C'est désormais acté, Gaël Fickou, 3/4 centre du XV de France et du Stade Français rejoindra à compter de la saison prochaine le Racing 92. Ce dernier pourrait être rejoint par le deuxième ligne argentin des soldats roses Marcos Kremer, qui selon les informations de Rugbyrama a rencontré les dirigeants du club banlieusard. Mais un transfert du Puma semble presque impossible, ce dernier étant sous contrat jusqu'en 2023 avec le club de la capitale. Mais sait-on jamais. Les dirigeants parisiens ont d'ailleurs fait savoir que s'il devait y avoir des négociations, ce serait pour réévaluer le salaire du joueur à la hauteur de ses performances sur le rectangle vert, lui devenu un élément incontournable dans les travées de Jean Bouin.
Top 14. TRANSFERTS. Gaël Fickou file au Racing pour un contrat en béton !Cependant, ces départs chez le voisin francilien et rival ne sont pourtant pas rares. Car malgré cette inimitié entre les deux clubs phares d'Île-de-France, pléthore de joueurs ont délaissé la tunique rose pour celle blanche et bleu ciel, avant parfois de revenir. On pense notamment à Agustin Pichot qui avait quitté le Stade Français pour le Racing 92 alors en Pro D2 avant de terminer sa carrière au sein du club de la capitale. Ou à David Auradou qui avait suivi le même trajet que son compère argentin. Une saison au Racing à Colombes après onze ans de bons et loyaux services sous les couleurs du Stade Français, avant une fin de carrière dans son club de coeur. Intéressons-nous donc de plus près à ces joueurs qui rayonnaient à Jean Bouin, avant de déménager chez le voisin. Nous prendrons en compte seulement la période où le Racing est remonté dans l'élite, soit lors de l'exercice 2009-2010 jusqu'à aujourd'hui.
Jérôme Fillol
Jérôme Fillol reste l'un des exemples les plus parlants. Arrivé au Stade Français en 2002, le demi de mêlée rejoint l'USAP l'année suivante avant de retourner dans la capitale en 2004. Là, il va y passer quatre saisons, décrocher un bouclier de Brennus en 2007, mais surtout entrer dans le cœur des supporters stadistes lors de cette demi-finale face au Stade Toulousain en 2005. À Bordeaux, dans la dramaturgie la plus totale, il assène une cuillère victorieuse à Florian Fritz qui, bien servi par Heymans, filait d'une course rageuse marquer un essai assassin dans les dernières secondes de la rencontre. Le centre toulousain échappe le ballon et Fillol endosse le costume de sauveur. En 2008, il rejoint donc le Racing 92 alors en Pro D2 mais connaît la montée à l'issue de sa première saison dans les Hauts-de-Seine (ce pourquoi il intègre cette liste). Ce choix, c'est surtout celui du coeur et des raisons familiales, son grand-père ayant joué au Racing comme l'expliquait Fillol à son arrivée : ''Il y a un côté sentimental. Mon grand-père a porté en son temps le maillot et jouer avec le même maillot que lui et remonter en Top 14, cela était un double challenge pour moi, et je l'ai pris.'' Après trois saisons sous les couleurs franciliennes, il retourne au Stade Français. Fillol y terminera sa carrière en 2015 avec qui il sera sacré champion de France. En tout, c'est 9 saisons passées au sein de la formation chère à Max Guazzini.
Julien Saubade
Ce nom vous avait peut-être échappé. Pourtant, Julien Saubade a longtemps été l'une des figures de proue du championnat de France. Le natif du Pays basque rejoint la capitale en 2005. Ailier supersonique aux appuis vifs, il s'impose dans l'effectif parisien avec qui il est champion de France en 2007. Il est surtout l'un des sérials marqueurs du Top 16 et martyrise les défenses adverses. Il inscrit en quatre saisons 30 essais sous le maillot rose et rejoint le Racing 92 tout juste promu à l'intersaison 2009. Là aussi, il apporte au club francilien toutes les qualités qu'on lui connaît, dispute la Coupe d'Europe et des phases finales de Top 14. En 2013, son contrat n'est pas renouvelé après une sérieuse blessure au genou intervenue en novembre 2012. Il tire une croix sur le rugby à XV pour s'engager avec France 7. En 2015, pour terminer sa carrière, Saubade retourne à ses premiers amours, le XV et le Pays basque en s'engageant du côté d'Anglet.
Juan Martin Hernandez
Comment évoquer ces joueurs passés par les deux clubs sans parler de Juan Martin Hernandez. Que l'on soit ou non supporter du Stade Français, aucun ne pouvait être insensible à la classe d' ''El Mago''. Véritable magicien du rugby dont il tient son surnom, joueur élégant comme touché par la grace, Hernandez débarque en France sur la pointe des pieds aux prémices de l'été 2003. Avant d'en repartir six ans plus tard, en légende ou presque. Le petit génie du rugby argentin s'épanouit dans un premier temps à l'arrière du club parisien. Il connaît notamment la détresse des deux finales perdues en 2005, celle de H Cup face à Toulouse puis contre Biarritz lors de l'épilogue du Top 16. Peu à peu, Juan Martin Hernandez deviendra l'un des éléments incontournables de l'équipe et délaissera son poste d'arrière celui d'ouvreur.
Son année 2007 est exceptionnelle. Sacré champion de France avec le Stade Français, il porte les Pumas lors de la Coupe du Monde en France jusqu'à une historique troisième place et forme avec Agustin Pichot, une charnière emblématique. Pour certains, il était le meilleur joueur du monde à cette période. Il quitte cependant la capitale en 2009 pour tenter l'expérience en Super Rugby, avec les Natal Sharks. Il rejoint le Racing 92 en 2010 mais n'y aura pas le rendement qu'il avait au Stade Français. Il n'en reste pas moins un joueur d'exception capable de faire basculer des matchs, mais est alors miné par les blessures. Après quatre ans de bons et loyaux services, il s'engage du côté de Toulon avant de regagner l'Argentine et la franchise des Jaguares. En sélection, il dispute notamment trois Coupes du monde et raccroche les crampons en 2018, à la suite d'une énième blessure.
Dimitri Szarzewski
Son départ au Racing aura suscité beaucoup de controverses. Car déménager chez le voisin après être devenu l'un des symboles du club parisien aura sûrement fait mal aux supporters. En sept ans au Stade Français ''le Tsar'' a tout connu. L'enfant de Béziers fait le grand saut en 2005 pour quitter son Hérault natal et les bords de la Méditerranée et rejoindre l'Île-de-France et la Seine. Champion de France en 2007, il connaîtra les années fastes du club. Avant de faire partie de la lente descente de l'équipe dans le ventre mou championnat. Ceci combiné à l'ascension du voisin banlieusard font que le talonneur décide de rejoindre en 2012 le Racing 92. Là-bas en sept saisons, il s'installe comme l'un des éléments incontournable. Toujours appelé dans le groupe France, Szarzewski devient même capitaine de la formation francilienne avec qui il est sacré champion de France en 2016 à l'issue d'une finale mémorable contre Toulon. Il connaît également des défaites malheureuses en finale de Coupe d'Europe. Il raccroche les crampons en 2019, mais reste au sein du club ciel et blanc. Il devient entraîneur des espoirs et est désormais depuis l'été dernier, chargé de la défense de l'équipe première.
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