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USAP. Pour les Us@pistes, la ferveur catalane "c'est une histoire de famille"

Les supporters de l’USAP sont connus pour leur ferveur unique. Viscérale, elle symbolise toutes les passions de l’ovalie catalane.

Erwan Harzic 02/07/2021 à 17h00
Peu d'équipes sont capables de générer une passion aussi forte que l'USAP chez leurs supporters.
Peu d'équipes sont capables de générer une passion aussi forte que l'USAP chez leurs supporters.

Nous sommes le 05 juin 2021 à Montpellier. Aux alentours de 18h30, une vague de joie file par la côte méditerranée en direction du Sud. L’USAP monte de nouveau en Top 14 et l’émotion se propage déjà à Perpignan. La cité catalane prend feu à chaque victoire de ses guerriers. Alain Jimenez est trésorier de l’association de supporters des Us@pistes, fondée il y a plus de 15 ans, et supporter invétéré des Arlequins Perpignanais. D’ailleurs il nous confie d’un air amusé : “Quand je parle de l’USAP, c’est dur de m’arrêter. C’est pour ça qu’on m’envoie répondre à vos questions. C’est une histoire de famille, ça me tient à cœur."

La “Furia catalane" est le symbole de cette équipe selon Alain : “On nous appelle souvent l’OM du rugby”. Il nous explique également que cette communion entre l’équipe et ses supporters vient de l’aspect familial du rugby catalan. Car quand ils vont au stade, ils y vont “en famille, on est là de l’arrière grand-père au nouveau né”. Le membre des us@pistes complète : “ On naît dans cette ambiance. C’est une tradition, on attrape cette passion quand on est petit et on la garde jusqu’à la tombe. L’USAP c’est être là dans les bons et les mauvais moments”. Un aspect retrouvaille qui va plus loin que le rugby en lui-même. En effet, le Catalan ne le cache pas, certains de ses meilleurs souvenirs sont en dehors de la tribune. Il évoque notamment le plus beau de tous : le titre de champion de France en 2009. Une épopée qui a marqué l’homme : “ On est arrivé à Lyon sous escorte policière. On était tellement heureux d’y être qu’on a fait la fête avec les CRS qui devaient nous amener au Stade Gerland. A un moment on s’est arrêté et ils ont bu l’apéro avec nous alors qu’ils étaient en service”. Il les avait même gentiment chambré en rajoutant : “Vu le bordel qu’on va faire, si jamais Sarkozy vous met à la circulation demain, vous saurez pourquoi ! ”.

Le trésorier du club de supporters nous raconte également la fête qu’ils ont connue lors du titre au Stade de France et en 2018 à Ernest Wallon pour la finale de Pro D2. En 2009, l’actuel jeune papa était à 100% derrière son équipe. A la mi-temps, Clermont menait et l’USAP était dominé dans le jeu. Mais la délivrance est venu de David Marty à la 45ème minute. Environ 35 minutes plus tard, l’USAP est championne de France pour la première fois depuis 1955. L’us@piste se rappelle : “pour fêter le titre, on avait fait une fête énorme. Certains étaient montés sur le bus alors qu’il n’était même pas impérial. Encore aujourd’hui je me demande comment ils sont montés là-haut".

Il y a 3 ans, Alain Jimenez avait été obligé de contenir les supporters lors de la montée en Top 14 obtenu face à Grenoble. Des supporters voulaient “rentrer sur le terrain alors qu’il restait encore 10 minutes, tellement la joie était immense”. Le supporter se rappelle qu’il les avait retenus par peur que le match soit annulé à cause de cela et que Perpignan soit déclaré forfait. Une option qui aurait été bien malheureuse pour les Us@pistes mais qui n’est jamais arrivée. Après le coup de sifflet final, il n’a rien pu faire : “La sécurité aurait pu être triplé qu’ils n'auraient pas pu arrêter les supporters. C’était une belle fête.”

Cependant, le supporter inconditionnel se rappelle également des mauvais moments même s' il “n’aime pas trop en parler”. La descente en Pro D2 est toujours un événement douloureux pour ce passionné. Il raconte : “Encore aujourd’hui, ça fait mal au coeur. On est un club historique du championnat de France, on aurait jamais dû descendre. Je pense que l’erreur qui avait été faite à l’époque, c’était de jouer les deux tableaux : Coupe d’Europe et Top 14. Les joueurs n’ont pas réussi à suivre et on s’est perdu”. Il regrette aussi le départ forcé de certains joueurs à cause de cette descente et la gestion de certains joueurs, partis trop tôt du club comme Dan Carter en 2009 ou Quentin Walcker cette saison.


Aujourd’hui, le secrétaire rêve de pouvoir retrouver l’atmosphère des jours de matchs. Des journées où “on s’assoit, on mange des grillades et on prend l’apéro”. Parce que selon lui, l’USAP c’est avant tout “la bonne humeur et le partage, même avec les supporters adverses”. Dans un futur plus proche, il compte suivre avec attention les aventures internationales des deux Arlequins appelés en Australie : Jaminet et Walcker. Le premier devrait normalement toujours être en Catalogne l'année prochaine, Alain Jimenez nous en parle comme d'une "superbe pépite, il est absolument merveilleux".

garcon63
garcon63
Des comme eux, il y en a dans tous les clubs (pro ou non). Vous venez d'identifier un "marronnier" qui plus que celui des nouveaux maillots m'intéresse car il y a de l'humain derrière ( et c'est cela qui m'émeut dans le Rugby)
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