Crédit vidéo : NZ RugbyVids
D'un point de vue physique, on peut dire Savea est issu du même moule que son illustre aîné, même s'il est 12 kilos plus léger pour un 1m 92. Mais il a montré depuis ses débuts, et surtout récemment, qu'il était plus complet techniquement. En mode Lomu lors de son premier essai contre les Pumas, il s'est ensuite transformé en passeur décisif pour Aaron Smith malgré plusieurs défenseurs sur le dos. Solide sous les ballons hauts face à l'Argentine, il a rarement été mis en difficulté sur les coups de pied à suivre, sans oublier sa défense et sa dextérité ballon en main. « Il peut réaliser plus de choses que Jonah. Jonah était un grand joueur, mais je pense que la palette technique de Julian est plus importante. » Après s'être longtemps appuyé sur sa puissance, ce dernier a effet appris à varier son jeu. Il pose d'ailleurs plus d'incertitude chez les défenseurs que ne pouvait le faire Lomu. Il n'est en effet pas rare de le voir jouer au pied pour lui-même ou un coéquipier lorsque la défense se fait plus pressante en Super Rugby. On peut également penser que c'est le jeu pratiqué aujourd'hui, avec notamment l'importance des passes après-contact, qui fait que Savea est plus complet. Un joueur trop accès sur le défi physique n'aurait sans doute pas sa place dans une équipe, ou alors seulement avec un rôle d'impact player.
Sondage réalisé par le site néo-zélandais Stuff.
Du côté des supporters, et lecteurs du site néo-zélandais Stuff, on a du mal à les départager. Pour Robwest, il n'y a d'ailleurs pas lieu de les comparer. « C'était excitant de voir jouer Jonah. On attendait juste qu'il ait le ballon en main. C'est pareil avec Julian Savea. Ils sont tous les deux des joueurs dévastateurs et spectaculaires. » Même son de cloche chez jazaiahs_mummy: « Le rugby a tellement évolué en 20 ans. Savea est talentueux, mais à l'époque, Jonah était une classe au-dessus. Il a changé le monde du rugby. » Pour Jmul, « Lomu c'est le Michael Jordan du rugby, en référence à ce qu 'il a apporté à ce sport d'un point de vue global. » Sans lui, il n'y aurait sans doute jamais eu de Savea. Il a forcé le rugby à évoluer, notamment d'un point de vue défensif . Après lui, il n'était plus possible de laisser des arrières pour plaquer des arrières pendant que les avants s'occupaient du milieu de terrain. Et puis, aucun documentaire n'a encore été réalisé sur Savea. Ce dernier n'aura sans doute jamais l'aura de Jonah Lomu, mais il n'en reste pas moins un joueur exceptionnel, qui, à sa manière pourrait entrer dans l'histoire du rugby néo-zélandais voire mondial, s'il continue à marquer lors de chacune de ses sorties.