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TOP 14. 82.000€, ''préjudice d'image'', pourquoi la justice condamne l'Aviron Bayonnais ?

Licencié pour son comportement hors‑terrain, Battut remporte son bras de fer judiciaire face à l'Aviron Bayonnais.

Jules Pineau 17/07/2025 à 17h20
Deux ans après une altercation en clinique, c’est désormais officiel : le licenciement de Battut est jugé injustifié. crédit photo : aviron bayonnais
Deux ans après une altercation en clinique, c’est désormais officiel : le licenciement de Battut est jugé injustifié. crédit photo : aviron bayonnais

Le 16 décembre 2022, l’Aviron Bayonnais prononce la rupture immédiate du contrat d’Antoine Battut, alors entraîneur de la touche, invoquant un « préjudice d’image » suite à son altercation avec un infirmier à la clinique Aguilera de Biarritz.

Le club estime alors que la réputation de l’entité basque en souffrirait après les faits, survenus fin août 2022.

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Battut condamné pour les faits

Battut, ancien troisième ligne passé par Toulouse, Montauban, le Racing 92, Montpellier et Bayonne, est reconnu coupable de « violence aggravée » en septembre 2023 : 6 mois de prison avec sursis et 3 000 € d’amende. Malgré cela, le conseil des prud’hommes de Bayonne estime en juillet 2025 que les griefs du club ne suffisent pas.

L’instance rappelle l’absence d’antécédents et son professionnalisme reconnu, jugés trop légers pour justifier un licenciement disciplinaire.

82 000 € sur la table

Le verdict est sans appel : le licenciement est déclaré « injustifié ». Bayonne est condamné à verser au total 82 000 €, dont 51 000 € au titre des dommages‑intérêts, 24 000 € pour les heures supplémentaires et congés non pris, et 7 000 € pour « exécution déloyale du contrat ».

Aujourd’hui dans le staff de Montpellier, Battut peut souffler. À 40 ans, le Toulousain vit un vrai soulagement. Le verdict pourrait aussi influer sur la gestion future des cas extra‑sportifs dans le Top 14, la réputation du club ne suffit pas à justifier un licenciement.

Quelle suite pour Bayonne ?

Le club basque dispose d’un mois pour faire appel. En pleine mutation sportive et institutionnelle, cette gifle juridique tombe mal. Elle vient forcément entacher la préparation de la prochaine saison, qui ne démarre pas idéalement. Grégory Patat et Laurent Travers devront vite recentrer les débats sur le terrain.

Revahn
Revahn
"Aujourd’hui dans le staff de Montpellier, Battut peut souffler"
Pianto
Pianto
Peut-on virer quelqu'un de son boulot quand il est condamné pour un acte de violence dans sa vie privée ? Le tribunal des prudhommes dit non. Je suis assez d'accord avec lui. Le tribunal étudie l'acte et par rapport au droit donne une sanction. Cette sanction est nécessaire et suffisante. La société civile n'a pas de légitimité à donner une sanction supplémentaire. Certains disent que des gens peuvent se sentir mal à l'aise de travailler avec un mec violent. Je comprends, mais on parle bien du milieu du rugby là ? Par ailleurs, j'ai connu une situation de violences conjugales pour laquelle la victime a déposé une main courante et a quitté le domicile commun. Le club de rugby du mec violent lui a dit de dégager. Et j'ai trouvé ça normal et moral, pour la sécurité de l'ex qui allait continuer à vivre dans cette ville au moins jusqu'à la fin de son contrat de travail. Dans le cas de Patat, je suppose qu'il n'avait pas une haine contre ce mec des urgences en particulier et que le mec ne craint rien sur la durée. Au-delà du cas de Patat, je pense que quelqu'un qui a commis une infraction a plus de chances de se comporter mieux s'il maintient des conditions sociales que si on le met à l'écart de la société.
Cyclotherapon
Cyclotherapon
Cette décision illustre a mon avis les dérives de la culture du travail en France. Que l'on considere que les employés doivent être protégés de licenciements arbitraires, cela ne me choque pas. En revanche, tout comme la liberté des uns s'arrete la ou commence celle d'autrui, la protection des uns devrait a mon avis s'arreter la ou commence celle des autres. N'ayant pas acces au dossier ni assisté au jugement, je ne veux pas être trop définitif, mais enfin pour être condamné a 6 mois avec sursis le tribunal a du juger que c'était tout de meme une agression d'une certaine violence. Pourquoi mettre la protection du "pauvre" employé Antoine Battut au-dessus de celle du personnel médical et éventuellement du personnel du club qui pourrait être mal a l'aise de cotoyer un homme violent? Alors certes ce qu'il a fait ne mérite pas le bucher non plus, mais enfin un licenciement ce n'est pas non plus une sanction rédhibitoire, la preuve il a retrouvé un emploi semble-t-il assez facilement. Pour moi entre la difficulté de la preuve et cette mentalité excessivement protectrice envers les employés, on en arrive a des comportements odieux a tous les étages qui pourrissent la vie des gens qui font l'effort d'avoir un comportement correct... Ces derniers ne méritent-ils pas d'être aussi protégés? Ou est-ce que l'on considere qu'être civil c'est être couil\*on? Je peux entendre que ce n'est pas le débat puisque l'argument du club était l'impact sur sa réputation. Sur ce point cependant, pour avoir vu la réaction de mes proches qui vivent dans la région a cette affaire, je peux affirmer qu'il y a bien eu un impact. Mais surtout, si le club a utilisé cet argument c'est probablement que c'était le seul valable juridiquement (a moins que le club n'ait de mauvais avocats), et cela en soi me dérange. Je ne suis pas d'accord avec l'argument que si c'est un délit commis en dehors du boulot, l'employeur ne peut pas en tenir compte. Il me semblerait plus juste qu'une entreprise, au nom de la protection des autres employés, puisse décider de se séparer d'un employé ayant commis un acte de violence ou autre délit grave, meme si ce n'était pas dans le cadre de ses fonctions. Cela n'empeche pas le droit a une seconde chance, mais il faut deja que la sanction initiale soit suffisamment lourde pour influer sur le comportement, a la fois du coupable mais aussi des autres. En l'occurrence, au final 3.000€ comme seule sanction concrete pour une agression physique, cela me semble léger et peu dissuasif. Apres faut pas venir pleurer qu'il y ait des environnements de travail pourris, que ce soit dans le rugby ou plus généralement.
Jak3192
Jak3192
Intéressant ce fait divers rugbystique... En 2 points: 1. Les prud'hommes ont.donc jugé qu'un comportement inadéquat et répréhensible par la loi dans le cadre d'une affaire plutôt privée n'était pas un motif de licenciement. Donc cette jurisprudence est peut-être à terme, amusante. Quand je pense notamment à ces gars qui ... torgnolent leur nanas, jouent à "Street fighter" après une soirée beuverie (d'après match, d'entraînement ?) cette jurisprudence, comme mentionnée dans l'article, peut ouvrir des portes ... intéressantes pour les vilains banis. 🤔 L'éternelle question de la loi et la morale 😅 2. Le "bani" en question a trouvé un point de chute à Montpellier. Surpris que personne, dans les quelques posts ci dessous, ne tergiverse à ce propos. Et j'en suis content. Mohed, une fois de plus, donne toute la force à notre société Judeo Chretienne, basé sur le pardon et la rédemption. 😄 Le MHR ? La maison de la rédemption. Merci Mohed 👍 Et il n'y a aucun 2nd degré dans ce post 😊
Ronnie64
Ronnie64
je fais un constat c'est tout. A mon humble avis le licenciement était la moindre des choses.
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