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Top 14. Freiner le Stade Toulousain ou préserver la compétitivité ? Le dilemme du salary cap

Lors d'une réunion à Lyon entre les présidents de Top 14 et ProD2, la question du salary cap a été soulevée, laissant penser que le Stade Toulousain est dans le viseur de ses concurrents.

Jules Pineau 18/12/2024 à 11h00
Didier Lacroix veut conserver les "crédits de salary cap". crédit photo : Stade Toulousain
Didier Lacroix veut conserver les "crédits de salary cap". crédit photo : Stade Toulousain

Ce mardi matin à Lyon, les trente présidents des clubs professionnels se sont réunis pour discuter de l’avenir du salary cap dans le rugby français. Officiellement, l’ordre du jour portait sur une potentielle réduction du plafond salarial fixé à 10,7 millions d’euros (hors crédits). Mais très vite, les débats ont tourné autour des fameux "crédits salary cap" accordés aux clubs comptant des internationaux, notamment ceux listés comme "premium" par Fabien Galthié.

Toulouse dans le viseur ?

Selon Rugbyrama, l’un des points centraux de la discussion a été soulevé par Jacky Lorenzetti, président du Racing 92. Ce dernier a mis en avant ce qu’il considère comme une anomalie : "La masse salariale de Toulouse s’élève à près de 13 millions d’euros grâce aux crédits pour internationaux, soit 30 % de plus que la majorité des clubs." Une différence qui, selon lui, fausse la compétitivité du championnat et entretient l’hégémonie des Rouge et Noir.

Pour rappel, ces crédits permettent aux clubs de dépasser le plafond salarial à hauteur de 180 000 euros par international. Un avantage destiné à compenser les absences de ces joueurs durant les doublons, mais qui, selon certains présidents, renforce les écarts entre les formations.

Pour ou contre un plafonnement ?

Si plusieurs présidents, dont ceux de Pau, Lyon et Bayonne, soutiennent l’idée de plafonner ces crédits au-delà de six internationaux, d’autres, comme Didier Lacroix (Toulouse) ou Vincent Merling (La Rochelle), s’y opposent. Lacroix, dans une lettre adressée aux participants avant la réunion, a défendu ces aménagements : "Ces crédits atténuent l’impact des doublons. S’ils sont plafonnés, il faudrait aussi limiter le nombre d’internationaux par club."

Le spectre de l’Angleterre et la compétitivité internationale

Jacky Lorenzetti a également tiré la sonnette d’alarme en évoquant les faillites successives des clubs anglais comme les Wasps ou les London Irish, toujours selon Rugbyrama : "Aller trop loin dans la rémunération des joueurs peut avoir des conséquences désastreuses." Un argument qui a trouvé écho chez plusieurs présidents, même si d’autres craignent qu’une baisse drastique du salary cap n’affaiblisse le Top 14 face à des marchés émergents comme le Japon.

Un savoir-faire toulousain reconnu malgré tout

En conclusion, un président a rappelé : "Avant de stigmatiser Toulouse, il faut reconnaître leur savoir-faire en matière de formation et de recrutement. Dupont à Castres, Mauvaka en Nouvelle-Calédonie, Meafou en Australie : pourquoi les autres clubs ne les ont-ils pas repérés avant ?"

Le comité directeur de la Ligue Nationale de Rugby doit statuer dans les prochains jours. Si le salary cap semble rester fixé à 10,7 millions d’euros jusqu’en 2027, un remaniement des crédits pour internationaux est clairement sur la table.

