Le ton est monté, et fort. Lors d’une conférence de presse organisée au Mas Neuf, Mohed Altrad n’a pas mâché ses mots, selon des propos rapportés par Rugbyrama. « Aujourd’hui, notre stade est classé avant-dernier en Top 14 selon L’Équipe. »
Une phrase sèche, qui en dit long sur la frustration du président montpelliérain. Le GGL Stadium, inauguré en 2007, est jugé obsolète par son propriétaire. Et face au mutisme de la mairie, Altrad envisage des mesures radicales.
Des tensions avec la mairie
Car depuis plusieurs mois, les relations entre le MHR et la municipalité sont au plus bas. Le maire Michaël Delafosse, déjà réticent à la vente du complexe du Manoir, semble peu enclin à soutenir un nouveau projet d’enceinte. Une situation que le président du club vit comme une trahison : « On a l’impression qu’ils veulent tuer le sport ici. Le foot est abandonné, le hand est bloqué, et maintenant c’est le rugby qu’on flingue. »
Soutien plein & entier à Mohed Altrad. @MDelafosse a berné son monde & fait un mal fou à Montpellier !!
— Mohamed TOUBACHE-TER (@MohamedTERParis) June 10, 2025
Il s’en tape du sport, ce n’est pas son sujet !! #MHSC #MHR pic.twitter.com/QJLZYyLgFV
Un signal d’alarme déjà envoyé cet hiver, quand l’état lamentable de la pelouse avait contraint les Cistes à délocaliser deux matchs à Béziers. Le Stade Raoul-Barrière pourrait bien redevenir une option dans les prochains mois, en attendant mieux. Ou pire. Car Altrad l’a dit sans détour : il est prêt à investir 200 millions d’euros pour construire un nouveau stade. Mais hors de la métropole.
Un stade pour soutenir le projet du MHR
Un projet pharaonique à l’image de son personnage, et qui cristallise les tensions. D’un côté, un entrepreneur prêt à sortir le chéquier. De l’autre, une mairie prudente, voire hostile, à l’idée de lâcher un actif majeur ou de soutenir un chantier privé d’envergure. Entre les deux, un club de rugby de haut niveau, 9e du Top 14 cette saison, en quête de stabilité.
Si vous en avez marre des lancements cliniques et parfaits de l’UBB ou du Stade (pas français), vous trouverez votre bonheur du côté du ASM - MHR 🤪
— Grec Ahki (@eKoloKante) June 11, 2025
1 minute de jeu au pied hasardeux, de passes incertaine et de relances approximatives.
Le rugby clocher n’est pas mort 🛁 pic.twitter.com/r0EnFW1MGL
Dans son discours, Altrad ne s’est pas limité à la critique. Il a aussi esquissé un avenir possible, avec un jeune effectif, un staff renouvelé, et des ambitions claires : « Le Top 6, c’est l’objectif de l’an prochain. » Un objectif qui suppose des infrastructures à la hauteur.
Mais au-delà du sportif, c’est un enjeu plus large qui se joue : celui du positionnement du rugby à Montpellier dans la décennie à venir. Le MHR peut-il encore grandir sans l’appui de sa ville ? Ou devra-t-il s’inventer ailleurs, à l’image d’un Racing 92 délocalisé à la Défense, ou d’un club comme Béziers, prêt à l’accueillir temporairement ?
Le bras de fer est lancé. Et cette fois, Mohed Altrad semble déterminé à aller jusqu’au bout. Quitte à tout arrêter. Le rugby montpelliérain n’avait pas connu une telle situation depuis longtemps.
