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Swing Low, Sweet Chariot : entre Sanction et éducation, la RFU a tranché

Après avoir fait polémique à cause de ses origines esclavagistes, la RFU envisageait d'interdire le chant "Swing Low, Sweet Chariot".

Boukercha Oussama 09/10/2020 à 10h07
On entendra encore le chant mythique.
On entendra encore le chant mythique.

En juin dernier, une polémique a fait rage chez nos voisins anglais : le célèbre chant "Swing Low, Sweat Chariot" risquait d'être interdit. La période autour du Black Lives Matter remettait en cause toutes choses et si tout n'a pas abouti, les gens ont eu l'occasion de se poser la question. "Swing Low, Sweet Chariot" était remis en cause après un examen de ses paroles par la Fédération anglaise de rugby (RFU). Entonné depuis 1980 dans les stades, avec les paroles affichées à Twickenham, la RFU souhaitait éventuellement interdire ce chant à cause de ses origines esclavagistes. Ce chant, composé en 1862 par un esclave du nom de Wallace Willis, décrit l'espoir des esclaves de trouver du réconfort dans l'au-delà. Un porte-parole de la RFU s'était même exprimé : "Cette chanson fait partie depuis longtemps de la culture du rugby. Mais elle est chantée par beaucoup de gens qui n’ont pas conscience de ses origines". Le combat de sensibilisation allait être long pour la fédé.

Finalement, elle s'est rétractée. La RFU a déclaré qu'elle n'interdirait pas "Swing Low Sweat Chariot" dans les stades et qu'elle ne sanctionnerait pas ceux qui la chantent. L'instance anglaise sait que ce chant occupe une place importante et de longue date dans le rugby et dans le XV de la rose. Tout de même, de la sensibilisation sera faite pour les supporters aux travers d'événements et via les réseaux sociaux, pour informer sur l'origine même de ce chant. On entendra encore longtemps "Swing low, sweet chariot, Coming for to carry home".

MARCFANXV
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Les yeux d'Emilie ce ne serait pas un peu antiféministe ?
Team Viscères
Team Viscères
Moi ce que j'aimerais bien savoir, c'est si les médias font leur auto-critique sur ce genre de sujet. Parce quand on creuse, quand cette histoire commence avant l'été dans la foulée du mouvement BLM un représentant de la RFU déclare ceci : "Swing Low, Sweet Chariot fait depuis longtemps partie de la culture du rugby et est chanté par de nombreuses personnes qui n'ont pas conscience de ses origines et de sa sensibilité. Nous reconsidérons actuellement son contexte historique et notre rôle dans l'éducation des fans pour qu'ils prennent des décisions en conscience. Nous devons faire plus pour la diversité et sommes déterminés à accélérer le changement et à accroître notre vigilance." Il n'y a en fait aucune mention d'une interdiction, juste une reconnaissance des origines du chant et un projet de sensibilisation. Ce que certains médias reprennent pourtant immédiatement dans des articles avec des titres putaclics du genre "Angleterre : Swing Low, Sweet Chariot bientôt interdit ?" alors que le corps même de l'article n'a aucune source qui va dans ce sens. Et quelques mois après, on vient nous dire "ouf ce ne sera pas supprimé" avec des éléments de langage tels que "la RFU s'est rétractée"... pour se rétracter il aurait déjà fallu qu'elle annonce une interdiction dans un premier temps. En fait les médias se répondent à eux-mêmes sur un sujet qu'ils créent de leur plein gré, et ce faisant alimentent beaucoup de délires volontaires ou involontaires chez les gens. On a la recette simple pour faire gonfler un truc pour le buzz (ou juste pour ne pas être laissé derrière par les autres médias qui eux en parlent). 1/ À la base on a une minorité de gens qui réclament un truc délirant sur les réseaux sociaux (ici l'interdiction du SLSC). 2/ Les médias et/ou les politiciens donnent de la visibilité à ce truc délirant (séries d'articles "le SLSC est-il raciste?" et réactions des politiciens anglais comme BoJo). 3/ Devant l'ampleur prise par la polémique, les gens concernés sont obligés de communiquer une réponse (communiqué de presse de la RFU qui ne mentionne pas d'interdiction). 4/ Les médias et/ou les politiciens reprennent cette réponse en la déformant (les articles citent correctement le communiqué de la RFU mais titrent "le SLSC bientôt interdit?" comme nos amis de l'Épique). 5/ On laisse passer un peu de temps (ici l'été, parce qu'il y avait quand même des vacances) 6/ Après un certain temps on remarque que la polémique n'a débouché sur rien (ce qu'il se serait de toute façon passé si on ne lui avait pas donné de caisse de résonnance). 7/ Les médias refont une série d'article expliquant qu'on a échappé à un drame qui n'a pourtant existé que dans leur tête (ici "ouf, ce ne sera finalement pas interdit" alors que l'interdiction n'avait pourtant pas été envisagée par les intéressés). 8/ Tout au long de l'histoire on a cristallisé le débat sur des positions extrêmes ("oui c'est raciste" ou "interdire serait stupide" alors que personne n'a parlé réellement de l'interdire) et sur des raisonnements vides de sens (avec le sophisme de la porte ouverte en premier lieu, à base de "si on interdit ça alors demain on va interdire..." suivi d'un truc imaginaire mais bien choquant) 9/ Au passage on a réduit la seule chose concrète à l'invisibilité ou une pauvre ligne isolée dans un pavé (ici les origines du chant et le projet de sensibilisation, qui passent des kilomètres après la fausse polémique alors que c'était la seule chose à la fois concrète et sensée depuis le début).
Rchyères
Rchyères
encore heureux
Amis à Laporte
Amis à Laporte
Rugby lives matter...
LaGuiguille
LaGuiguille
prochaine etape, ils vont reflechir a interdire aux spectateurs de supporter une equipe sous pretexte que c'est pas egalitaire
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