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Will Skelton, portrait d’un colosse devenu indispensable au Stade Rochelais

L’Australien du Stade Rochelais Will Skelton a fait étalage de ses qualités en demi-finale de Champions Cup face au Leinster. Retour sur un gabarit hors-normes !

Erwan Harzic 04/05/2021 à 14h00
Will Skelton a été l'un des meilleurs joueurs du Stade Rochelais face au Leinster.
Will Skelton a été l'un des meilleurs joueurs du Stade Rochelais face au Leinster.

On appelle ça un “big man”. En tout cas, c’est comme cela que Robin Copeland, troisième ligne irlandais formé au Leinster, le voit. Sur les réseaux, il dit “ Will Skelton est très bon … Tellement dynamique pour son gabarit “. Grand de 2m03 et pesant 125 kg, l’Australien impressionne par sa mobilité et sa capacité à bonifier les ballons. Sur les 3 rencontres de phases finales, Skelton a gagné 62 mètres pour 16 prises de balles. Ce qui fait un ratio de 4 mètres gagnés à chaque prise de balle et un atout hors-normes à proximité de l’en but adverse. À l’image de son essai en fin de match lors de la demi-finale opposant le Stade Rochelais au Leinster, ce dimanche 02 mai. La légende irlandaise, Brian O’Driscoll, s’est d’ailleurs exprimé à son sujet sur la chaîne BT Sport : "Dès que vous vous préparez à la collision [avec Skelton], il vous fixe et l'envoie à quelqu'un d'autre. Dès que vous vous attendez à ce qu'il la passe, il vous concasse".

Profil :

Avec de telles mensurations, Will Skelton a tout du profil destructeur. Le deuxième ligne est grand et lourd. Il apporte une densité physique impressionnante aux équipes où il joue. Cette dernière peut-être aussi bien utilisée pour créer des points de fixation que pour briser des lignes. L’ancien joueur des Saracens est rapide. Une fois passé le premier rideau, il peut faire gagner de précieux mètres à son équipe. Quand il ne va pas lui-même aplatir après une percée. Car une fois lancé, dur de freiner le golgoth. Dans le cas où un joueur parviendrait à l’arrêter, pas de soucis. L’Australien possède un timing de passe et une qualité d’offload que le journaliste néo-zélandais Chris Barclay compare à celle de Sonny Bill Williams, le “roi des offload“.

Tout bon deuxième ligne qui se respecte se doit d’être efficace dans les “tâches de l’ombre“. Ce fameux secteur de jeu qui permet aux passionnés de ballon ovale de jouer les connaisseurs face aux néophytes. Alors qu’en réalité il s’agit souvent de se mettre la tête à la limite du gazon, ou le faire, mais sans que l’arbitre puisse voir. Pour se relever et voir la vie en 480p pendant quelques secondes. Will Skelton n’y fait pas exception. Plaqueur rugueux, il marque ses adversaires au fer rouge. Même si cela peut lui amener un avertissement de la même couleur, le match opposant La Rochelle et Montpellier en début d’année en est un exemple. Tout en espérant que Willemse n’en ait pas gardé des séquelles, compliqué de se baisser quand on fait le volume d’un appartement étudiant.

Parcours :

En 1992, Will Skelton est né en Nouvelle-Zélande de parents samoans. C’est en Australie qu’il grandit. Il y arrive à l’âge de 10 ans accompagné de ses parents et de son “petit” frère, Cameron Skelton. Ce dernier étant plus grand (2m07) et plus lourd (150 kg) que son aîné. Formé au rugby à XIII, il passe au XV lorsqu’il intègre le lycée. Il connaît une adolescence format XXL. À 18 ans, il mesure déjà plus de 2 mètres, pèse plus lourd qu’aujourd’hui et chausse du 52. Des dimensions qui l'obligeaient à commander ses habits aux États-Unis, selon Rugby Pass. En 2010, il rejoint le Sydney University Football Club, plus vieux club de rugby à XV australien. L’année suivante, il réalise une saison pleine, intégrant le centre de formation des Waratahs et de l’équipe nationale australienne. Il représente également les Samoa dans sa sélection des moins de 20 ans. L'îlien impressionne vite par sa stature et son habileté dans le jeu. Malheureusement pour lui, une fracture du pied l’éloigne des terrains pendant toute l’année 2012, retardant ainsi ses débuts en Super Rugby.

