S'il y a bien une rencontre qui déchaîne les foules ces dernières années, c'est bien Toulouse vs La Rochelle ! Et pour cause, ces deux formations sont actuellement les plus dominatrices de notre championnat. Des matchs de galas, qui ne déçoivent quasiment jamais. En témoignent notamment les finales de Top 14 et de la Champions Cup de l'année passée, remportée toutes deux par le Stade Toulousain. Mais est-ce suffisant pour en faire l'une des grandes rivalités du rugby français ? Il est peut-être encore un peu tôt pour le dire. Néanmoins, retour sur quelques faits marquants, qui ont forgé les débuts de cette nouvelle rivalité entre ces deux clubs.
Samedi 8 juin 2019 : première défaite importante face à Toulouse
Généralement, lorsque l'on évoque les matchs entre le Stade Toulousain et La Rochelle, il nous vient de suite en tête les deux finales perdues par les Maritimes la saison dernière. Mais beaucoup oublient qu'il y a deux ans de ça, les Toulousains et les Rochelais s'étaient déjà affrontés en phase finale : en demi, plus précisément. Ce samedi 8 juin 2019, les Maritimes se rendaient à Bordeaux pour y affronter des Hauts-Garonnais ultra-favoris, eux qui avaient marché sur le championnat tout au long de l'année. Loin de se dégonfler face à l'armada toulousaine, les coéquipiers de Romain Sazy ont cru pendant 60 minutes pouvoir créer l'exploit. Mais en face, les assauts répétés de Kolbe, Guitoune and co auront eu raison des bagnards. Une première désillusion pour les Rochelais, qui pouvaient tout de même capitaliser sur ce beau parcours pour revenir plus fort la saison d'après.
Samedi 22 mai 2021 : le début des polémiques
En ce jour de printemps, sous le soleil de Twickenham, tout était réuni pour assister à un grand match de rugby entre les deux meilleures équipes d'Europe. D'un côté, les stars toulousaines, avec en tête de liste Antoine Dupont, et d'un autre, le collectif ultra-impressionnant de La Rochelle, qui avait peu de temps avant détruit le Leinster en demi. Une finale qui fut (comme souvent) très fermée, où la précision face aux perches de Ntamack aura finalement fait la différence. Mais si cette rencontre a autant fait parler, ce n'est pas grâce à la réussite de l'ouvreur français : en effet, si cette rencontre a été si singulière, c'est à cause d'un geste, survenu à la 28ᵉ minute. Alors que La Rochelle met son adversaire sur le reculoir, Dupont, chassé par Skelton, sert son arrière Maxime Médard. Ce dernier tente de s'infiltrer dans la défense, lorsque Levani Botia surgit à pleine vitesse, avant d'asséner un "plaquage" haut à l'arrière international. Le verdict est sans appel : carton rouge pour le Fidjien, qui laisse ses partenaires à 14 pour le reste de la rencontre. Une erreur qui changea complètement la physionomie du match, et qui permit par la même occasion, aux Toulousains de glaner un 5ᵉ titre européen. Un carton qui a fait grandement parler, car même s'il est totalement mérité, a empêché les maritimes de remporter ce titre tant convoité.
Un premier débat, qui fut suivi quelque temps plus tard par une seconde polémique : nous jouons la 1ère journée de Top 14, et le hasard du calendrier nous offre déjà la revanche de la dernière finale, entre Toulouse et La Rochelle. Un match tendu, que les locaux maîtrisent dans l'ensemble. Mais ça, c'était jusqu'à la 57ᵉ minute de jeu. Alors que les Toulousains arrivent (enfin) à enchaîner les temps de jeu dans le camp rochelais, Skelton est pénalisé pour un plaquage dangereux sur son compatriote Arnold. Une faute qui fut sanctionnée par un nouveau carton rouge. Une décision qui a fait enrager de nouveau les supporters Maritimes, d'autant plus qu'après cela, les Toulousains sont parvenus à revenir au score pour finalement remporter ce match. Une polémique de plus entre ces deux équipes, qui n'a fait qu'accentuer la rivalité naissante entre les deux équipes.
Vendredi 25 juin 2021 : encore une défaite en finale
Après la grosse performance des Rochelais en finale de Champions Cup contre leur nouveau rival, on voyait ces derniers presque favoris, face à un Toulouse amputé de nombreux éléments après hécatombe de blessures. Une tendance qui se confirmait d'ailleurs par la forme du moment : car pendant que le Stade Toulousain battait (très) difficilement un Bordeaux accrocheur, le Stade Rochelais concassait un Racing 92 plein d'ambitions. Et pourtant, lors de ce dernier affrontement de la saison, nous n'avons vu qu'une seule équipe sur le terrain ; une équipe vêtue de noir et rouge, qui n'a jamais été tellement inquiétée. Et pourtant, on ne peut pas dire que les hommes d'Ugo Mola aient été flamboyants ! Nous n'avons pas eu le droit à de grandes envolées, sous une météo qui favorisait, il faut tout de même le dire, le jeu de "gros". Mais alors que s'est-il passé ? Certains diront que La Rochelle est passé à côté de son match, donnant l'impression d'être totalement dépassé, tandis que d'autres souligneront plutôt la performance du pack toulousain, qui aura éteint tous les espoirs maritimes. Toujours est-il que le résultat est le même : Toulouse remporta son 21ᵉ titre, et par la même occasion, empocha un doublé amplement mérité.
Un énième échec dur à encaisser pour les coéquipiers d'Alldritt, qui conforta là aussi, cette juvénile rivalité. Laquelle ne semble pas prête de s'arrêter entre ces deux équipes qui se retrouveront certainement cette année, dans des matchs mêlant suspens, tension et enjeux.
