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Sexton, Dusautoir, Itoje, etc. Ces légendes qui n'ont jamais été Meilleur joueur du Tournoi

Depuis que l’on récompense le Meilleur joueur du Tournoi des VI Nations, de beaux noms sont passés à la trappe.

Erwan Harzic 27/03/2022 à 18h19
Jonny Sexton en pleine extase après son drop gagnant de 50 mètres contre la France en 2018.
Jonny Sexton en pleine extase après son drop gagnant de 50 mètres contre la France en 2018.

Depuis 2004, les amateurs de rugby européens désignent l’homme du Tournoi à chaque édition. En l’espace de presque vingt ans, toutes les nations ont déjà eu l’honneur de voir l’un de leur soldat y figurer. Parmi les Brian O’Driscoll, Stuart Hogg, Alun Wyn Jones et autres Antoine Dupont, de très grands talents ont été récompensés. Cependant, certaines légendes n’ont jamais eu l’occasion de mettre les mains sur ce trophée individuel. Bien évidemment, ce dernier n’empêche en rien de savourer le trophée collectif. Le rugby est avant tout un sport d’équipe, les sacres personnels ne sont que les cerises sur un gâteau déjà bien garni en fruit.

Pour fêter le deuxième sacre d’Antoine Dupont ce 25 mars, faisons un retour sur ces joueurs qui auraient pu décrocher ce titre. Assurément, ceci n’est qu’une liste non exhaustive. Il est impossible de mentionner en un seul papier tous les amateurs de jeu à avoir foulé les prés du Tournoi. Le but est également de mentionner les joueurs pour qui leur meilleur niveau a été atteint après 2004. Ainsi, vous ne retrouverez pas Frédéric Michalak, Jonny Wilkinson ou Jason Robinson.

Jonny Sexton

En 2018, l’Irlande est sur le toit du monde. Vainqueur du Tournoi des VI Nations, accompagné d’un Grand Chelem, les coéquipiers du numéro 10 irlandais sont sur un petit nuage. À un an de la Coupe du Monde, leur niveau effrayait tous leurs adversaires. Plus que redoutables, il semblait tout simplement qu’il était impossible de voir le XV du Trèfle perdre cette année-là. Même dominés, ils repartent avec la victoire sous le bras. Le meilleur exemple étant sûrement ce drop d’anthologie de plus de 50 mètres inscrit à la 80ème minute par Jonny Sexton. Au Stade de France, les Bleus avaient été crucifiés par le maître à jouer du Leinster. Avec 3 bonus offensifs glanés sur cinq victoires, les Irlandais avaient amené le jeu de Joe Schmidt à son paroxysme. Aussi clinique que scolaire, mais très souvent imparable, tout passait par l’ouvreur. Cette année-là, c’est le jeune Jacob Stockdale qui remporte la récompense individuelle. L’ailier est sacré dans une sélection de 6 joueurs outrageusement dominée par les hommes en vert où on aperçoit justement un certain Jonathan Sexton.

Martín Castrogiovanni

Oui, Parisse aurait bien évidemment pu être cité. Mais dans le tournoi 2013 de l’Italie, le pack avait été l’une des clés des deux victoires du Tournoi et de la très bonne performance à Twickenham. Et l’homme fort du huit de devant, c’était bel et bien Castrogiovanni. Devenu une légende de l’ovalie transalpine, le pilier est l’un des meilleurs que le rugby européen ait vu au XXIe siècle. À titre d’exemple, il est le seul joueur de première ligne de l’histoire à avoir déjà reçu le titre de Meilleur Joueur de la saison. C’était en 2007 à l’occasion du sacre de son équipe, les Leicester Tigers. En sélection, le joueur faisait partie des icônes italiennes. Durant le Tournoi 2013, Jacques Brunel l’avait présenté comme “le plus célèbre chevelu d’Italie”. Le sélectionneur de l’époque l’avait décrit ainsi en conférence de presse : “C'est une icône et, surtout, un très grand joueur. Depuis longtemps, il est l’un des meilleurs à son poste. Il est excellent en mêlée, mais aussi totalement tourné vers le rugby moderne. Il a cette capacité à s'engager dans le jeu et à faire de réelles différences.” Preuve en est, il est à la conclusion de l’action qui donne la main aux Italiens lors de leur victoire historique face à la France cette année-là.

