L'Union Bordeaux-Bègles s'est brillamment imposée ce dimanche soir, en barrages de Top 14. Les Girondins ont pris l'ascendant sur le Racing 92 en seconde période (36-16), et peuvent désormais se tourner vers la prochaine échéance, à savoir une demi-finale face à Montpellier. Et même si tous les voyants sont au vert actuellement, force est de constater que l'UBB marche sur des œufs et qu'un simple accroc en interne pourrait faire imploser un groupe sous tension. Car, c'est bien de cela que tout le monde parle actuellement. Ces derniers temps, Christophe Urios s'est permis de critiquer ses cadres, Cameron Woki et Matthieu Jalibert, lesquels, n'ont pas caché leur agacement suite à la sortie de leur manager. Jalibert, a par exemple affirmé que le groupe ''ne jouait pas pour Christophe (Urios NDLR)'', alors que Woki y est allé d'une célébration, on ne peut plus explicite, plaçant son index sur la bouche. Ce à quoi n'a pas manqué de rétorquer Urios, assurant qu'il était le seul patron aux commandes. Une guerre d'égo et un management qui pose question, à moins d'une semaine d'une demie décisive. Alors Christophe Urios joue-t-il avec le feu ?
''J’ai froissé les joueurs et j’ai pris un risque. C’était ciblé évidemment, mais ça, c’est la vie. Ma crainte, c’était de savoir si on allait se remobiliser. Mais je crois qu’il fallait le faire. Je me suis le vestiaire mis à dos. C’est la première fois que ça m’arrive : tous contre moi pour aller à la guerre [...] Je n’ai jamais eu à coacher un groupe comme ça''. Ces mots ? Ce sont ceux de Christophe Urios au sortir de la victoire contre le Racing, en conférence de presse. Une stratégie à double tranchant, qui peut permettre à une équipe de se transcender, ou qui peut a contrario, diviser. Force est de constater que cela a plutôt eu un effet bénéfique, Jalibert et Woki sortant chacun une prestation XXL face aux Franciliens. Mais cette méthode peut-elle tenir à long terme ? Rien n'est moins sûr. Une chose est en tout cas certaine. Christophe Urios, champion de France avec Castres en 2018, connaît les secrets pour décrocher le Bouclier de Brennus. Et piquer dans leurs orgueils ses joueurs clés, afin de tirer leur quintessence rugbystique, peut permettre à ce groupe d'être champion. Dans le passé, il n'est pas rare que des équipes se soient resserrées, pour ne faire qu'un face à leur encadrement, pour finalement aller glaner un titre. En réalité, tout cet abattage médiatique, semble être une stratégie bien élaborée par le coach girondin, afin de mettre ses joueurs face à leurs responsabilités, quitte à se mettre, lui-même, en porte-à-faux.
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Alors certes, cette méthode peut avoir ses effets positifs à court terme. Mais peut-elle s'avérer bénéfique sur plusieurs années ? Difficile de répondre par l'affirmative. Cette sorte de mission commando, comprenez ''seul contre tous'', peut être efficace dans une telle situation, où il reste au maximum deux matchs et un titre à aller chercher. Mais sur l'ensemble d'une saison, cela semble impossible. Quoi qu'il en soit, l'UBB compte dans ses rangs des hommes de caractère. Une qualité plus qu'un défaut, vous en conviendrez. Mais à la fin de saison, il semble impératif que toutes les parties aient une franche discussion, afin de repartir du bon pied. Car ne soyons pas dupes. Une saison entière avec de telles guerres d'ego semble courue à la catastrophe. Dans le cas contraire, Christophe Urios, l'a déjà annoncé : ''Si ça ne va pas, je partirai de Bordeaux''.
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