L’euphorie est encore présente, mais la réalité du calendrier frappe déjà. Quelques jours après avoir terrassé le Stade Toulousain en demi-finale de Champions Cup (35-18), l’Union Bordeaux-Bègles repart au combat. Direction Montpellier, ce dimanche à 21h05, pour un match de Top 14 piégeux… et secondaire dans l’esprit du staff girondin.
La bascule est immédiate
La qualification historique pour la finale européenne à Cardiff est encore dans toutes les têtes, mais Yannick Bru ne veut pas revivre la désillusion de l’an passé. Éreintée, l’UBB avait sombré en finale du Top 14 contre ces mêmes Toulousains (59-3). Alors cette fois, pas question de cramer les organismes. La Champions Cup est prioritaire, le championnat sera géré.
« Quel que soit le résultat contre Toulouse, on avait prévu une large rotation à Montpellier », a prévenu Bru au micro de Rugbyrama. Autrement dit : les Jalibert, Lucu, Moefana ou Bielle-Biarrey resteront probablement à la maison. Blessés contre Toulouse, Coleman (commotion) et Penaud (cheville) sont d’ores et déjà forfaits. Et d'autres cadres enchaînent les grosses minutes depuis des mois.
Montpellier en embuscade
Loin d’être anecdotique, ce déplacement chez les Cistes reste important pour la suite du championnat. Surtout que le Top 14 n’attend personne : avec seulement deux points d’avance sur Toulon, Bordeaux est encore sous la menace d’un passage par les barrages.
Mais Bru a fait ses comptes. Il sait que tout miser sur une qualification directe pourrait coûter trop cher en énergie. Son plan : faire tourner à Montpellier, accueillir Castres en mode répétition générale, jouer la finale à Cardiff, puis remettre le bleu de chauffe pour aller chercher quelque chose à Mayol. Simple sur le papier, beaucoup moins dans la réalité.
Une stratégie assumée
Cette bascule vers une gestion calculée de l’effectif n’est pas nouvelle. Dès l’été dernier, Bru l’avait annoncé : « On doit apprendre de notre finale perdue. » L’effectif a été étoffé. Les doublons mieux préparés. Le staff sait que le Top 14 est un marathon, mais qu’une finale européenne vaut de l’or.
Avec trois semaines avant Cardiff, l’UBB peut choisir. Et elle semble avoir tranché. Priorité à la Champions Cup, sans sacrifier le championnat. Un pari risqué ? Oui. Mais Yannick Bru veut à tout prix ramener un premier titre à Chaban Delmas.