Ce dimanche, les observateurs du Top 14 ont pu (re)découvrir sur la pelouse du Michelin une tête encore méconnue de notre championnat. Numéro 15 dans le dos, Max Spring était titulaire dans la ligne d'attaque du Racing 92. En vérité, ce ne sont pas les premières minutes dans l'élite du jeune joueur d'à peine 20 ans. L'an passé, à tout juste 19 balais, il avait disputé l'intégralité de la rencontre perdue contre le Stade Toulousain (24-30), avant de rentrer en jeu quelques semaines plus tard lors de la victoire dans le derby contre le Stade Français, à l'issue d'une rencontre au scénario hitchcockien. Sa titularisation contre Clermont n'était donc que sa troisième apparition au sein de l'élite du rugby hexagonal, au milieu d'une équipe du Racing mixte, mêlant jeune joueur prometteur (Le Garrec, Spring) ou joueurs expérimentés (Russell, Vakatawa). Mais alors qui est Max Spring, ce jeune arrière du Racing 92, promis à un bel avenir.
Top 14. Retour sur le très bon match de Nolann Le Garrec face à ClermontMalgré son nom à consonance anglophone, Max Spring est bien Français, né qui plus est dans le Pays basque, terre d'ovalie. Natif d'Irouléguy, une commune d'à peine un peu plus de 350 âmes, il débute le rugby à Nafarroa, club actuellement pensionnaire de Fédérale 1 né en 2003 de la fusion entre l'US Garazi (Saint-Jean-Pied-de-Port) et l'US Baigorri (Saint-Étienne-de-Baigorry). C'est là qu'il va côtoyer pour la première fois la balle ovale et donc apprendre le rugby au sein d'un club où a joué son père aux cours des années 1980. Ce dernier, demi d'ouverture néo-zélandais viendra s'installer dans le Pays basque durant sa carrière de joueur et portera donc les couleurs de l'US Garazi. D'où ce nom très anglo-saxon pour notre protagoniste. C'est là qu'il rencontrera la mère du jeune joueur. Max Spring passe donc neuf ans dans le club formateur d'Imanol Harinordoquy. Ses performances tapent dans l'œil de l'un des deux grands clubs du coin. Il prend donc la direction de l'Aviron Bayonnais en 2016, alors qu'il est à peine âgé d'une quinzaine d'années, ''le club que j'aime depuis tout petit'' comme il l'indiquait lors d'une interview pour une télé locale. Il intègre le pôle espoirs et vit aussitôt une ascension fulgurante. Il connaît les joies des sélections de jeunes. En 2017, il est sélectionné avec l'équipe de France des moins de 16 ans. Rebelote en 2019, où il fait partie de l'équipe des moins de 18 ans. Mais ses qualités de vitesse et d'appui attirent l'œil des spécialistes du rugby à sept qui le sélectionnent dans cette discipline la même année avec l'équipe de France des moins de 18 ans. Un joli CV pour un joueur alors tout juste majeur et aux prémices d'une carrière professionnelle.
Départ pour le Racing 92
En 2020, Max Spring effectue le grand saut. Il quitte Bayonne et son Pays Basque natal pour rejoindre les Hauts-de-Seine et le Racing 92. Un cadre de vie différent aux antipodes de ce qu'il a pu connaître auparavant, dans son enfance. Titulaire indiscutable dès son arrivée chez les Espoirs, doté d'appuis déroutant, il se distinguera dans un premier temps lors du SuperSevens 2020, inscrivant notamment un essai lors de la finale remportée. Ses belles capacités offensives lui permettent de se régaler au sein de la discipline septiste. Pour preuve, cette année encore, il était dans le squad du Racing lors des différentes épreuves de l'IN Extenso Supersevens. Et a donc connu comme évoqué précédemment les joies du Top 14 dès le début de saison 2020 en même temps que des sélections au sein de l'équipe de France des moins de 20 ans développement.
IN EXTENSO SUPERSEVENS. Des affiches électriques pour la première étape à Aix-en-ProvenceEn cette année 2021, c'était donc sa première apparition sous le maillot ciel et blanc. Dans un match où les Racingmen se sont montrés pragmatiques, il n'a pu réellement se distinguer avec l'ovale et faire étalage des qualités qu'on lui connaît. Remplacé par Kurtley Beale aux alentours de la 65ᵉ minute, nul doute que l'on reverra très vite le jeune joueur d'à peine 20 ans en Top 14. Celui qui, en parallèle de sa carrière sportive, effectue un BTS Management garde en tout cas la tête sur les épaules. Au sein d'une ligne de trois-quarts cinq étoiles, il essaiera d'apprendre, grappiller du temps de jeu, notamment lors des doublons pour s'aguerrir et pourquoi pas devenir l'un des rouages essentiels du club à l'avenir. Et pourquoi pas le voir un jour sous le maillot Bleu. Mais ça, c'est encore une autre histoire.