Galthié choqué par la violence des propos
Dans cette interview, le technicien avoue avoir été marqué par ces évènements, mais aussi par la manière dont cela a été orchestré : « Je savais que ce genre de choses pouvait m'arriver, mais pas avec cette méthode, ni avec cette communication violente. » Des entraîneurs de Top 14 « dégagés » alors que l'équipe est à la 6e place, il n'avait jamais vu ça. Déçu de ne pas avoir pu dire au revoir aux joueurs ainsi qu'au reste du staff de manière convenable suite à sa mise à pied brutale, il a ensuite été choqué par la façon dont le président montpelliérain l'a présenté aux yeux de la presse : « C'était très dégradant. Après la victoire contre Toulouse (23-20), il m'a dit quelque chose comme : "Je vais vous sortir, je vais vous faire mal". Je ne pensais pas qu'on pouvait effacer 10 années de performance en tant qu'entraîneur. Je me disais que les médias ne pouvaient pas être dupes. Mais quand j'ai lu certains articles, je me suis dit qu'il avait gagné. » En janvier dernier, Mohed Altrad n'avait en effet pas été tendre avec son employé au sortir d'un entretien où il lui avait présenté dans un document de 8 pages tout ce qu'il lui reprochait.
Comme souvent dans le monde du rugby, Galthié pensait que les choses allaient se régler en interne. Mais le dirigeant du club héraultais ne semblait pas partager le même point de vue. L'ancien international avait sa méthode : « Il y a ceux qui attaquent les joueurs en frontal, et ceux qui se remettent en question. J'ai choisi la deuxième option », préférant ainsi dire que son message ne semblait plus passer au sortir de la défaite 10-25 contre Brive en novembre, plutôt que d'attaquer les joueurs. Altrad avait ce jour-là choisi de pointer leur défaillance en leur demandant de se lever les uns après les autres pour dire : « "Je suis mauvais, je vais m'améliorer." C'est son équipe. Mais je perdais la main. Mon discours était noyé. »
« J'ai basculé. Elle est finie cette histoire »
Quand il a lu le rapport de son président, il a « halluciné » : « Je lui parlé du sportif. Je lui ai expliqué pourquoi on avait ces résultats (7 défaites de rang). Il m'a dit que ce n'était pas le sujet. » Une fois de plus, c'est sa méthodologie qui avait été pointée du doigt et notamment le fait qu'il ait dit avant la rencontre contre Bath en Coupe d'Europe que son équipe n'allait pas gagner. « Combien d'entraîneurs le disent, avant un match, pour ne pas énerver l'équipe d'en face ! » Quand on lui reproche d'avoir humilié certains joueurs, Galthié avance ses « exigences » et évoque la façon dont certains rugbymen parlent de Vern Cotter ou de Bernard Laporte. « Mais c'est normal ça ! » Après être passé dans le tambour d'une machine à laver, en référence à ce qu'il a subi ces derniers mois, il indique avoir « basculé. Elle est finie cette histoire. » Il veut désormais en écrire une nouvelle dans un autre club, en France ou à l'étranger, ou pourquoi pas en venant en aide aux Bleus.