ErneSTina la Carniceria Tolosana
ErneSTina la Carniceria Tolosana
Alors, Jacky en a déjà assez de sortir le chéquier ?
Cyclotherapon
Cyclotherapon
C'est tres francais (mais pas exclusivement bien sur) cette tentation du nivellement par le bas. Personnellement je prefere viser le nivellement par le haut et voir en Toulouse une locomotive et un modele a suivre. Cela n'exclut pas des ajustements, mais ceux-ci ne doivent pas avoir pour but de "rabaisser" ceux qui gagnent.
math1907
math1907
Avant de toucher au SC, j'aimerais voir appliquer quelques règles : \_ déjà redéfinir très clairement qui est le club formateur d'un joueur ! J'ai le sentiment que beaucoup de clubs s'approprient le travail de clubs plus modestes, en prétendants avoir fait le boulot en 1 ou 2 saisons avec Les espoirs! Pour moi il faudrait que le joueur pour qu'il soit considéré comme formé au club ait: - passé 4 à 5 ans au club et son cdf - que pendant cette période il ne soit pas arrivé avec un contrat espoir, juste pour satisfaire aux réglementations sur la constitution d'un effectif et soit parallèlement un joueur ordinaire au milieu des pros, à jouer très régulièrement. \_ partant de cette redéfinition de ce qu'est un joueur formé au club, alors on pourrait purement et simplement exclure du calcul du SC ces joueurs (j'exclu de cette possibilité les joueurs revenant d'un ou plusieurs contrats ailleurs !), et donc offrir plus de latitude à un club pour conserver des joueurs maison lorsqu'ils font le plus envie aux gros! \_ Pour chaque international, identifiés formé dans un club de PROD2 ou au-delà vers Les plus bas niveaux la FFR devrait verser une prime à la 1er sélection, puis une chaque saisons où ce joueurs serait sélectionné à ce club formateur et plus ou moins importante en fonction du nombre de sélection. \_ un joueur devenant international après son recrutement par un club de top14, ne pourrait faire bénéficier son nouveau club du crédit SC, uniquement si il obtient sa 1ère sélection après 2 saisons dans ce club ! Sans quoi c'est le travail du club précèdent qui serait spolié ! Et dans le même temps, si son club précédent est un club du top14, c'est ce dernier qui devrait bénéficier du crédit SC pour compenser la perte d'un joueur majeur, pendant 2 saisons (durée d'un petit contrat), à la condition que son ancien joueur soit sélectionné dès sa 1ère saison dans son nouveaux club. Si sélection durant la seconde saison, personne ne bénéficie du crédit SC. \_ un international non formé au club et ne satisfaisant pas au pt précèdent ne pourrait pas faire bénéficier d'un crédit au SC. \_ un international non JIFF et Donc non formé par nos clubs ne pourrait pas faire bénéficier du crédit au SC. \_ dans le même temps la FFR devrait se mettre à la recherche d'un partenaire, possiblement moins important que le sponsor maillot et/ou affichés parmis Les 4 ou 5 traditionnels, mais dont la participation aurait pour seul but, non moins essentiel, de compenser financièrement les clubs impactés par chaques sélection et l'impossibilité d'avoir leurs joueurs à disposition en top14. \_ je rajouterais des règles sur les transferts : - impossibilité pour les clubs de top14 de recruter aux niveaux inférieurs et entre eux des joueurs en fin de contrat, sans indemnisation ! Sauf déclarations officielle du club de vouloir libérer son joueur. Dans le cas d'un tel recrutement, il faudrait fixer une indemnité plancher assurant aux clubs les plus modestes une rentrée d'argent ! Tout le monde aime parler d'économie réelle, or la formation de joueur ou leurs entraînement et les faire progresser après les avoirs accueilli c'est le vrai travail des clubs qui mérite rémunération si ce joueur intéresse un concurrent ! Donc ça fait partie de l'économie réelle du rugby! - le recrutement par un club de top14 ou PROD2, à un club d'un de ses joueurs avec le statut formé au club, devrait impliquer une indemnité plancher plus importante, et non négligeable. Les petits clubs armateurs non moins formateurs doivent pouvoir être rémunérés à la hauteur de leur travail, souvent pour survivre ! - le recrutement d'un joueur international français en activité (ayant eu Une sélection dans la saison), en fin de contrat serait assujetti à une indemnité plancher évidemment supérieure et la encore de nature à offrir une vraie compensation à son club. Si en plus il s'agit d'un joueur formé au club il va de soit qu'on rajoute les indemnités déjà existantes et en vigueurs (je ne propose pas un simple remplacement). Avec ces quelques règles, il me semble que l'on peut imaginer : - protéger les clubs Les plus modestes mais formateurs - inciter les clubs les plus riches à investir dans la formation. La vrai, et pas principalement le recrutement chez les reichels et espoirs ! - limiter la course au recrutements d'internationaux français formés par Les concurrents. - limiter la courses aux recrutements tout cours - limiter un écart du au crédit sur le SC pour chaque internationaux qui n'est pas forcément toujours justifié. - le tout sans foutre le souk dans les clubs en diminuant ou augmentant le plafond du SC ! J'oublie sans doute des options qui seraient également intéressantes tout comme il faudrait très certainement affiner la proposition statuant sur la définition d'un joueur formé au club. Mais quoiqu'il en soit avant de modifier le SC, il me semble qu'on a bien d'autres règles à réfléchir et proposer dans ce cadre.
