La tendance veut en effet qu'on utilise de plus en plus les centres dans un rôle de perce-muraille, et non plus comme un élément destiné à cadrer puis à donner. De fait, on est désormais en présence de joueur de plus en plus imposants physiquement. Si le rugby est un sport ouvert à tous, les petits gabarits sont de plus en plus rares, surtout à haut niveau, et quel que soit le poste. Un constat également fait par Frédéric Bonnet sur son site "Le rugby en mélée". Pour le montrer, ce dernier s'est intéressé à l’indice de masse corporelle (IMC) - utilisé notamment par les médecins pour déterminer si une personne est en surpoids, voire obèse - des joueurs de première division du championnat français en 1996/1997 (première année de professionnalisme) et en 2015/2016. Il précise cependant :
L’IMC a lui seul ne peut pas évaluer l’explosivité, la vitesse ou la détente des joueurs. Elle n’est donc qu’une indication de la puissance musculaire d’un joueur. Sa formule est simple : poids (kg) / taille au carré (cm). Appliqué aux sportifs en général et aux rugbymen en particulier, il va me permettre de quantifier la masse musculaire des joueurs (les muscles pesant plus lourd que la graisse, il n’est donc plus question de surpoids). Bien entendu, l’IMC ne peut pas quantifier les progrès fait depuis 19 ans en terme de rapport force/vitesse.
Le constat est simple : il y a eu une augmentation de l'IMC, et donc du poids, à chaque poste. Au centre, cela se traduit par une différence moyenne de plus de 12 kilos entre les joueurs alignés en 96/97 et ceux de 2015/2016. À la fin des années 90, Christophe Pomme (Dax) était le centre plus le imposant avec un IMC de 27,9 correspondant à une taille de 1m 80 pour 90 kilos. Aujourd'hui, la plupart des centres dépassent le quintal. Mais comme le montrent les chiffres ci-dessous, les ailiers ont aussi pris de la masse (+2 points d'IMC soit 7 kilos de plus) à l'instar des 3es lignes (+ 8 kg), des talonneurs (+ 9kg) et des piliers (+ 10kg).
Retrouvez l'intégralité de l'excellent travail de Frédéric Bonnet en cliquant ici.