Thierry Dusautoir

Le rugby à XV offre une variété de profils et de secteurs de jeu très importante. Il est toujours difficile, voire impossible, de pouvoir dire qu’un ailier est un meilleur joueur qu’un pilier et inversement. Cependant, dans la grande histoire du rugby français, il y en a peu qui ont déjà été aussi bons que Thierry Dusautoir. En 2010, il emmène une génération dorée vers le 9ème Grand Chelem de son histoire. En 2011 via une conférence de presse, Marc Lièvremont met en avant ses colosses qui plaquaient directement aux chevilles et raconte : “Depuis deux ans, on a montré qu'on était capables de jouer un rugby intéressant, tantôt spectaculaire, tantôt réaliste, parfois désordonné et pas très abouti, mais cohérent. C'est le rugby d'une équipe un peu tout-terrain. La maturité, c'est arriver à enchaîner les matchs et les performances individuelles et collectives.” Et le garde-fou de cette équipe, c’était bel et bien l’ancien biarrot. Recordman de capitanat du XV de France, “Titi” était la clé de voûte soutenant un XV qui puait le french flair à des kilomètres. Alors juste pour ça, bravo.Équipe de France. Comme un héritage, Thierry Dusautoir réagit au Grand Chelem des BleusÉquipe de France. Comme un héritage, Thierry Dusautoir réagit au Grand Chelem des Bleus

Maro Itoje

Il est jeune et n’est pas près de raccrocher les crampons. Pourtant, Maro Itoje est déjà une légende du rugby anglais. Ceci, même si Antoine Dupont, du haut de son mètre 74, lui a fait vivre une douloureuse soirée il y a quelques jours au Stade de France. Lui, culmine à 1 mètre 96 de hauteur. Sans être l’une des plus grandes, ni l’une des plus petites, perches d’Europe, il est un adversaire redoutable en conquête. Véritable poison en touche, ce n’est rien comparé à ce qu’il est capable de faire dans les rucks. À son arrivée dans le Tournoi en 2016, on aura rarement vu un géant casqué autant gêner les sorties de balles. Remplaçant pour sa première sélection, il devient titulaire dès la seconde et ne quittera plus jamais le XV. Dans le Tournoi des VI Nations U20, il s’était déjà fait remarquer. En 2014, il avait inscrit un essai dans chacune des rencontres. Cette performance gargantuesque pour son poste lui avait permis d’être nommé Meilleur joueur du Tournoi U20. Comme quoi, désormais, il ne lui reste que le championnat senior à ajouter à sa liste.

Le joueur a même réussi un exploit incommensurable en dehors des terrains : faire avouer à Eddie Jones qu’il avait tort. Non, on ne vous ment pas, promis. Dans son livre “Leadership”, le sélectionneur anglais déclarait en 2021 que le deuxième ligne était “trop introverti pour être capitaine un jour”. Seulement quelques mois après, il se corrigera après une tournée d’automne aboutie de la part du joueur. Eddie Jones déclarait au Telegraph : “Je n'ai jamais vu un gars mûrir autant qu'il l'a fait au cours des six derniers mois, donc c'est une très bonne période pour lui. Je vais me contredire, mais je ne doute pas qu'à l'avenir, il sera capitaine de l'Angleterre.Cicatrice, turn-over et poésie : zoom sur Maro Itoje, le prodige de l’AngleterreCicatrice, turn-over et poésie : zoom sur Maro Itoje, le prodige de l’Angleterre

Imanol Harinordoquy

Encore un Français ! En même temps, il faut dire qu’avant Antoine Dupont, aucun tricolore n’avait glané ce titre. Pourtant, les joueurs de légendes étaient bien présents sous la tunique du coq. Le grandiose avant basque fait sûrement partie des meilleurs à n’avoir jamais porté ce maillot. Troisième ligne moderne par excellence, on peinait à trouver des secteurs de jeu où il n’excellait pas. En 2004, première année où ce titre était décerné, il inscrit par ailleurs 4 essais alors qu’il fêtait tout juste ses 24 ans durant le Tournoi. De manière plus large, il fait partie des rares joueurs à avoir déjà remporté 5 éditions du VI Nations. Et entre légendes, on se comprend ! En mai 2010, le Basque et Thierry Dusautoir échangent pour Sud-Ouest. À l’aube de la finale de H Cup remportée par Toulouse, le capitaine dressait ce bilan de son coéquipier : “Physiquement, c'est un joueur complet, très doué techniquement, qui a pris de la masse physiquement. Son physique est au service de ses qualités techniques. Il peut me franchir, oui, mais j'espère qu'il ne le fera pas au Stade de France…RUGBY. Imanol Harinordoquy : ''Antoine, enlève ton peignoir et remets vite les crampons''RUGBY. Imanol Harinordoquy : ''Antoine, enlève ton peignoir et remets vite les crampons''

Team Viscères
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L'écriture des articles est de plus en plus médiocre, comment écrire un article sur les monuments du rugby qui ne sont pas inscrits au palmarès du meilleur joueur du Tournoi sans citer Jauzion ?
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