Opposer le modèle du rugby français et celui du rugby anglais, une habitude. A moins de vivre sur la planète Tatooine, sans doute aurez-vous remarqué que nos amis Rosbifs sont en avance sur de nombreux points... Parmi eux, le nombre de joueurs locaux présents dans les premières divisions des deux pays respectifs : le Top 14 pour la France, et la Premiership pour l'Angleterre. Ce n'est un secret pour personne : malgré l'instauration des JIFF, les étrangers sont (très) nombreux dans notre championnat, et les jeunes espoirs ont toutes les peines du monde à pointer le bout de leur nez en équipe première.
En Angleterre, ce serait tout le contraire. Mais est-ce bien vrai ? Les cas des Ford, Nowell, Itoje ou Watson, lancés très tôt en club et en sélection, ne sont-ils pas isolés ? Sur un plan plus large, Eddie Jones bénéficie-t-il réellement d'un vivier plus important que celui de Guy Novès ?
Il est temps de répondre à la question, chiffres à l'appui. Les moyennes des clubs français représentent les joueurs JIFF présents sur les feuilles de matchs, quand les moyennes des clubs anglais représentent les joueurs sélectionnables avec le XV de la Rose.
| Clubs Top 14 |
Moyenne/ 23 (8j) |
Pourcentage |
Clubs Premiership |
Moyenne/ 23 (6j) |
Pourcentage |
| Clermont |
16,4 |
71,3% |
Bath |
18,75 |
75,3% |
| RCT |
14,9 |
64,8 |
Wasps |
17,92 |
77,9% |
| Toulouse |
14,8 |
64,3% |
Leicester |
17,28 |
75,1% |
| Grenoble |
14,6 |
63,5% |
Exeter |
17,15 |
74,6% |
| Brive |
14,4 |
62,6% |
Harlequins |
16,9 |
73,5% |
| Stade Français |
14,3 |
62,2% |
Northampton |
16,03 |
69,7% |
| Pau |
13,9 |
60,4% |
Gloucester |
15,7 |
68,2% |
| UBB |
13,6 |
59,1% |
Saracens |
15,04 |
65,4% |
| Bayonne |
13,3 |
57,8 | Bristol |
14,69 |
63,9% |
| Montpellier |
13,1 |
56,9% |
Sale |
14,46 |
62,9% |
| Racing 92 |
13,1 |
56,9% |
Newcastle |
12,88 |
56% |
| La Rochelle |
13 |
56,5% |
Worcester |
11,89 |
51,7% |
| Castres |
12,8 |
55,6% |
|||
| LOU |
10,1 |
43,9% |
|||
| Moyenne |
13,7 |
59,6% |
Moyenne |
15,78 |
68,6% |
Sources : Rugby Paper & Midi Olympique
L'Angleterre en avance
Les données ne mentent pas. En moyenne, 68,6% des joueurs présents sur une feuille de match en Premiership sont sélectionnables avec le XV de la Rose. En Top 14, seuls 59,6% des joueurs le sont avec le XV de France. Soit deux joueurs de moins par feuille de match : on comprend tout de suite le casse-tête de Guy Novès pour composer une équipe. Pire : si Clermont fait figure de meilleur élève tricolore (moyenne de 16,4 joueurs JIFF sur 23), le club auvergnat n'arrive qu'en... 6ème position du classement général, derrière Bath, les Wasps, Leicester, Exeter et les Harlequins.
La compétitivité des clubs anglais n'est pas à remettre en cause pour autant : dans les duels franco-anglais du week-end, seul Exeter a perdu face à l'ASM. Dans l'autre sens, Bath, les Harlequins, Northampton, Gloucester et les Saracens l'ont emporté...
Castres et Lyon, les mauvais élèves
Si on s'intéresse d'un peu plus près aux statistiques des clubs français, on se rend compte que certaines idées reçues sont tordues. Ainsi, Toulon est le 2ème club français à utiliser le plus de JIFF, derrière Clermont mais devant le Stade Toulousain. Quid du MHR et de sa bande de Sud-Africains ? Avec une moyenne de 13,1 JIFF par feuille de match, le club montpelliérain est à égalité avec... le Racing 92, champion de France en titre.
Le Stade Rochelais, sensation de ce début de saison, fait pire avec une moyenne de 13. Ne parlons pas de Castres et du LOU, qui pourraient bien rencontrer des problèmes si la situation persiste.
La Ligue Nationale de Rugby dévoile la nouvelle réglementation des JIFF pour la saison 2017/2018