Pleinement remis en mars 2013, il est intégré à l’effectif des Waratahs pour le Super Rugby. Le joueur y rencontre des joueurs comme Bernard Foley ou Israel Folau. Il les côtoiera aussi chez les Sydney Stars, équipe aujourd’hui disparue qui évoluait dans le championnat national australien. Le jeune Skelton impressionne de plus en plus, gagnant un titre de champion de Super Rugby avec sa franchise. Ces résultats lui permettent de jouer contre les Lions Britanniques et Irlandais avec les Waratahs lors de leur tournée en Australie. À cette occasion, le géant s'est exprimé auprès du Sydney Morning Herald : “Je me prépare comme si j’allais en guerre. Je suis impatient et un peu nerveux en même temps. C’est une occasion qui ne se représentera plus”. Le joueur des ‘tahs' tape même dans l'œil d’une des plus grandes personnalités du ballon ovale. L’ancien sélectionneur des All Blacks, Graham Henry, lui demande de venir aux Blues en 2014. Une proposition que refusera le colosse. Par la suite, il sera appelé chez les Wallabies pour affronter la France durant l’été. Il fera ses débuts face à la France en tant que titulaire lors du dernier test. Une victoire 39-13 pour lui et ses coéquipiers. Il inscrit notamment le premier essai de la partie, laissant Ouedraogo et Chouly sur le bas-côté.

En 2015, le champion de Super Rugby continue son chemin. Il multiplie les bonnes performances avec les Waratahs et les Wallabies, vainqueur du Rugby Championship cette année-là. Cependant, durant la Coupe du Monde en Angleterre, il se blesse à l’épaule lors du second match de l’Australie. Forfait, il sera indisponible pour le reste de la compétition qui verra les Wallabies aller en finale de la compétition. Durant les années suivantes, il s’éloignera petit à petit de la sélection. Michael Cheika lui préférant notamment Adam Coleman et Rory Arnold pour être aux côtés de l'indéboulonnable Rob Simmons. Le profil de seconde ligne travailleur étant préféré à celui de Skelton, plus mobile. En conférence de presse, le sélectionneur de l’Australie dira en 2017 : “Sur nos propres ballons et autour de nos rucks [nous devons être] plus violents dans ce domaine”.

En 2017, il s’exile en Europe. Il intègre l’effectif des Saracens, auquel il avait déjà fait partie lors d’une pige de quelques matchs durant la saison précédente. Il devient un membre essentiel des Sarries, remportant à 2 reprises le championnat d’Angleterre et la Champions Cup. Il s'imposer comme l'une des références à son poste sur le vieux continent, profil type du seconde ligne moderne : rapide, puissant et habile techniquement. Il pose ses valises en France durant l’été 2020. Le Stade Rochelais l’accueille à bras ouvert et lui donne une place de titulaire au sein de l’effectif jaune et noir. Après sa performance très réussie en demi-finale, Will Skelton pourrait-il aider les maritimes à obtenir le premier titre majeur de leur histoire durant son passage à Marcel-Deflandre ?

mic4619
mic4619
Comme quoi les entraineurs de l'équipe d'Australie sont aveugle..... Pour moi, Skelton est indispensable pour l'équipe d'Australie si elle désire redevenir un gros prétendant en CdM, surtout si il rencontre des Bocks, les AB et meme len phase finale....
cahues
cahues
Rory et Richie préparez vous, il y a Will en face...
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