cette saison. Il arrive par ailleurs à bien lire les attaques adverses, et se trompe rarement quant à ses montées défensives. En bref, un numéro 10 bon défensivement, ce qui le démarque d’autres joueurs très talentueux, mais parfois légers dans ce secteur.
Un excellent gestionnaire, mais pas que
Comme dit précédemment, la gestion de Romain Ntamack se rapproche des plus grands. Capable de temporiser dans les moments compliqués, le Toulousain sait ainsi accélérer le jeu quand il le faut. Il fait preuve de très peu de fautes de goût et est sûrement l’un des ouvreurs les plus propres au niveau international. Et pourtant, ne voyez pas en Ntamack un numéro 10 soporifique, qui se contente de distribuer les ballons à ses centres. Le jeune homme de 22 ans a le talent de faire basculer une rencontre à lui tout seul, sur une action parfois anodine. Nous avons tous en tête la relance magistrale face aux Blacks, mais ce n’est pas le seul exemple. On pourrait citer son rôle sur l’essai d’Antoine Dupont contre l’Irlande, ou encore son interception décisive face au Pays de Galles il y a deux ans. Ntamack pue le rugby : il sent les coups, et sait quand il peut se permettre de les jouer. C’est justement ce qui fait sa force : il ne surjoue pas, ne veut pas en faire trop, quitte à parfois “s’effacer” au profit d’autres joueurs. Des qualités qui le démarquent des ouvreurs fantasques, qui coûtent de temps en temps cher à leur équipe, mais aussi des numéros 10 à l’ancienne, qui ne font que trop peu de différence balle en main.
6 Nations. XV de France. Le Pays de Galles, cet adversaire qui réussit très bien à Ntamack !La pression ? Une simple inconnue pour Ntamack
Ce point-là relève plutôt d’une impression que d’une vérité générale, on vous l’accorde. Mais nous étions obligés de relever cet aspect de Romain Ntamack, tant celui-ci semble imperméable à la pression. On vous parle quand même d’un joueur qui a joué sa première Coupe du Monde à seulement 20 ans, en tant que 10 titulaire du XV de France ! Un poste sous le feu des projecteurs, et où chaque erreur sera épinglée dans la seconde. Et pourtant, le Toulousain (à l’image de cette nouvelle génération) paraît détaché de l’extérieur : on le voit concentré, rassuré, comme s’il faisait cela depuis des années. Il faut dire qu’à seulement 22 ans, Ntamack c’est : deux titres de champion de France, un titre de champion d’Europe, un quart de finale de Coupe du Monde, trois 6 Nations, et 28 sélections sous le maillot tricolore. Une expérience qu’il ne cesse de se forger, et qui l’aide face à la pression médiatique et sportive. En témoigne son efficacité face aux perches (plus de 80 % de réussite, pour 145 points inscrits avec les Bleus), mais également son match face à la Nouvelle-Zélande à l'automne dernier. Critiqué par certains supporters qui souhaitaient voir Jalibert débuter, Ntamack a mis tout le monde d'accord, en sortant l'un des meilleurs matchs de sa carrière. Encore une fois, ce point-ci ne se base que sur une impression : le Toulousain pourrait très bien cacher son jeu. Peut-être que ce dernier est totalement tétanisé avant chaque rencontre. Seul lui le sait. Mais dans un sport comme le rugby où le paraître importe beaucoup, son attitude prouve tout le contraire à ses adversaires, qui voient en lui un joueur compliqué à déstabiliser. De plus, la présence d'un joueur comme Antoine Dupont, qui prend énormément de lumière (et de pression par la même occasion), lui permet peut-être de jouer plus libéré.
RUGBY. Equipe de France. Ntamack ou Jalibert, qui est l'ouvreur numéro 1 ? Galthié répondFaire briller les autres
Si l'on vous demandait quels sont les critères qui définissent un grand joueur de rugby, que répondriez-vous ? Bien sûr, cela dépend du poste. Mais vous nous diriez certainement qu'il faut une bonne technique individuelle, une bonne vision de jeu ou encore une pointe de vitesse au-dessus de la moyenne. Et vous n'auriez pas tort. Mais ce qui caractérise également un grand joueur, c'est sa capacité à faire briller les autres, à les élever. Chose que sait faire Romain Ntamack. Comme nous l'avons souligné, le Toulousain ne surjoue pas : il fait jouer ses partenaires dans l'espace libre, et son égo ne le pousse pas à vouloir attirer la lumière sur lui. Son sens du collectif n'est plus à prouver, que ce soit en club ou en sélection. Les événements de ces derniers mois l'ont d'ailleurs prouvé : que ce soit pour son replacement au centre au profit de Jalibert cet automne, ou bien pour sa perte des tirs au but, Ntamack n'a jamais bronché. Ou en tout cas, il ne l'a pas fait ressentir. Il s'est mis au service de l'équipe, quitte à avoir moins de responsabilités.
VIDEO. Romain Ntamack en mode ''toute la panoplie du numéro 10'' face à ClermontToutes ces qualités font qu'aujourd'hui, Romain Ntamack est l'ouvreur idéal non seulement pour le niveau international, mais aussi pour le XV de France en particulier. Son profil rentre parfaitement dans le plan de jeu du staff des Bleus, et son efficacité plaît à Fabien Galthié. D'autant que si nous n'avons retenu que 4 raisons, nous aurions très bien pu parler en plus de son excellent jeu au pied, mais aussi de sa sérénité sous les ballons hauts, ou encore de sa complémentarité avec Antoine Dupont, qui lui donne un avantage conséquent. Espérons que Ntamack nous donne (encore une fois) raison ce vendredi, face à un Pays de Galles qui sera compliqué à manœuvrer.
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