Que ressortir de cette tournée d'automne ? Non pas pour le XV de France, dont on a tous vu la série victorieuse prolongée ces dernières semaines, mais plutôt pour l'Italie, qui sera son prochain adversaire, en ouverture du Tournoi 2023. Démarrer par la Squadra ; voilà une donnée à laquelle commencent à être habitués les Tricolores, après les avoir battus d'emblée en 2021 (10 à 50) et 2022 (37 à 10). Mais quelque chose nous dit que la rencontre de 2023 n'aura rien à voir après les précédentes. Pourquoi ? Parce que la Squadra Azzurra a montré des choses qu'on ne l'avait peut-être jamais vue réaliser, de mémoire d'observateur. En termes de résultats, si, mais concernant la qualité du jeu, non. Là, les victoires face au Pays de Galles et l'Australie cette année sont venues donner une certaine forme de confiance à la formation transalpine.
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Magnifié par le talent fantastique d'Ange Capuozzo, qui amène incontestablement autre chose à ces Azzuris, le travail du Néo-Zélandais Kieran Crowley commence à porter ses fruits. Cet automne, on vit par exemple les Italiens débloquer nombre de situations sur des combinaisons à multiples options, notamment très appréciées par les Bleus, justement. Les essais de Capuozzo face à l'Australie ne partent-ils pas d'un schéma de jeu identique au premier de Penaud face au Japon cet été, où à celui en première main de Villière, face aux Transalpins en février dernier ? Avec des attaquants pré-positionnés en quinconce avant "d'éclater" au dernier moment, histoire de rester cachés le plus longtemps possible et, de fait, de décontenancer les défenseurs un maximum.
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Une option de jeu que l'on vit également les coéquipiers de Sebastian Negri répéter face aux Springboks samedi dernier, cette fois dans le jeu courant, à partir d'une simple cellule d'avants. Et si l'addition fut plus que corsée à la fin (21 à 63), les Transalpins explosant face à la puissance physique des Sud-Afs au retour des vestiaires après avoir mené 16 à 13 à la pause, on les vit mettre à défaut à plusieurs reprises la défense hermétique des champions du monde en titre, grâce à leur bon déplacement du ballon. À l'attaque des bonnes zones également, et, en sus, aux cannes de Capuozzo. Mais aussi, l'Italie semble s'être trouvée d'autres vecteurs fort encourageants pour la suite et le long terme.
Lamaro, Cannone et les autres
Déjà, son numéro 7 et capitaine Michele Lamaro a tout d'un futur très grand du poste : une gueule cassée, des straps partout et un profil à la Tom Curry qui nous fait dire que le Trévisan serait sans contest déjà auréolé d'un statut de top joueur européen à son poste s'il évoluait dans un grand club hexagonal ou anglais. Guerrier comme deux, dur sur l'homme, excellent gratteur et leader affirmé malgré ses 24 ans seulement, on voit bien Lamaro marcher dans les pas de Sergio Parisse et ses quelques 90 capitanats avec la Squadra.
Et ce n'est pas tout. Puisqu'on parle d'avenir, notez que cette équipe s'est peut-être également trouvée son numéro 8 pour les prochaines années durant l'automne. En l'occurrence, le jeune Lorenzo Cannone (21 ans) a fait une sacrée impression durant les trois tests disputées par sa sélection au mois de novembre. Alors que, s'il a quitté l'Italie à l'année pour regagner son Australie natale et disputer le Super Rugby, le supersonique Monty Ioane poursuit finalement son engagement sous les couleurs de l'équipe nationale.
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Tandis que tout porte à croire qu'afin de renforcer ce poste de centre encore assez faiblard, Crowley finisse par se servir du travail du MHR avec Paolo Garbisi en 12, pour en faire de même lors du prochain Tournoi. Croyez-y ou non mais si tant est que les "exilés anglais" Jake Polledri et Matteo Minozzi finissent par être aptes à rejouer sous le maillot de la "Nazionale" d'ici quelque temps, soutenue par sa ferveur populaire, l'Italie pourrait vraiment ne pas être bonne à prendre en février prochain, comme on dit. D'autant que les Bleus ne sont pas réputés pour leurs entames de compétition...
