C'est un long serpent de mer du rugby français : la création de catégories selon le poids et la taille d'un joueur, à l'école de rugby. Une formule en vigueur en Nouvelle-Zélande, érigée comme modèle dans l'Hexagone depuis des années. Le but ? Eviter les accidents entre jeunes du même âge, mais au physique totalement différents. Permettre à un joueur de travailler sur sa technique ballon en main, plutôt que sur sa puissance.
Sans forcément prendre en compte le fait qu'une enfant de 8 ans puisse potentiellement affronter un autre, potentiellement âgé de 11 ans.
Que deviens-tu Enzo, jeune prodige de l'ASM ? [INTERVIEW]Interrogé par le Midi Olympique sur la mise en place d'un tel système en France, Didier Retière confie que des études ont été menées. Des études qui "mettent en avant plusieurs choses." Explications :
Il ressort que les catégories de taille et de poids ne représentent pas la puissance physique. On a des joueurs grands et lourds qui n'expriment pas de vitesse ni de puissance. Ce sont donc des joueurs qui ne sont potentiellement pas dangereux. Au contraire, ils pourraient se retrouver en danger dans une catégorie de poids avec beaucoup de joueurs puissants. Les critères taille et poids ne sont donc pas forcément très fiables. [...] Autre aspect, selon une étude néo-zélandaise, le classement par taille et poids pose problème pour certains enfants qui ne sont pas au même âge psychologique qu'avec ses partenaires ou adversaires. C'est comme un enfant à qui on fait sauter une classe, ce n'est pas toujours une réussite.
Plus loin dans l'interview, Retière rapporte que la FFR pourrait, à terme, plutôt proposer "des surclassements ou des sous classements qui nous paraissent plus adaptés à des catégories de taille ou de poids." En prenant en compte la puissance ou la domination d'un jeune à fort potentiel malgré un gabarit tout à fait normal.