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Avalanche de blessures lors du Boxing Day : coïncidence ou conséquences ?

Lors du Boxing Day de ce dimanche, de nombreuses blessures musculaires et articulaires ont été observées en Top 14. Est-ce en lien avec la période des fêtes ?

Theo Fondacci 28/12/2020 à 19h00
Mathieu Bastareaud est sorti en boitant bas face à Brive. Sa saison est terminée.
Mathieu Bastareaud est sorti en boitant bas face à Brive. Sa saison est terminée.

Vous avez remarqué ? On ne sait pas si c’est l’effet visuel lié à la condensation de toutes les rencontres lors du dimanche de Boxing Day ou une réelle tendance, mais il semblerait que les blessures aient été fort nombreuses, ce 27 décembre. C’est vrai, même si aucun garçon laissé sur le carreau ne fut à déclarer lors du pourtant très rugueux La Rochelle - Montpellier, on fut ensuite stupéfait devant les 3 grosses blessures en quelques minutes seulement lors de Brive - Lyon. Autour du quart d’heure de jeu, Wisniewski voyait sa cheville partir en porte-à-faux, Bastareaud son genou dans la boîte à gants et Laranjeira une belle déchirure derrière la cuisse. Au moins plusieurs semaines d’absence pour les deux trois-quarts, fin de saison pour le numéro 8.

À Amédée-Domenech, on aurait pu parler de simple malchance ou d’enchaînement trop important pour le buteur briviste, qui venait d’être scintillant juste 4 jours plus tôt sur la pelouse de Castres, certes. Mais les Lyonnais, eux, n’avaient pas joué depuis deux semaines après leur match annulé face à Glasgow le week-end passé pour des cas de Covid dans les rangs écossais. D'autant que la moyenne de rencontres jouées par les clubs hexagonaux s'élève seulement à à peine 12 matchs toutes compétititions confondues cette année faute de Covid, quand elle oscille d'habitude entre 17 et 19 ! 

Aussi, les pépins physiques ont été multiples ailleurs également et furent souvent plus musculaires que ligamentaires d’ailleurs. En mettant de côté Romain Ntamack (double-fracture de la mâchoire), on pourrait ainsi citer le Bordelais Yoram Moefana, dont la cuisse ne lui a pas permis de terminer la rencontre contre Toulouse, Ramiro Moyano, touché lui à la cheville dès l’échauffement contre Clermont, ou Paul Jedrasiak touché à un mollet ce dimanche aussi. Et on en passe. De même que de nombreux joueurs plus éprouvés qu’à l’accoutumée en fin de rencontre et perclus de crampes sur le terrain.

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Résultat ? On serait tenté, sans trop vouloir nous avancer non plus, de dire que la plupart de ces multiples pépins physiques seraient de près ou de loin liés aux fêtes et à leurs laisser-allers traditionnels. C’est vrai, les rugbymen de notre cher et tendre Top 14 sont des humains comme tout le monde et ma foi, qui ne s’est pas senti ballonné à l’issue des interminables repas des 24 et 25 ? Pour eux qui ont l’habitude de faire attention toute l’année et même s’ils jurent pour la plupart ne pas avoir abusé, il paraît somme toute envisageable qu’une bonne partie des joueurs se soient laissé tenter plus que de raison par les assortiments de foie gras et de fruits de mer en tout genre. Une fois l’éventualité posée, est-il fou de penser à un lieu de causalité entre les fêtes et le nombre de blessures important ?

Entraînements et météo

Nous ne sommes pas nutritionnistes ni n’étions présents à Noël à la table des garçons ayant tiré la langue ce dimanche, mais le corps est un émonctoire si réactif qu’il n’est pas hasardeux de voir un certain nombre de pros’ passer d’ordinaire à une alimentation encore plus draconienne durant les 3 jours précédant les rencontres. Las, la majorité desdits concernés était probablement moins conditionnée qu’à l’accoutumée (alimentation, sommeil…) en ce week-end de fêtes. D’autant que les groupes ne se sont cette-fois souvent réunis que le samedi midi pour jouer le dimanche, chose qui n’arrive quasiment jamais. « C’est soi-disant pour protéger les joueurs (le repos forcé) mais on les met encore plus en danger, parce qu'on les fait jouer le week-end sans s'entraîner pendant trois jours. On leur donne des jours de repos, mais on ne va pas au bout du droit qu'ils auraient de ne pas jouer le week-end », pestait Gonzalo Quesada il y a quelques années pour La Croix.

Enfin et c’est à souligner, peut-être que la météo n’est pas étrangère à toutes les blessures observées ce dimanche. Le Boxing Day, c’était en effet l’occasion de voir débouler les premières vraies conditions hivernales cette saison, à l’image des soubresauts de la tempête Bella à La Rochelle ou des températures glaciales du côté de … Brive et Toulouse. Ces dernières entraînant - vous le savez, les joueurs - bien souvent une plus longue mise en route des articulations. Tout ceci n’est bien sûr que supputation mais force est de constater que ce Boxing Day a coûté cher à de nombreuses équipes du championnat. En espérant que cela s’arrête lors de la prochaine journée qui aura lieu… le lendemain du premier de l’an.

Chris_RDZ
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