Le 14 juillet dernier, Aginnum naissait. Son but ? Créer un groupe de passionnés du SU Agen qui serait une passerelle entre supporters et les différentes structures du club. Une initiative directement inspirée et étroitement liée aux Aféciounas brivistes. Cependant, le Vice-Président, Michael Parker, cherche à se dissocier à l’expression de “club de socios”. Il argumente : “On essaye d’éviter de parler de socios car ça fait très footballistique et ça pourrait faire peur aux fans de rugby. Même s'il peut arriver qu’on l’utilise afin d’éviter que l’on nous considère comme un groupe de supporters.” Leur volonté étant “d’intégrer le conseil d’administration”, même si le vice-président avoue qu’un projet aussi innovant n’est pas de tout repos. La finalité de ce dernier n’étant pas de vouloir interférer dans la gestion du club. Selon lui, le “modèle économique du rugby n’est pas simple et il est très compliqué de faire bouger les lignes”.
Les Aféciouna et le CA Brive, des coeurs de Coujous
Heureusement pour Aginnum, la direction d’Agen et notamment Jean-François Fonteneau, le président du SU Agen, ont validé le projet. Michael Parker avoue que son statut de partenaire privé du club durant sept ans lui a permis de pouvoir mettre la locomotive en marche plus facilement : “J’ai utilisé mon réseau pour pouvoir proposer notre association au président. J’ai pu le rencontrer pour en discuter en mars 2021.”
L’objectif de la structure, selon un article paru dans le Petit Bleu d’Agen, serait de 400 membres d’ici à la fin de l’année et de 2 000 dans 2-3 ans. Début août, le nombre d'adhérents était d’environ 70 après un mois d’existence. La stratégie est simple selon le vice-président. Elle vise les supporters locaux, mais également les “expatriés” comme les appellent Michael Parker. Il explique cette dynamique : “Moi même, je n’habite pas à Agen. Je vis entre Bordeaux et Toulouse, même si je me rends régulièrement en Lot-et-Garonne, pour assister aux matchs par exemple. Nous cherchons aussi à attirer les supporters expatriés et pour l’instant 50% de nos adhérents se situent en dehors du département.” Mais pour autant, la structure reste ancrée dans les activités locales, le vice-président veut “mettre des actions nouvelles en place. Nous voulons créer un engouement populaire pour les fans et faire en sorte que l’on parle de nous positivement.” Ils aimeraient notamment faire en sorte d’être présent à Bayonne pour l’ouverture du championnat de Pro D2 afin d'accueillir et d’encourager les joueurs en association avec les clubs de supporters d’Agen.
Personne n'en parle, mais Agen a remporté son premier match après 531 jours sans victoireMais avant tout, Michael Parker reste un supporter inconditionnel du SUA. Le club est selon lui l’un des poumons économique et culturel de la ville : “Nous avons plus de 100 ans d’histoire commune avec la ville, le tout avec 8 titres de champions de France. Le nouveau stade devrait également participer à conserver cette relation et cet engouement.” Cet amour du club se traduit aussi par quelques souvenirs forts de la formation lot-et-garonnaise. Le plus beau de tous est la demi-finale du championnat de France en 2002 face au Stade Toulousain, il s’exprime : “C’était un match très intense et physique. Nous n’étions pas favoris et nous avons réalisé l’exploit. On avait réalisé la stratégie parfaite face au jeu du Stade Toulousain. On les empêchait de réaliser des offloads en prenant chaque joueur à deux, un aux jambes et l’autre le prenait au torse.” Pour les souvenirs qui fâchent, il veut éviter de parler de l’année dernière et préfère se focaliser sur la continuité de son plus beau souvenir en évoquant la finale de 2002. Il se rappelle : “La finale face à Biarritz ne doit pas être perdue. On se prend un drop malheureux à la fin des prolongations.”