Félicitations pour votre victoire Shin, Yamaha semble bien se porter...
Il y a 5 ans on a disputé les barrages pour se maintenir en Top League alors il est certain que ce trophée, on le savoure pleinement.
Le rugby japonais est parfois critiqué car il recrute fortement des étrangers dans le but de renforcer son championnat. Qu’en est-il chez vous ?
Nous avons 7 joueurs de nationalité étrangère dans notre club. Mais les règles sont plus drastiques que dans le Top 14 puisque seulement deux joueurs hors Asie peuvent être inscrits sur la feuille de match.
Pouvez-vous m’expliquer le but de votre voyage ?
La dernière fois que nous sommes venus en 2013, nous avions déjà axé le travail sur la mêlée. Nous sommes devenus très attentifs à ce secteur de jeu ce qui nous a permis de devenir la meilleure mêlée japonaise. Quand on a fêté le titre, j’ai pris le président du club dans un coin, et je lui ai dis qu’il fallait faire ce voyage à nouveau. Il faut garder cette avance sur le travail des avants qui est le seul domaine où nous pourrons rivaliser avec les équipes du Sud. Si on copie le modèle du Sud, on restera toujours derrière eux.
Ici face à Albi.
Et pendant ce temps là que font les arrières de votre équipe ?
Ils sont restés au Japon ! Ils courent le long des plages (rires). Le fait de séparer les avants et les arrières n’est pas naturel mais on considère tellement le travail de la mêlée...
Quelles ont été vos meilleures expériences depuis le début ?
Apprendre dans le bordel, sans les arbitres, c’est quelque chose qui nous a étonné. Il y avait un vrai combat sur les mêlées. On a commencé par le Racing où je suis fier des joueurs qui ont donné pas mal de fil à retordre au pack des Ciel et Blanc. Sur une des dernières mêlées, ils ont poussé avant l’introduction et on a craqué… ils ont passé cette vidéo sur le net mais ça ne reflète pas vraiment l’ensemble de l’entraînement.
Je remercie les équipes qui nous ont accueillis. La réception était au top, comme les joueurs, l’accueil est excellent en France et c’est pourquoi nous aimons revenir.
Nicolas Mas, Patricio Noriega, Andrew Sheridan
La suite en page 2 avec l'interview du capitaine Yuhimaru Mimura.Que retenir de ce stage ?
C’est la seule occasion pour nous de travailler face à des pack si lourds. Nous sommes très fiers c’est la raison pour laquelle nous ne voulons pas céder face aux artilleries lourdes du Top 14. On s’est fait enfoncer quelques fois mais on tient vraiment bien la route.
Au Japon aussi, le capitaine gueule-t-il dans des vestiaires surchauffés qui sentent le camphre ?
Oh non, il y a très peu de préparation mentale dans le vestiaire. On communique peu, et quand je prends la parole j’insiste toujours sur le fait que nous devons avoir le torse droit. Nous devons avancer avec fierté.
Comment as-tu commencé le rugby ?
Je suis issu d’une région où le rugby est très peu connu. J’ai intégré un lycée qui a une grosse culture de ce sport et c’est en toute logique que je me suis inscrit. Le Rugby au Japon a une grande culture universitaire. Il y a un problème structurel, beaucoup d’écoles proposent de jouer au rugby mais les collèges n’en font pas. Ça recommence au lycée. Le fait qu’il n’y ait pas de rugby dans les collèges est un vrai problème.
Les jeunes qui veulent jouer au rugby peuvent aller dans les clubs…
C’est pas si simple. Yamaha, nous sommes champions du Japon mais nous n’avons pas d’équipes U16 ou U18 (pas d’académie de formation). Nous sommes performants chez les tous jeunes par contre. Le rugby japonais a encore du chemin à parcourir….
Les joueurs sont-ils tous professionnels ?
La plupart des joueurs ont un contrat semi-pro, ils sont salariés de Yamaha, détachés auprès de l’équipe de rugby. Je suis moi-même comptable. Seuls les étrangers sont professionnels au club
Ses modèles en flanker : Richie McCaw, Thierry Dusautoir et David Pocock.
Merci à Claude Yoshizawa, président de la CCJT à Toulouse, de vous avoir permis de les rencontrer et surtout pour la traduction.