Pianto
Pianto
les compensations sont une erreur, effectivement. ... mais une erreur qui vient en compenser une autre : les doublons (vrais et faux). La meilleure solution serait d'enlever ces compensations ainsi que les doublons. A ce moment là, il faut diminuer le nombre de matchs, c'est à dire les recettes des clubs. Certes pour le SF, c'est pas grand chose, vu que leur stade est vide mais pour l'UBB, ce serait nettement plus embêtant. Cependant c'est la seule solution juste. Elle se programme sur du moyen terme pour que les contrats des joueurs soient adaptés, il faut quelque chose comme 5 ans. Le stade toulousain par exemple a fait jouer une soixantaine de joueurs l'an dernier. Sans doublons, il n'aurait pas besoin d'autant de contrats, on ne peut pas changer ça du jour au lendemain. Deuxième problème, moins de matchs signifie deux possibilités : - soit moins d'équipes dans l'élite (solution la plus logique mais pour laquelle ni les clubs de milieu et bas de tableau, ni les clubs de prod2 ne voteront, et ce sont tous les clubs pros qui doivent voter). Ca n'arrivera donc jamais sauf faillites en série. - soit un système complexe avec des poules qui n'est pas satisfaisant mais qui donnerait autant ou plus de places dans l'élite pour moins de matchs. C'est à mon avis, la moins mauvaise solution (même si elle reste mauvaise) possible (vu que moins de clubs, ça n'arrivera jamais). On rappelle aussi que moins de matchs c'est la solution logique au problème des compensations financières mais c'est aussi une option qui me parait indispensable pour la santé des joueurs. Parce que les prési, ils évitent bien ce sujet... L'an passé, non seulement le ST bénéficie de crédits de salary cap qui lui permettent de recruter pour compenser ces 25 internationaux mais en plus, quand ils sont là, le club peut se permettre (grâce à la profondeur de son effectif mais aussi et surtout grâce à ses résultats) de les mettre au repos de temps en temps. On a vu la différence physique en fin d'année par rapport à l'UBB. Lorenzetti peut chouiner autant qu'il veut, oui, le ST est favorisé par ce système. Mais c'est parce que c'est le club le mieux structuré, avec le meilleur centre de formation donc qui à besoin de moins de recrues, qui a le plus d'internationaux et donc le plus de possibilités de recevoir des compensations pour étoffer son effectif donc de faire souffler ses meilleurs joueurs. Mais qu'il ,ne se leurre pas. Quel que soit le système, il favorise toujours celui qui a la meilleure structure et qui est le plus gros. Parce que c'est celui qui aura le plus de possibilités de s'adapter. C'est toujours comme ça. Donc pour résumer, le ST est effectivement favorisé par le système. Mais le problème ce n'est pas le système, c'est la performance. Tous les systèmes favorisent les performants (même les systèmes américains en ligue fermée avec une draft). Si le racing (par exemple) n'est pas favorisé ben... c'est qu'il n'est pas performant dans son fonctionnement. Changer de système ne modifiera pas l'absence (relative) de talents venant de la formation, l'absence de public pour générer de la rentabilité, les mauvais choix de recrutement.
CanisRufus
CanisRufus
Je suis un peu surpris... ce n'est pas le ST qui est réputé surpayer des stars, et c'est même plutôt celui qui crie aux Loups (cf Kolisi, Farrell, Sexton...) avec des résultats très mitigés et c'est peu de le dire... donc le problème est peut-etre plus comment gérer son argent plutôt que le montant en lui-même ? Et plus il y a de doublons et plus il y a d'internationaux sélectionnés, plus il faut d'autres joueurs disponibles à ces moments là, qui sont par contre payés toute l'année... Donc la masse salariale augmente mécaniquement... Ca ne me choque pas qu'il y ait un aménagement pour les clubs qui fournissent des internationaux. Au final, la solution, ça serait d'enfin arrêter les doublons et le sujet serait clos. Mais combien de clubs sont prêts a réduire le nombre de match, source de recettes ?
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