Lorsque son nom est apparu dans la liste des 74 joueurs suivis par le staff de l'équipe de France, Blair Connor a entrevu une possibilité de rembourser sa dette. « Je n'étais pas au courant. Je n'ai parlé à aucun coach français. Ils m'ont juste mis sur une liste à ma grande surprise. Mais je dois dire que c'est quelque chose dont je suis fier. Etre potentiellement sélectionnable est déjà un réel honneur. » La route vers une première cape chez les Bleus est cependant encore longue, même s'il a prouvé depuis 2010 du côté de Bordeaux-Bègles qu'il avait les qualités et la volonté d'évoluer au plus haut niveau. En effet, l'IRB a décidé d'instaurer des règles strictes pour tous ceux qui aspirent à changer de patrie rugbystique. Un passeport en règle ne suffit pas, il leur faudra également participer à plusieurs étapes du circuit mondial de rugby à 7 qui débute en octobre... en Australie. « Cela ne va pas être facile, mais il y a une petite chance d'y parvenir. Si j'obtiens mon passeport (français), il faudra que je participe à quatre tournois puis aux JO. Mais c'est quelque chose dont j'avais déjà envie », confie le rugbyman surfeur.
Le plus gros problème dans tout ça étant que les clubs concernés, ici le RCT et l'UBB, pourraient avoir quelques réticences à libérer un de leurs meilleurs éléments à quatre reprises en pleine saison de Top 14. Si Toulon n'a pas communiqué sur une éventuelle autorisation de son troisième ligne, élu meilleur joueur européen l'an passé, Bordeaux-Bègles, et notamment son entraîneur Raphaël Ibañez, semblent plutôt favorables à ce que Blair Connor les quitte une fois de temps en temps : « Il m'a dit : « Si tu es prêt et que tu veux jouer pour la France, vas-y. » » Reste à savoir si l'équipe de France de rugby à 7, qui s'apprête à entamer une année difficile de qualification olympique, est prête à lui faire le même accueil qu'à Steffon Armitage. « Steffon n'est pas apte pour l'instant pour jouer à sept mais s'il travaille et s'entraîne avec mon équipe, il peut le faire », a en effet ajouté Pomarel. Si les qualités physiques et de vitesse de ce dernier ne sont plus à démontrer, le feu follet Connor présente également un gabarit qui colle parfaitement aux exigences d'endurance et de rapidité du Seven. Reste à savoir si ces deux hommes vont pouvoir intégrer France 7 cette année et ainsi être éligibles pour le XV de France et participer à la Coupe du monde, où s'ils devront patienter et rater par la même occasion le mondial anglais.